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de la peinture
CHAPITRÉ DEUXIÈME.
Chez quel peuple il faut chercher l'origine de l'Art.
§i.C'est, sans doute, chez le peuple qui offre les plus anciens monu-
xnens de sa civilisation et de sa sagesse, qu'il faut chercher dans la
haule antiquité la naissance de l'art; c'est donc chez les Indie?is et non
chez les habitans de VEgypte. Déjà la philosophie étoit à son plus haut
degré dans l'Inde, que les limons du Nil n'avoient pas encore formé
la partie basse de l'Egypte. Une partie de ce pays, savoir la Thébaïde, a
été peuplée par les Ethiopiens, lesquels descendirent des contrées par
de-là les cataractes du Nil, et se répandirent en Egypte. Qu'on consulte
sur cela Hérodote (1), et particulièrement Diodore de Sicile (2) , qui
nous apprend que c'est des Ethiopiens que les Egyptiens ont emprunté la
plupart de leurs usages et de leurs connoissances. Si l'on examine ensuite
le passage de Philostrate que nous allons citer , il paroîtra clair que
les Indiens ont été la souche des Ethiopiens, et peut-être de tous les
peuples ; ils sont par conséquent aussi les inventeurs des arts et des sciences,
que le besoin avoit d'abord enfantés, et qui ont ensuite été perfectionnés
par le luxe. Apollonius de Tyane voulant, selon Philostrate , aller
chercher la sagesse chez les Egyptiens, consulta sur ce sujet son maître
Pythagore, qui lui répliqua: « Pourquoi n'appelle-tu pas la sagesse du
» nom des Indiens qui l'ont trouvée, plutôt que de lui donner le nom
» deceux qui l'ont adoptée ?» (o-sç/a; oov «poe m ivçroi ivpw j ovk ano iav <pus^<
wctTspirc oro/j.a.Çuç ctuTXf, aAx' «570 7ruy ©ê$e< (3). « Ce n'est point de vous » s
(1) Herodot. , lib. Ilt ab init seq. (3} Philostrat. , in vit. Jlpollon. -
(2.) Diod. Sic- j lib> fJI cap. 3, lib. VI, cap. 6 ,p. zj5 , edit. Parisiensij
l(5o3, apud Marc. Orry.
de la peinture
CHAPITRÉ DEUXIÈME.
Chez quel peuple il faut chercher l'origine de l'Art.
§i.C'est, sans doute, chez le peuple qui offre les plus anciens monu-
xnens de sa civilisation et de sa sagesse, qu'il faut chercher dans la
haule antiquité la naissance de l'art; c'est donc chez les Indie?is et non
chez les habitans de VEgypte. Déjà la philosophie étoit à son plus haut
degré dans l'Inde, que les limons du Nil n'avoient pas encore formé
la partie basse de l'Egypte. Une partie de ce pays, savoir la Thébaïde, a
été peuplée par les Ethiopiens, lesquels descendirent des contrées par
de-là les cataractes du Nil, et se répandirent en Egypte. Qu'on consulte
sur cela Hérodote (1), et particulièrement Diodore de Sicile (2) , qui
nous apprend que c'est des Ethiopiens que les Egyptiens ont emprunté la
plupart de leurs usages et de leurs connoissances. Si l'on examine ensuite
le passage de Philostrate que nous allons citer , il paroîtra clair que
les Indiens ont été la souche des Ethiopiens, et peut-être de tous les
peuples ; ils sont par conséquent aussi les inventeurs des arts et des sciences,
que le besoin avoit d'abord enfantés, et qui ont ensuite été perfectionnés
par le luxe. Apollonius de Tyane voulant, selon Philostrate , aller
chercher la sagesse chez les Egyptiens, consulta sur ce sujet son maître
Pythagore, qui lui répliqua: « Pourquoi n'appelle-tu pas la sagesse du
» nom des Indiens qui l'ont trouvée, plutôt que de lui donner le nom
» deceux qui l'ont adoptée ?» (o-sç/a; oov «poe m ivçroi ivpw j ovk ano iav <pus^<
wctTspirc oro/j.a.Çuç ctuTXf, aAx' «570 7ruy ©ê$e< (3). « Ce n'est point de vous » s
(1) Herodot. , lib. Ilt ab init seq. (3} Philostrat. , in vit. Jlpollon. -
(2.) Diod. Sic- j lib> fJI cap. 3, lib. VI, cap. 6 ,p. zj5 , edit. Parisiensij
l(5o3, apud Marc. Orry.