De l'aide de la Bride. 3 3
La main douce est, lorsqu elle fait sentir l'effet du mors, sans
lui donner trop d'appui.
Et la main ferme , est celle qui tient le cheval dans un appui
solide , &C conséquemment celle qui convient le plus à l'homme
qui doit manœuvrer dans un Escadron.
Nous venons de donner à connoître, le plus succinciement qu'il
nous a été posïible, ce que l'on entend par les Aides : nous allons
nous occuper maintenant d'en faire l'application, suivant les dif-
férentes allures du cheval , détailler le plus brièvement que nous
le pourrons, ce qui relie de principes à établir pour mettre l'hom-
me & le cheval en état de travailler dans le Manegé, &C ensuite de
manœuvrer en plaine campagne séparément, ou dans l'Escadron.

Du Trot à la longe.
Le trot n'étant pas moins nccesTaire pour débourrer Se assouplir
les jeunes chevaux, que pour donner à un nouveau Cavalier, ce
qu'on appelle le fond de la selle, qui n'est autre chose que de con~
server un équilibre allez juste pour que son aillette ne soit pas dé-
rangée par les mouvements de son cheval, on regarde l'adion de
faire trotter à la longe, comme labase de l'instruCtion de l'homme,
ainsi qu'elle l'en: de celle du cheval : c'est par le trot, qui eit l'allure
la plus naturelle, qu'on rend un cheval léger à la main, ô£ qu'on
lui dégourdit les membres : mais comme sa vigueur s'éteint par
la lassitude, il faut éviter les suites d'une leçon trop violente, d>£
lur-tout de les donner dans des lieux raboteux, ou dans des terres
labourées 5 ce qui est la source d'une infinité d'accidents aux jar-
rets , qui arrivent à de très-bons chevaux, en leur foulant les nerfs
&C les tendons, par l'imprudence de ceux qui forcent les moyens
pour parvenir en peu de temps à les dompter.
Lorsqu'on fait trotter un cheval à la longe, il ne faut lui mettre
qu'un bridon , parce qu'un mors, tel doux qu'il puiise être, ne
peut que lui offenser la bouche, dans les faux mouvements & les
contretemps que font ordinairement les jeunes chevaux , avant
qu'ils aient acquis la première obéiiîance qu'on leur demande.
Le cheval allez docile pour soursrir l'approche de l'homme, la
selle ÔC l'embouchure, on lui mettra alors un cavesson sur le nez,