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E. AMÉLINEAU

territoire d'un village aussi petit que Fâou ou Phebôou1 une assemblée de
824 évêques? Les évêques, surtout les patriarches des quatre grands sièges
apostoliques, ne voyageaient pas seuls, mais ils se faisaient accompagner de
leurs prêtres, peut-être d'un certain nombre de domestiques; il aurait fallu
en plus toute une petite flotte pour transporter les voyageurs d'Alexandrie à
Fâou. Les moines qui nous ont laissé ce récit ont évidemment forcé la note
et leur récit est invraisemblable au plus haut degré, et par conséquent il est
faux et impossible. Ce récit rentre dans le cadre de celui que nous avons déjà
trouvé plus haut à propos de Pakhôme : il est apocryphe au premier chef.
Cela ne surprendra point ceux qui ont quelque connaissance du caractère
égyptien ; les prêtres de l'antique Egypte fabriquaient des stèles fausses avec
des cartouches de rois ayant parfaitement existé : c'est ce qui a lieu ici, et
dans bien d'autres endroits ; mais le récit, au lieu d'être gravé sur pierre, est
écrit sur parchemin. Nous traitons cette manière de faux historique; mais ni
les Egyptiens, ni les Coptes ne comprenaient l'histoire ainsi que nous
l'entendons ; ils ne cherchaient qu'à attirer les fidèles à leurs temples et à
leurs églises et croyaient avoir beaucoup d'esprit quand ils avaient imaginé
un récit comme celui qui m'occupe présentement. Je l'ai déjà montré dans
XIntroduction à mes Contes et Romans de l'Egypte chrétienne 2.

VII. — VIES DE SCHENOUDI >

Depuis la publication de la première partie de cet ouvrage, le monastère
de Schenoudi a fourni à diverses bibliothèques de l'Europe, au Musée de
Leyden, au British Muséum et à la Bibliothèque Nationale de Paris, une
quantité très grande de parchemins provenant de sa bibliothèque oubliée et
découverte par un heureux hasard.

1. E. Amélineau, Géographie de l'Egypte à l'époque copte, p. 331. Les deux villages modernes
forment une population d'environ 5,000 habitants; mais cette population n'était pas aussi nombreuse
au Ve siècle.

2. E. Amélineau, Contes et Romans de l'Egypte chrétienne, I, p. xxxv-lxxxiii.

3. Si je change légèrement la transcription du nom de Schenoudi, en l'écrivant ainsi au lieu de
Schnoudi, comme je l'ai écrit dans la première partie de ce volume, cela provient de ce que j'ai réfléchi
aux règles de la vocalisation copte et que j'ai vu que toutes les lettres avaient leurs voyelles, excepté
dans certains cas déterminés.
 
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