Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’ART FRANÇAIS

NOS ILLUSTRATIONS

PORTRAIT DE Mn“ J. M..., par M. ‘Blanche

Dans quelle école ranger M. Blanche, le fils du célèbre médecin aliéniste,
cet artiste oiîginài et sincère, plein d’une naïveté charmante et, en même
temps, d une prestigieuse adresse ?

S’il est vrai que dans ses plus sages compositions, dans ses portraits
les plus posés, on découvre parfois des détails bizarres, des effets inattendus,
d’obscures tendances, l’effort, du moins, est consciencieux; et, l'œuvre dans
son ensemble, permettrait plutôt de supposer certaine étrangeté psychique
de l’artiste, qu’une incohérence voulue, qu’une basse arrière-pensée de
réclame.

Mais, tandis que le plus souvent, il excelle à saisir la physionomie
des enfants et des jeunes filles, ces êtres délicieux, nimbés de pure
franchise et de virginale chasteté, il arrive, qu'en dépit de son effort,
ses figures d’adultes sont presque toujours inexpressives ou incomplètes, et
cela, parce que chez l’homme, l’intime nature n’est plus à fleur de peau et ne
se laisse jamais découvrir que par surprise.

Le tableau de M. Blanche, que nous reproduisons aujourd’hui, est,
à notre avis , celui où se révèle et s’affirme le plus nettement la
personnalité du jeune artiste.; d’aucuns affirment que sa peinture a
des prétentions réalistes qui se dégageront encore davantage dans l'a-
venir, j’estime au contraire que son art, tout d’impression et suggestif
comme la musique, tendra chaque jour à s’idéaliser.

Sur le sable jaune des allées, sur le velours vert des pelouses, les vieux
marronniers du parc étendent leur ombre noire ainsi qu’une immense tache.
Une fillette à cheval sur un poney sauvageon et mutin s’abandonne à la
rêverie vide des jours de soleil, et, l’air qu’elle respire, les feuilles immo-
biles, les rutilantes fleurs.d’un massif lointain, tout, autour d’elle, semble
tiède, calme et lumineux comme son cœur.

MARZAC.

POR TRAIT DE MA FEMME, par M. Paul Meslè

On pourrait dire, sans risque d’être démenti par aucun des portraitistes
célèbres :

« Ce que les peintres représentent le mieux après leur propre image, c’est
celle de leur femme ». Sans parler des morts illustres, sans revenir sur les
commentaires si curieux consacrés à Mmc Greuze par Diderot, n’avons-nous
pas d’admirables portraits des femmes d’artistes modernes? Jeunes ou vieilles,
presque toutes nous ont été révélées par ceux là même qui les avaient asso-
ciées à leur vie.

Et rien n’est plus intéressant que de pénétrer, par l’étude de ces physio-
nomies aimables, dans l’intimité des ateliers où la présence d’une femme se
devine, même invisible, et se devine à un rien. Mais ce rien est tout !

Il m’est arrivé de visiter l’atelier de M. Paul Meslé, du temps que ce jeune
et brillant artiste était garçon. Si je le visitais à nouveau maintenant, (ce que
je ferai certainement aux approches du prochain Salon National), je serais
assuré d’v voir quelque chose de changé... Mettons que j’y trouverais un
charme de plus !

Ce charme s’explique par la très fidèle image que nous publions aujour-
d’hui. Le « Portrait de ma femme », a été l’une des meilleures toiles du
Salon du Champ-de-Mars, un des portraits les plus sincères et les plus expres-
sifs, une de ces descriptions attendries et néanmoins précises, ou l’esprit
perce, ou l’âme transparaît.

LA CHANSON DE LA MARIÉE, par M. Paul Brunet.

Elle n’est pas gaie, la chanson qui a inspiré le tableau de M. Jean Brunet.
Je me souviens de ce couplet :

Vous il ireç plus au bal
Madame la mariée,

‘Danser sous le fanal
‘Dans nos jeux d'assemblée.

