Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Winckelmann, Johann Joachim
Histoire de l'art chez les anciens: avec des notes historiques et critiques de différens auteurs (Band 3) — Paris, 1803

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.11577#0101
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHEZ LES ANCIENS. g3

métal, qui n'offrent rien de correct ni de beau, quoique le dessin
soit passable.

De même que tous les autres peuples, les Péruviens et les Mexicains
ont employé l'or et l'argent avant de mettre en usage le fer; non
parce que ces deux premiers sont plus faciles à? mettre en œuvre à
cause de leur ductilité ; mais aussi parce que l'or en paillettes et
les filons d'argent ne demandent pas un travail aussi pénible que
le fer qu'il faut dépouiller de ses scories, et soumettre ensuite aux
efforts du marteau : il étoit plus aisé de mettre l'argent en fusion (i) ,
et d'en produire des ouvrages agréables. D'ailleurs personne n'ignore
que ce métal étoit en* si grande quantité dans le Pérou, qu'on en
faisoit les vases et les ustensiles les plus communs ( 2 ).

Les auteurs espagnols qui ont écrit lors de la découverte de l'Amérique,
et qui,commeonsait, aimoienttantl'exagération en toutes choses, par-
lent avec un enthousiasme extraordinaire des admirables ouvrages des
Péruviens et des Mexicains, comme dévoient en effet en parler des aven-
turiers dépourvus de goût et de toute, connoissance des arts. C'est donc
avec raison que Robertson a dit : « Divers échantillons de meubles et
s) d'ornemens péruviens conservés au cabinet Royal de Madrid, et qui
» se trouvent dans d'autres cabinets de l'étranger, doivent être admirés
j) plutôt relativement aux mauvais instrumens qui servoient à leur
» exécution,que pour leur propreté et leur élégance; ils prouvent que,
» de tous les Américains, les Péruviens ont été le plus loin, sans
» dépasser néanmoins l'enfance des arts (3)».

Pour ce qui est de leurs prétendus tableaux faits avec des plumes
d'oiseaux, ils n'ont rien de commun avec le dessin et la peinture;
et d'ailleurs ce n'est pas ici l'endroit de parler de cette sorte d'ouvrages.
Il suffit d'avoir indiqué que ces peuples se servoient du dessin pour
leurs figures hiéroglyphiques , avant qu'ils eussent pu songer à la
sculpture et à la gravure.

(1) Id., p. 372. (3) Robertson 5 hist, de VAmérique ^

(2) Acosta lib. IF, ch. 4,5 } Gaicilassoj p.
pl. I, Ub. VIII> ch. 35.
 
Annotationen