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Young, John
A series of portraits of the emperors of Turkey from the foundation of the monarchy to the year 1808: engraved from pictures painted at Constantinople by command of Sultan Selim the Third with a biographical account of each of the emperors — London, 1815

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https://doi.org/10.11588/diglit.25694#0037
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ORCHAN,

DEUXIEME EMPEREUR DES TURCS.

1325-1358.

o rchan ayant reuni par ses victoires un territoire tres etendu aux etats de son pere, s’etoit deja
acquis une grande reputation. Ces conquetes etoient rendues plus rapides par la negligence des
empereurs grecs, qui entierement occupes des dissentions civiles, donnoient a Othman et a son
successeur P occasion de poser les fondemens d’un grand empire en Phrigie et Bithynie. La
cessation d’armes du cote desTurcs, qui eut lieu apres la inort d’Othman, fournit aux Chretiens l’oc-
casion de reconquerir Nyssa et autres places moins considerables, dont les garnisons etoient pour le
moment trop foibles pour leur defense. Orchan cependant se vengea bientot, et remporta quelques
avantages importans. Le premier exploit dans le regne de PEmpereur, et undeceuxoii il montra le
plus d’habilite, ce fut la prise dun chateau fort sur les bords de la riviere Sangarius. Orchan se pre-
senta devant la porte du chateau accompagne d’un corps d’elite de ses gardes, tous deguises en negocians
Chretiens. Bien que leur nombre fut assez grand, leur apparence n’excita point de soupgon ; on
les laissa entrer sans difficulte: alors ils firent main basse sur la garnison, et se rendirent maitres de
la forteresse, avant que les Chretiens se fussent remis de leur frayeur. Par cette conquete les Turcs
etoient maitres du passage de la riviere; de maniere que la communication entre Parmee Chretienne
et la ville de Nyssa et ant coupee, cette ville se trouvoit en danger de la famine. Pour la secourir
avant qu il fut trop tard, le jeune Andronicus, PEmpereur grec, en personne passa le detroit de
Constantinople, pour marcher en Asie ; mais son armee etant composee, pour laplupart, de nouvelles
levees, n’etoit nullement en etat de combattre les soldats aguerris d’Orchan. Les armees se ren-
contrerent pres d’une petite ville de la Bithynie, ou elles s’engagerent dans un combat irregulier
mais sanglant, qui ne fut termine que par la nuit. On s’etoit battu des deux cotes avec la plus
grande valeur, mais la perte des Chretiens etoit si immense qu’ils se retirerent pendant la nuit,
laissant les Turcs, qui n’etoient pas en etat de les poursuivre, maitres du champ de hattaille. L’Em-
pereur grec avoit re^u au pied un coup de fleche, et voulant se procurer du secours sans que l’on
s’en appergut, il se rendit a un village des environs: le bruit se repandit qu’il s etoit enfui, Parmee
en fut saisie d’effroi, et chacun chercha son salut dans la fuite. Quelques centaines perirent dans
la confusion, un petit nombre seulement regagna les vaisseaux, et les autres furent pris par un
detachement de cavallerie turque, qu’ Orchan avoit poste comme un avant garde, pour observer les
mouvemens des Grecs pendant la nuit. Andronicus, voyant son armee en deroute, et son camp,
avec les chevaux, les tentes,les equipages entre les mains des Turcs, se rembarqua pour retourner a sa
capitale. La ville de Nyssa, cernee de tous cotes par les troupes d’Orchan, se rendit a discretion ;
elle fut abandonnee au pillage, et les citoyens les plus distingues envoyes en captivite selon l’usage
de ce terns. Orchan cependant releva la ville de ses mines, y fixa le sejour de sa cour imperiale,
fondit plusieurs colleges, et par sa protection splendide des arts et des sciences lui donna un degre
de prosperite qu’elle n avoit jamais connu.

Pendant qu’Orchan augmentoit ses etats par ces conquetes, ses generaux etoient partout victorieux.
Le chateau d’Abydos, l un des plus forts en Asie, et qui, avec le chateau de Sestos sur le cote oppose
de l’Europe, forme ce qu’on appelle les Dardanelles, fut surpris ; et dix ans apres la prise de Nyssa,
Nicomedie, la ville capitale de la Bithynie eprouva le meme sort, apres un siege opiniatre. Orchan
nomma son fils Soliman gouverneur de cette ville, qui rivalisoit de richesses et de magnificence
avec Rome meme. Plusieurs des eglises Chretiennes furent changees en moschees, ou en colleges
pour les professeurs de la loi de Mahomet, et leurs disciples. Soliman montroit dans son
 
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