Vous garderez la maison
Tandis que nous irons.

Cet autre qui fait le sujet de la scène n’est guère moins lamentable.

‘Recevez ce bouquet

Que ma main vous présente,

Il est fait de façon
A vous faire comprendre
Que vos belles couleurs
‘Passeront comme ces fleurs...

De telles amabilités ont dû faire couler bien des larmes, et, franchement,
voilà une tradition poitevine qu’on verrait disparaître sans trop de regrets.

M. Jean Brunet en a tiré le motif d’un bon tableau. L’arrangement général
de cette scène de famille ne manque pas d’habileté, et il y a dans la manière
de cet artiste une certaine chaleur et un goût indéniable.

F. j.

LA VACCINATION GRATUITE, par M. Scalbert.

O vous qui prétendez « qu’où y a dThygiène y a pas d’plaisir », contem-
plez ce tableau : C’est un côté poétique du pis de vache que ni Brascassat, ni
Troyon n’avaient entrevu. La composition, du reste, est riche en appareils
d’allaitement ; voyez plutôt le miochon qui lunche à l’extrême-droite.

L’idée de reproduire une scène de ce -genre est bizarre, presque neuve
aussi ; du naturalisme avoué et, mon Dieu, du bon naturalisme. Pourtant
il manque encore à M. Scalbert un peu de ce qui fait le naturalisme parfait,
i’idéal. Il serait bon de consulter là-dessus M. Zola, un oracle qui en vaut
bien un autre, je pense. Mais c’est un littérateur? Au fait, j’oubliais qu’il va
deux arts, celui des lettres et celui de la peinture !

G. DE B.

Les Achats de l’Etat aux deux Salons

SALON DES CHAMPS-ELYSÉES. — PEINTURE

Bcauderie. — « Pêche d’étang du ‘Palais, près Fleurs {Loire).

Paulin Bertrand. — Le Pradon, environs d’Hyères.

F. Blayn. — Repas du soir, Villerville.

Boudot. — Vergers à Hièvre (Doubs), fin d’octobre.

P. Bourgogne. — Fleurs et Fruits d’automne.

Carlos Lefebvre. — ^Autour d’une mare.

A Cesbron. — L’Art domine tout (dernières paroles de Feyen-
Perrin).

E. Chigot. — La prière du soir.

Dameron. — La Seine au Petit-Andelys.

B. Desgoffe. — Casque circassien, etc... (musée d’artillerie).

Didier-Pouget. — Les ajoncs; — Landes de Gascogne.

(A suivre).

jrcHOS ^Artistiques

LES DÉCORATIONS

MM. Zacharie Astruc, sculpteur; Frédéric Montenard, Th. Schommer, artistes pein-
tres; Roulleau, statuaire; Champollion, graveur; et Bing, l’actif vulgarisateur de Tact
japonais, en France, viennent d’être nommés chevaliers de la Légion d’honneur.

M. Cornton est nommé officier de l'Instruction publique.

Parmi les nominations d’officier d’Acadéntie, nous relevons avec plaisir les noms de
M",e Comcrre-Paton, de MM. Eugène Dubief, Jean Pauwels, ces deux derniers colla-
borateurs de la Revue des Musées et de Y Art français.

X

M. Guillaume, l’éminent sculpteur, membre de l'Institut, vient d’être nommé direc-
teur de l’Académie de France à Rome en remplacement de M. Hébert, dont le mandat
expire en janvier 1891.

Interviewé par un de nos confrères, M. Guillaume a déclaré qu’il se rendrait à Rome
sans aucun projet de réforme.

Convenons donc, une'bonne fois, que tout est pour le mieux dans la mèilleure des
villas Médicis, et n’en parlons plus I

L’administrateur-Gérant : SILVESTRE.

Glxptographic SILVESTRE & Cic, rue Obcrkampf, 97, à Paris.
 
Annotationen