Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Wood, Robert [Editor]; Dawkins, James [Editor]
Les Ruines De Palmyre, Autrement Dite Tedmor, Au Désert — Londres, 1753 [Cicognara, 2707-7; 2722]

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.4693#0005
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
PREFAC

mathématiques dont nous pouvions avoir befoin, Se des préfens convenables
pour les Turcs de diftinétion, Se autres, à qui nous ferions obligés de nous
addreffer dans le cours de notre voyage.

Nous vifitames la plupart des îles de l'Archipel, une partie de la Grèce en
Europe, les côtes Européennes Se Asiatiques de PHellefpont, de la Propontide
Se du Bofphore, jufqu'à la Mer-noire: nous pénétrâmes dans P Afie - mineure,
dans la Syrie, dans la Phénicie, la Paleftine & PEgypte, Se nous en vimes les
endroits les plus remarquables.

On fait bien que les différens pays que nous parcourûmes abondent en chô-
fes curieufes, de différens genres, capables de mériter l'attention des étrangers:
cependant c'en: moins l'état préfent de ces pays, que l'ancien, que nous nous
fommes apliqués à examiner; quoique chacun de nous ait auflî pu fatisfaire, à
l'autre égard, fon inclination pour quelque objet particulier.

Il eft impoffible de confidérer avec indifférence ces pays ou les Belles-Let-
tres Se les Arts ont pris nailTance; où des Capitaines, des Orateurs, des Phi-
lofophes, des Poètes & desArtiftes ont fi courageufement, & fi heureufement,
donné Peflbr à leur génie, & fait l'honneur de l'humanité.

Des circonftances de climat & de Situation, triviales d'ailleurs, deviennent
intéreffantes, par la liaifon qu'elles ont avec les grands hommes qui les ont ren-
dus célèbres, Se avec les aélions illuftres que l'hiftoire Se la poëiie raportent y
avoir été faites. On ne fauroit jamais lire la vie de Miltiade ou de Léoni-
das avec tant de plaifir que dans les plaines de Marathon, ou au détroit desTher-
mopyles : on trouve de nouvelles beautés dans l'Iliade fur les bords du Sca-
mandre ; Se c'eft dans les pays où a voyagé UlylTe Se, où Homère a chanté,
que POdylTée a des charmes.

A la vérité il n'y a que le voyageur qui puiiTe fentir le plaifir particulier que
caufe ce théâtre d'aétions héroïques à une imagination échauffée par les lieux
mêmes, Se il n'eft point de defeription qui en puiiîe donner d'idée. Néanmoins,
comme les cartes des contrées, dont il eft parlé dans les auteurs clalliques, non
feulement nous font toujours goûter davantage le poète ou Phiftorien, mais en-
core nous en facilitent quelquefois l'intelligence ; quand nous avons cru que l'a-
fpecl: du pays étoit le meilleur commentaire qu'on pût avoir d'un ancien auteur,
nous en avons fait tirer le plan. Nous nous fommes amufés fur tout à faire des
cartes de géographie pour les auteurs poétiques, & nous avons palTé quinze
jours, avec beaucoup de plaifir, à faire une carte de la plaine du Scamandre,
tenant Homère à la main.

Nous avons copié les inferiptions qui fe font rencontrées fur notre route:
nous avons même emporté les marbres, toutes les fois que nous l'avons pu faire ;
ce qui étoit très difficile, & quelquefois impoflible à caufe de l'avarice Se de la
fuperftition des habitans.

Nous n'avons pu trouver des manulcripts à acheter que chez les Maronites
de Syrie: Se quoique leurs manuferipts Grecs ne fulTent guères intérelTans, ni
par rapport aux fujets, ni par rapport au langage, cela ne nous a pourtant pas
rebuté d'en acheter plulieurs en Syriac Se en Arabe, aimant mieux emporter en
Europe quantité de mauvais ouvrages, que de courir rifque de rien laiiTer de
curieux dans des langues que nous n'entendions point.

L'archi-
 
Annotationen