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Winckelmann, Johann Joachim
Histoire de l'art chez les anciens: avec des notes historiques et critiques de différens auteurs (Band 2) (II[1793/94]) — Paris, 1794

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https://doi.org/10.11588/diglit.11576#0086

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76 Livre IV, Chapitre Vil,

Du basalte. §. 21. Les sculpteurs grecs n'ont pas moins cherché à se dis-
tinguer par des ouvrages de basalte (1), tant celui qui est cou-
leur de fer, que celui qui tire sur le verd > que par des monumens
d'albâtre. En statues entières de basalte, on n'en connoit qu'une
seule; c'est un Apollon plus grand que nature, et d'un travail
médiocre. Une ancienne estampe représente cette figure comme
un Hermaphrodite ; c'est ce qui a trompé le savant comte de
Caylus (2), qui l'a prise pour- une de ces natures mixtes. Ce
morceau est de basalte noirâtre. La villa Médicis conserve le
torse d'une figure d'homme grande comme nature et de basalte
verdâtre ; ce précieux reste nous dévoile une des plus belles ligu-
res de l'antiquité, tant pour l'étendue de la science, que pour la
finesse du travail. Les tètes de basalte, échappées aux ravages du
tems, nous donnent lieu de croire qu'il n'y a que les artistes

'tl'Azara. On croit que ce buste représente zième siècle, en a fait mention Iong-temS

Antonine l'aînée, auparavant. Voyez son Dictionnaire au

(i) Nous ne sommes pas bien assurés, mot Basantes. C'est ainsi qu'il nomme
-si l'bfiten croit M. Guettard (Md™. sur le basalte, et dans la description qu'iLen
le basalte des anciens et des modernes), fait, il dit : que cette pierre est de cou-
que les anciens ayent donné le nom de leurdefèr etfortdure. DéplusM. Guet-
foasalte à la pierre que nous appelions tard prétend qu'il ne nous reste aucun
ainsi. E. M. monument que les anciens aient reconnu

Je pense, moi, que nous en sommes pour être de basalte.' La statue du Nil,

très-certains, pour ce qui regarde au entourée de petits enfans, qui se voit au

moins le basalte noir ancien , dont il est Capitole , est de pierre calcaire et diffé-

parvenu des monumens jusqrj.es à nous , rente de celle, qu'au rapport de Pline,

et dont la nature est tout-à-fait sembla- à l'endroit cité (/. xxxvj, c.j, sect. n),

ble à la description que Pline fait du ba- Vespasien fit placer dans le temple de lia

salte (/. xxxvj-, ch. j, sect. îrî), quand Paix. Voyez sur 1'origin.e du basalte, ou-

ii dit, qu'il a la dureté et la couleur du tre ce que nous -en avons dit, tom. I..

fer, ainsi que nous l'avons déjà remar- p. 16g, note a, et la note 2 , p. 170, d'ans

quétom. I,p. 16g, note 2. C. F. De- les Opusculî scelti ann.ijjg, t.I, p. 86 ;

puis Pline (auquel il faut joindre Saint? la dissertation de Bergmann, qui en at-

Isidore , Orig. I. 16, c. 5) , le premier, tribue la formation à l'action réunie du

au dire de M. Guettard, qui art parlé du feu et de l'eau. JE. M.
basalte c'est M. Agrippa, dans le seizième (2) Recueil d'antiq, t. III} p„ 120»
siècle. Cependant Papia, auteur de l'on-
 
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