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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Rambosson, Yvanhoé: La peinture et la sculpture au Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0194

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L'ART DÉCORATIF


R. DU GARDIER
s'animent sous nos yeux. La pensée est là
toute nue dans sa force. Mais que dire
d'Eugène Carrière qui n'ait été dit, sinon
quelle pleine et concise leçon il donne ici
dans le local de la démence, leçon de gra-
vité, de probe labeur, de patiente analyse
des êtres et des choses. Ce n'est pas lui qui
se tint pour satisfait des premiers balbutie-
ments de son adolescence. Il ne les eût
jamais proposés à notre admiration. Tout ce
que nous connaissons de lui sent la ré-
flexion, l'étude persévérante et quasi-déses-
pérée de la nature humaine. Il offre à toute

la jeunesse ce testament su-
prême qu'il faut apprendre
son métier avec ferveur et
qu'avant de vouloir exprimer
la Vie il faut en avoir par
quelques côtés pénétré les
éléments mystérieux.
Ce n'est pas dans la
section Scandinave que nous
trouverons des efforts rele-
vant de cette haute méthode.
Contrairement à ce que nous
eussions pu attendre, aucune
révélation ne se produit ici.
Entre la correction banale
des portraits de M. Émil
Osterman et les incohérences
de M. Alex Torneman se
placent un certain nombre
de paysages qui font penser
à ces photographies peintes
dont s'adornent les agences
de voyage. Tout au plus
pourrait-on sortir de cette
réunion sans intérêt M. Os-
car Hullgren. Par contre on
eût bien dû renvoyer à ce
groupement les oeuvres du
peintre norvégien Diriks,
dans lesquelles il n'y a
aucun savoir, nonobstant
beaucoup de prétention.
Malgré l'antagonisme que
je n'ignore point exister
entre Suédois et Norvégiens,
c'est bien là le même art
faux exprimant avec gauche-
rie un romantisme vraiment
trop facile. Les exploits de
(Photographie Lémery) Han d'Islande buvant l'eau
des mers dans le crâne des
morts sont passés de mode et tout l'arsenal
d'Ambigu que déploient devant nous ces
messieurs du Nord n'est pas fait pour nous
émouvoir. Le vent de M. Diriks fait trop
songer au tonnerre du cinquième acte.
Quelques Polonais et quelques Tchèques
affectionnent aussi cette formule soi-disant
impressionnante qui consiste à faire surgir
à nos regards des larves informes aux yeux
caves et aux bouches grimaçantes. Ce sont
là farces de Rapin à M. Pipelet, cela n'a
rien à voir avec le culte de la beauté, car
ça ne dépasse pas la portée des contes de

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