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Manière d'apprendre à un Régiment à fe rallier. 21 x
nir à dresser un Régiment de Cavalerie, quelque peu nombreux qu'il
puille être? Ne voyons-nous pas dans les Académies, des chevaux
sages &c dressés faire des pointes, ê£ se renverser sur leurs Cavaliers
par la sensïbilité des uns 8c par la mal-adresse des autres ?
N'arrive-t-il pas de même nombre d'accidents à la chasse, par les
chutes fréquentes qui s'y font ? Cependant on seroit fondé à trou-
ver ridicule, &: même honteux que ces considérations fussent ca-
pables d'arrêter l'émulation de la jeunesse pour ces sortes d'exercices.
Nous ne sommes plus dans le temps des Tournois j mais nos pères,
qui nous valoient bien, ne se rebutoient pas pour des chutes encore
plus dangereuses. A plus forte raison, lorsqu'il est question du ser-
vice du Roi, la crainte d'un danger incertain ne sauroit jamais être
un prétexte pour autoriser de semblabîes appréhensïons de la parc
des Militaires, d'autant qu'ils ne peuvent ignorer qu'il est- de leur
état d'en remplir indistinôtement toutes les obligations, dès qu'il
en est besoin, quelque danger qui puilse s'y rencontrer.
Ce qu'on vient de lire faisoit partie de l'initruction que j'avois
donnée en 1748, au Régiment de Cavalerie dont j'étois Colonel.
J'y ajouterai seulement aujourd'hui que, quoique plusîeurs Militai-
res distingués prétendent qu'il seroit dangereux d'établir des prin-
cipes, pour une manœuvre qui indiqueroit aux Troupes la possrbi-
lité de plier 3 cependant comme la volonté sur cela ne peut faire
loi, & que tel desir de vaincre que l'on puiile avoir, il ne s'en-
suit pas pour cela qu'on ne puille être battu, je n'en regarde pas
moins comme un article des plus essentiels de l'initrudion de la
Cavalerie, de la familiariser avec cette manœuvre, puisqu'elle peut,
à la suite d'une attaque infru&ueuse, réparer, en peu de minutes,
un désordre qui se perpétueroit peut-être à l'infini, si les Cavaliers
n'avoient, ni la connoissance, ni l'habitude des moyens propres à
se remettre ensemble, &C à rétablir l'ordre parmi eux.
En esfet, qui peut assurer qu'une aile de Cavalerie, venant à être
chargée ôc mise en déroute, n'ira pas jusqu'à deux lieues du champ
de bataille, sans seulement se donner le temps de regarder derrière
elle , sur-tout si elle est suivie un peu chaudement ?
Si cependant ce même corps de Cavalerie, supposé mis en fuite,
pouvoit, ou vouloit observer que l'ennemi ne peut raisonnable-
ment envoyer à sa poursuite qu'un quart, ou le tiers au plus de la
 
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