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https://doi.org/10.11588/diglit.11576#0059
DE LART CHEZ LES G II £ c s. 49
molle et lâche. On ne peut guère juger de ce style d'après les
statues qui nous restent ; plusieurs de ces statues ayant reçu
une dénomination relative à la tête qui leur a été donnée, parce
qu'on n'a pas trouvé celle qui leur étoit propre.
§. 5j. Lorsqu enfin l'art avança de plus en plus vers sa déca- Deiaquan-
'l ' -. • /il - * tité de bustes
clence, et que la grande quantité a anciennes statues empêcha encomparâi
d'en faire de nouvelles, la principale occupation des artistes fut nombre P de
de faire des tètes et des bustes (1); c'est en quoi l'art, dans ces SWLues'
derniers tems jusqu'à son entière chute, s'est singulièrement
distingué. Il n'est donc pas aussi étrange que quelques-uns se
l'imaginent, de trouver non-seulement des têtes passables, mais
même de fort belles têtes, telles que celles de Macrin, de Septime-
Sévère et de Caracalla; car tout le mérite de ces ouvrages ne
consiste que dans l'extrême fini. Peut-être que Lysippe n'auroit
pas mieux fait la tête de Caracalla du palais Farnèse ; mais il est
sûr que le Ynaitre qui a fait cette tête n'auroit pas été capable
d'exécuter une figure comme celles de Lysippe.
§.58. On croyoit-montrer un talent particulier en prononçant ^^'^
fortement les veines, contre la maxime des anciens. Sur l'arc de dans les der-
■ 1 " » niers tems de
1 empereur Septime - Sévère, on na pas manque de donner des l'an,
veines de cette force aux mains de quelques figures idéales de
femmes , telles que les Victoires qui portent des trophées; comme
si la force, que Cicéron donne comme une qualité générale des
mains (2), devoit caractériser aussi celles des femmes, et être
exprimée avec la dureté dont je viens de parler. C'est aussi dans
cette manière de prononcer fortement les veines qu'on fit con-
(1) C;est au tems de Pline, et même statues, sur-tout de sénateurs, ^vec une
avant, que s'introduisit à Rome la mode autre tête que celle qu'elles avoient origi-
dont les satyriques du siècle se moquèrent nairement, ou au moins avec une tête
publiquement, de changer les têtes aux retravaillée en partie : il ne faut dpnc pas
statues des hommes illustres, et de leur prendre pour une-règle générale ce que
en donner de nouvelles (Pline lie xxxv, Winkelmann dit l. iv, ch. 7, §. 10. C. F.
c/h 2, sect. %, au commet et c'est là la {2) Acad. Qi/œst. /./, c. 5.
raison pour Laquelle il se trouve tant de
Tome IL G
molle et lâche. On ne peut guère juger de ce style d'après les
statues qui nous restent ; plusieurs de ces statues ayant reçu
une dénomination relative à la tête qui leur a été donnée, parce
qu'on n'a pas trouvé celle qui leur étoit propre.
§. 5j. Lorsqu enfin l'art avança de plus en plus vers sa déca- Deiaquan-
'l ' -. • /il - * tité de bustes
clence, et que la grande quantité a anciennes statues empêcha encomparâi
d'en faire de nouvelles, la principale occupation des artistes fut nombre P de
de faire des tètes et des bustes (1); c'est en quoi l'art, dans ces SWLues'
derniers tems jusqu'à son entière chute, s'est singulièrement
distingué. Il n'est donc pas aussi étrange que quelques-uns se
l'imaginent, de trouver non-seulement des têtes passables, mais
même de fort belles têtes, telles que celles de Macrin, de Septime-
Sévère et de Caracalla; car tout le mérite de ces ouvrages ne
consiste que dans l'extrême fini. Peut-être que Lysippe n'auroit
pas mieux fait la tête de Caracalla du palais Farnèse ; mais il est
sûr que le Ynaitre qui a fait cette tête n'auroit pas été capable
d'exécuter une figure comme celles de Lysippe.
§.58. On croyoit-montrer un talent particulier en prononçant ^^'^
fortement les veines, contre la maxime des anciens. Sur l'arc de dans les der-
■ 1 " » niers tems de
1 empereur Septime - Sévère, on na pas manque de donner des l'an,
veines de cette force aux mains de quelques figures idéales de
femmes , telles que les Victoires qui portent des trophées; comme
si la force, que Cicéron donne comme une qualité générale des
mains (2), devoit caractériser aussi celles des femmes, et être
exprimée avec la dureté dont je viens de parler. C'est aussi dans
cette manière de prononcer fortement les veines qu'on fit con-
(1) C;est au tems de Pline, et même statues, sur-tout de sénateurs, ^vec une
avant, que s'introduisit à Rome la mode autre tête que celle qu'elles avoient origi-
dont les satyriques du siècle se moquèrent nairement, ou au moins avec une tête
publiquement, de changer les têtes aux retravaillée en partie : il ne faut dpnc pas
statues des hommes illustres, et de leur prendre pour une-règle générale ce que
en donner de nouvelles (Pline lie xxxv, Winkelmann dit l. iv, ch. 7, §. 10. C. F.
c/h 2, sect. %, au commet et c'est là la {2) Acad. Qi/œst. /./, c. 5.
raison pour Laquelle il se trouve tant de
Tome IL G