Détail de la trente-deuxième Planche. y03
un corps d'Infanterie, dénué de Cavalerie, auroit à palTer une
plaine dans laquelle une quantité proportionnée d'Escadrons s'op-
poseroient à Ton passage , & qu'ensuite on sendra tous les avanta-
ges qu'on pourrait retirer dans les batailles, d'en former une, ou
deux de cette espece, pour renforcer celle des ailes de Cavalerie
qu'on prévoirait être la plus exposée, ou qui serait la plus en mé-
dire de combattre5 ce qui produirait le double avantage d'avoir,
en arrière de la première ligne d'Infanterie, un certain nombre
d'Escadrons, qui, étant placés par une main habile dans quelqu'en-
foncement, ou à l'abri de quelques rideaux en arrière du centre,
ou des ailes de cette même Infanterie, seroient à même, en les
faisant paraître & se déployer à temps, de remplir plus d'un objet
utile dans le cours d'une action.
Enfin, quand même un seul de ces corps d'Infanterie disposé
en colonne, comme on vient de le dire, viendrait à être abandonné
par toute sa Cavalerie, quoique dans ce cas livré entièrement à ses
propres forces, &c séparé du relie de l'armée par une allez grande
distance, il serait toujours allez imposant dans telle place qu'il oc-
cuperait, pour donner infiniment d'inquiétude à l'ennemi, & pour
mettre un frein à l'ardeur de sa Cavalerie sur-tout, qui, sans un
porte-respecl: aulïi imposant, ne manquerait pas, après avoir rem-
porté un avantage décidé sur celle qui lui serait opposée, de la
poursuivre avec cette chaleur à laquelle on s'abandonne presquc
toujours quand on n'a plus asfaire qu'à des gens qui tournent le
dos; mais toutes les fois qu'on laiise derrière loi un corps d'Infan-
terie avec du canon qui peut se placer avantageusement, &c s'op-
poser à votre retour, de manière à vous faire acheter trop cher le
foible avantage de courir à outrance après des gens qui fuient de-
vant vous, &C dont la plus grande partie finit piesque toujours par
vous échapper, un Général sage, 6c qui, Ci les choies étoient dans
l'ordre, devrait toujours être le maître d'arrêter ses gens quand ii
le voudrait, doit y regarder à deux sois, avant de s'abandonner
à poursuivre des Escadrons qui peuvent trouver un terrein qui leur
soit favorable, s'y rallier, revenir à la charge, &C remporter à leur
tour un avantage qui serait d'autant plus à redouter, qu'il faudroit
se désordonner, pour éviter le corps d'Infanterie en qùestion, ou
se voir, en reparlant, sournis à un feu de flanc très-meurtrier, tant
d'artillerie, que de mousqueterie ; & si, comme je viens de le dire*
un corps d'Infanterie, dénué de Cavalerie, auroit à palTer une
plaine dans laquelle une quantité proportionnée d'Escadrons s'op-
poseroient à Ton passage , & qu'ensuite on sendra tous les avanta-
ges qu'on pourrait retirer dans les batailles, d'en former une, ou
deux de cette espece, pour renforcer celle des ailes de Cavalerie
qu'on prévoirait être la plus exposée, ou qui serait la plus en mé-
dire de combattre5 ce qui produirait le double avantage d'avoir,
en arrière de la première ligne d'Infanterie, un certain nombre
d'Escadrons, qui, étant placés par une main habile dans quelqu'en-
foncement, ou à l'abri de quelques rideaux en arrière du centre,
ou des ailes de cette même Infanterie, seroient à même, en les
faisant paraître & se déployer à temps, de remplir plus d'un objet
utile dans le cours d'une action.
Enfin, quand même un seul de ces corps d'Infanterie disposé
en colonne, comme on vient de le dire, viendrait à être abandonné
par toute sa Cavalerie, quoique dans ce cas livré entièrement à ses
propres forces, &c séparé du relie de l'armée par une allez grande
distance, il serait toujours allez imposant dans telle place qu'il oc-
cuperait, pour donner infiniment d'inquiétude à l'ennemi, & pour
mettre un frein à l'ardeur de sa Cavalerie sur-tout, qui, sans un
porte-respecl: aulïi imposant, ne manquerait pas, après avoir rem-
porté un avantage décidé sur celle qui lui serait opposée, de la
poursuivre avec cette chaleur à laquelle on s'abandonne presquc
toujours quand on n'a plus asfaire qu'à des gens qui tournent le
dos; mais toutes les fois qu'on laiise derrière loi un corps d'Infan-
terie avec du canon qui peut se placer avantageusement, &c s'op-
poser à votre retour, de manière à vous faire acheter trop cher le
foible avantage de courir à outrance après des gens qui fuient de-
vant vous, &C dont la plus grande partie finit piesque toujours par
vous échapper, un Général sage, 6c qui, Ci les choies étoient dans
l'ordre, devrait toujours être le maître d'arrêter ses gens quand ii
le voudrait, doit y regarder à deux sois, avant de s'abandonner
à poursuivre des Escadrons qui peuvent trouver un terrein qui leur
soit favorable, s'y rallier, revenir à la charge, &C remporter à leur
tour un avantage qui serait d'autant plus à redouter, qu'il faudroit
se désordonner, pour éviter le corps d'Infanterie en qùestion, ou
se voir, en reparlant, sournis à un feu de flanc très-meurtrier, tant
d'artillerie, que de mousqueterie ; & si, comme je viens de le dire*