Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Wipszycka, Ewa
Études sur le christianisme dans l'Égypte de l'antiquité tardive — Roma, 1996

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.26046#0254
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
252

E. WIPSZYCKA

Les portiers

Venons-en maintenant au dernier nommé de la liste dressée dans les
Canons du Pseudo-Athanase. le portier.63

Sa position n’est pas claire: dans plusieurs textes qui énumèrent les de-
grés du clergé, il n’est pas du tout mentionné.64

Quand ils n’étaient pas considérés comme des membres du clergé, les
portiers n’en étaient pas, pour autant, moins sujets à la surveillance stricte
des autorités ecclésiastiques. À toutes les personnes étant à son service,
l’Église imposait des règles de comportement assez sévères. Elle ne voulait
pas que ses serviteurs diminuent son prestige par leurs fautes. C’est pour-
quoi les Canons du Pseudo-Athanase demandent aux paysans qui cultivent
des terres appartenant à l’Église, de bien traiter leurs animaux et de ne pas
employer de mots grossiers.65

Les portiers des églises sont désignés, en grec, par Brpcopoç ou ônpoupoç,
7tpoo|iovàpioç, Ttapapovàpioç ou TuVcûpoç; mais les textes de provenance
égyptienne ne se servent que du terme Ôupoupoç. Les termes TcoVcopôç et
7i:poG|iovàpioç n’y apparaissent pas, autant que je sache; quant au terme
Ttapapovàptoç, appliqué à une personne qui est au service d’une église, il ap-
paraît dans un texte ayant trait à l’Égypte, mais de provenance syrienne, à
savoir dans un récit de Jean Malalas.66 Des ambassadeurs envoyés par le roi
des Axoumites arrivent à Alexandrie et prient les autorités civiles et
ecclésiastiques d’envoyer dans leur pays un évêque. Informé de l’affaire,
Justinien permet aux ambassadeurs de choisir eux-mêmes leur futur
évêque. Ils choisissent alors un homme âgé de 62 ans, pieux et célibataire,
7tapapovàptoç de l’église de saint Jean (il s’agit probablement d’une église
de saint Jean Baptiste située dans l’ancien temenos du Sérapéion). Cet hom-
me, une fois ordonné évêque, met ensemble un groupe de clercs et part
pour son diocèse. Il est impossible d’imaginer que les ambassadeurs axou-
mites aient pu remarquer un modeste portier d’une église qui, tout en
étant généralement connue, n’étaient pas une église épiscopale. Il faut
donc penser qu’ici, le terme Ttapapovàpioç ne désigne pas un portier, mais
un administrateur de l’église - emploi qui est attesté également par d’autres
textes non-égyptiens. La fonction d’administrateur d’une église pouvait être
confiée à des clercs des ordres majeurs: à des diacres ou à des presbytres.

63 Voir J.G. Davies, op. cit. (ci-dessus, note 1), p. 14.

64 Ainsi dans CA VIII, 47, 26, 43, 69; de même, dans les Canons d’Hippolyte, n° 21.
La même remarque vaut pour un passage de la Passion d’apa Menas, publiée dans
Apa Mena. A sélection of Coptic texts relating to St. Menas, éd. J. Drescher, Le Caire 1946,
texte copte p. 2; traduction pp. 101-102.

65 Version arabe, canon 21.

66 Iohannes Malalas, Chronographia, éd. L. Dindorff, Bonn 1831, sous l’an 527.
 
Annotationen