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Young, John
A series of portraits of the emperors of Turkey from the foundation of the monarchy to the year 1808: engraved from pictures painted at Constantinople by command of Sultan Selim the Third with a biographical account of each of the emperors — London, 1815

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https://doi.org/10.11588/diglit.25694#0112
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AMU RAT IV.

DIXSEPTIEME EMPEREUR DES TURCS.

1623-1640.

L’esprit d’insurrection auquel les malheureux evenemens desdeux derniers regnes avoient donne
l’occasion de se montrer, n’etoit pas encore eteint, quand Amurat, fils d’Othman second, succeda au
trone, dans sa quatorzieme annee.

Un chef asiatique voulant profiler de la jeunesse et de Finexperience du Sultan, se mit a la tete
d un soulevement formidable dans les provinces. 11 paroit avoir empeche parmi ses troupes cette
depravation, qui commengoit a se repandre dans l’armee turque; et le Visir ayant eprouve tant de
revers, on le jugea apropos d’envoyer une force considerable contre ces horames intrepides. A
force de superiorite de nombre, le Visir reussit dans l’objet de son expedition, et le Pacha vaincu
fut envoye enchaine a Constantinople. Lorsque le jeune Empereur vit l’homme qui avoit porte la
desolation dans ses provinces, et repandu la terreur parmi ses troupes, il eprouva un sentiment
magnanime de pitie de son abaissement, et par un pardon genereux il s’assura la reconnoissance
d’un homme de talens, dont les services out contribue dans la suite a Fhonneur et a l’avantage de
sa patrie.

Amurat ne fut pas heureux dans sa premiere expedition contre Bagdad, et il ne pouvoit pas tenir
les Persans en echec avant que des renforts tres considerables fussent arrives de FEurope. Apres
cela il fut engage dans une guerre avec les Polonois, avec qui il conclut la paix sous des conditions
tres avantageuses a la Turquie.

Le Sultan avoit maintenant vingt six ans ; il etoit doue de plusieurs qualites nobles, dune pro-
digeuse activite d’esprit et de corps, surpassant tous ses contemporains dans les exercices champetres
et militaires; ayant une perseverance invincible et une fermete heroique, ce qui donna de la con-
stance a ses conseils, et de la stabilite a son gouvernement. Depuis longtems il avoit ete mecontent
de ses Visirs, et il se decida de se mettre a la tete de son armee, pour exciter dans ses soldats Fen-
thousiasme que la presence et l’exemple du souverain pouvoient seuls inspirer. Il passa en Asie
avec une armee de trois cent mille hommes, pour reprendre quelques unes des places, dont les Per-
sans setoient empares, pendant le gouvernement foible de ses predecesseurs. Dans une campagne
longue et penible, il montroit dans sa propre personne un exemple admirable de patience etde per-
severance, marchant a pied dans le terns le plus chaud ; et bien qu’il fut d’ordinaire adonne a une
vie de debauche, il pratiqua dans cette occasion, la temperance la plus rigide. Les Persans s’en-
fuirent partout ou l’armee turque se montroit, et le pillage de la ville de Tauris fut donne aux soldats
en recompense de leur bonne conduite. Le Sultan cependant, avoit a peine retire son armee, quand
les Persans avec une armee nombreuse depasserent les frontieres turques, et assiegerent la ville de
Revan. La place fut vigoureusement defendue par les Turcs pendant quatre mois ; et sans la mort
du gouverneur, dont la garnison fut decouragee, elle auroit pu resister a toutes les attaques: mais le
nombre et le courage des Persans augmentant, a mesure que la garnison devenoit plus foible, elle
fut enfin prise d’assaut, et la vie de la brave garnison fut sacrifice pour vengerle pillage de Tauris.
Quand la nouvelle du succes des Persans parvint a Constantinople, avec des details exaggeres des
cruautes qu’ils avoient commises, on ne tarda pas a preparer les moyens de se venger; en effet
toutes les classes participoieut si cordialement au ressentiment de l’Empereur, qu’une armee formi-
dable se trouvoit equippee comme par miracle. Le Sultan avangoit avec une telle rapidite, qu’il etoit
a une journee seulement de Bagdad, avant que les Persans fussent instruits de son approche. Cette
ville etoit amplement pourvue de munitions de toute espece, et comme elle avoit une garnison de
cinquante mille hommes, on la regardoit comme imprenable. Pendant trente jours il y avoit devant
 
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