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Winckelmann, Johann Joachim
Histoire de l'art chez les anciens: avec des notes historiques et critiques de différens auteurs (Band 1) (II[1793/94]) — Paris, 1794

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https://doi.org/10.11588/diglit.11575#0111
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De l'origine de l'art. 5

antiquité ; et s'il est vrai que Sésostrïs ait vécu plus de trois
siècles avant la guerre de Troie (1), il s'ensuit que les grands
obélisques, qui depuis ont été transportés à Rome, existoient
dès-lors en Egypte (2). Les fameux ouvrages de ce roi, tels que
les vastes édifices de Thèbes, y subsistoient déjà, pendant que
les ténèbres couvroient encore les arts dans la Grèce. La popu-
lation de ce royaume, et la puissance de ses monarques,
semblent renfermer le principe de cette antériorité de fart jCliez
les Egyptiens : l'autorité pouvoit exécuter les découvertes de
l'industrie , ou celles que l'on devoit au hasard. La situation
et la nature de ce pays, tout concouroit à favoriser cette grande
population et cette pleine puissance. Une température toujours
égale , un climat constamment chaud (5) , soulageoit la vie et

(1) V. No t. ad Tac. An. 1. ij, c. 60,
p. 251 , edit. Gronov.; Vales. Net. ad
Ammian. L xvij, c. 4; et Warburth.
Essai sur les Hîéfogl. p. 608.

(2) Les obélisques qui sont à Rome ne
furent pas tous élevés en Egypte par Sé-
sostrïs. Pline ( /. xxxvj', e. g, 14, n. 5),
dit qu'un seul obélisque érigé par ce
roi fut transporté à Rome par Auguste ,
et placé au champ de Mars ; on croit
qu'il y en a un que son fils fit élever ;
qu'un autre fut érigé par Ramessus , et
que les princes suivans élevèrent les
autres. Voyez Mercati dans son livre des
Obélisques , et Goguet, De VOrigine des
loix et des arts, t. ij , part, ij, l. ij,
c. 3, art. 1. CF.

, (3) Le climat de l'Egypte est chaud,
à la vérité , mais d'une chaleur srqqior-
table pendant l'été, tandis qu'en hiver
il est inconstant et froid , principale-
ment durant la nuit. Dapper, Descrip-
tion de l Afrique , pag. g3. Quand
Hérodote (/. ij, c. 77, pag. i38), dit que

les saisons ne varient pas dans cette paf*>
tie du monde , il faut penser qu'il n'en-
tend cela que d'une grande partie de
l'année, et dans le sens le plus étendu.
C. F. M. Paw , {Recherch. Phi/, sur
les Grecs, t. 1, part. 1 , pag. 84 , jv/zV. )
critique Winkelmann sur l'idée qu'il
donne du climat de la Grèce , et il pré-
tend que son erreur n'est venue que
de ce qu'il n'a consulté que les cartes
géographiques. M. Paw assure qu'en gé-
néral , sur le continent de la Grèce ,
les hivers sont très-rigoureux , et les étés
d'une chaleur excessive ; sans qu'il y ait
un rapport déterminé entre la nature des
saisons et l'élévation du pôle , ou la lati-
tude respective des lieux. Il ajoute ensuite
qu'il faut en attribuer uniquement la
cause à l'inégalité du terrein, qui, de-
puis l'intérieur de la Thrace jusqu'aux
parties les plus méridionales du Pélo-
ponnèse , est, dans une étendue de cent
cinquante lieues , entrecoupé de hautes
montagnes , qui jetent des ombres très-
 
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