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Wood, Robert [Editor]; Dawkins, James [Editor]
Les Ruines De Palmyre, Autrement Dite Tedmor, Au Désert — Londres, 1753 [Cicognara, 2707-7; 2722]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.4693#0042
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LE DESERT.

route de Carietein à Palmyre étoit un peu Nord-quart-Nord-Eft, à travers
d'une plaine fabloneufe & unie d'à peu près dix miles de largeur (fans arbre
ni eau) Se bornée à droite & à gauche par une chaine de montagnes ftériles,
qui fembloient fe joindre environ deux miles avant que nous arrivâmes à Palmyre.

Nos cavaliers Arabes nous divertifloient de tems en tems avec des combats
où ils fefoient femblant d'en venir aux prifes les uns avec les autres, pour nous
délaffer de l'ennui de notre voyage : il eft furprenant de voir comme ils fe tien-
nent ferme fur leur felle, Se avec quelle adrefTe ils manient leurs chevaux. La
marche du jour finie, ils s'affeyoient en rond pour prendre du caffé & fumer
une pipe: c'étoit là leur pins grand régal: cependant un de la compagnie di-
vertifloit les autres en chantant une chanfon, ou en contant une hiftoire. L'a-
mour ou la guerre en étoit le fujet, Se fouvent c'étoit un impromptu.

A neuf heures de chemin de Carietein nous arrivâmes à une tour ruinée,
fur la quelle nous remarquâmes la croix de Malte à deux ou trois endroits.
Auprès de cette tour font les ruines d'un fuperbe bâtiment, à en juger par une
huifferie de marbre blanc, qui eft l'unique morceau qui en relie élevé, Se qui
n eft pas couvert de fable. Les proportions Se les ornemens en font exactement les
mêmes que ceux qu'on trouvera repréfentés Planche XLVIII. A minuit nous
nous arrêtâmes deux heures pour prendre du repos, & le quatorze à midi nous
arrivâmes au bout de la plaine, où les montagnes à droite Se à gauche paroiffoient
fe joindre. Il y a entre ces montagnes une vallée, où l'on voit encore les ruines
d'un aqueduc qui portoit autrefois de leau à Palmyre.

Il y a à droite Se à gauche de cette vallée plufieurs tours quarrées d'une hau-
teur coniidérable : en aprochant de plus près nous trouvâmes que c'étoient les
anciens fépulcres des Palmyréniens. A peine eûmes-nous palTé ces monumens
vénérables, que, les montagnes fe féparant des deux côtés, nous découvrîmes,
tout à la fois, la plus grande quantité de ruines, toutes de marble blanc, que nous
eufhons jamais vue; & derrière ces ruines, vers l'Euphrate, une étendue de plat
pays à perte de vue, fans le moindre objet animé. Il eft prefqu'impoffible de
s imaginer rien de plus étonnant que cette vue. Un fi grand nombre de piliers
Corinthiens, avec fi peu de mur Se de bâtiment folide, fait l'effet le plus roma-
nefque qu'on puiffe voir : mais la planche fuivante en donnera une idée plus jufte
qu'aucune defeription qu'on en pouroit faire.

Nous allons donner dans nos planches non feulement les mefures de l'archi-
teéture, mais aufîi la vue des ruines dont elles font tirées, n'y ayant point de mé-
thode plus claire ni qui fatisfaffe davantage; car par ce moyen nous donnerons
une idée de ledifice tel qu'il étoit en fon entier; nous ferons voir fon état préfent
de d épériffement, &, ce qui eft plus important, fur quoi nos mefures font au-
torifées.

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PLAN-
 
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