DOI Heft:
Nr. 82 (23 Août 1884)
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L'ART ORNEMENTAL.
nuages. Au-dessous, le système d'architecture se poursuit : les portes,
surmontées de frontons auxquels s'appuient les divinités rustiques, s'ouvrent
aux quatre faces; les colonnes maîtresses reposent sur leurs bases et se
relient par leurs soubassements.
Le dessin d'ensemble du plafond qui figure ici a été fait de façon à
faire comprendre ce système décoratif adopté par Véronèse. C'est en vain
que nous essaierions de donner une idée très juste des œuvres elles-
mêmes. Une estampe est impuissante à rendre le côté brillant et vain-
La Naissance de l'Amour.
Tympan de la coupole.
queur, la maestria unique de Véronèse, l'éclat [de ses ciels légers et la
vivacité pimpante de sa palette. Mais il faudrait renoncer à rien décrire,
si on ne devait se contenter d'un minimum de rendu.
Le plafond central est certainement le morceau capital de ces déco-
rations. Cybèle trône au centre, enveloppée dans des draperies blanc
d'argent et bleu céleste, qui se détachent sur un ciel embrasé. Les dieux
et les déesses de l'Olympe forment un cercle autour d'elle, assis sur les
nuages, et ferment la composition limitée par une architrave octogone en
perspective. On sait la mythologie sommaire et l'esthétique naïve de Véro-
nèse ; son Olympe se compose de Vénus et l'Amour, de Mercure élevant
L'Été et l'Automne.
Tympan de la coupole.
son caducée, de Diane et ses grands lévriers, du Temps, vieillard farouche
couché sur des nuages et tenant en main la faux. Un Jupiter, bizarrement
drapé comme un Maure et dont la main repose sur l'aigle symbolique,
trône à côté du dieu Mars en casque et en chlamyde tenant à la main un
bâton de commandement; enfin vient un Apollon avec l'archet et la lyre.
On saisira la silhouette générale de ces figures dans l'illustration d'ensemble
que représente notre gravure. Celles d'entre elles qui méritent une atten-
tion spéciale sont la Cybèle, exquise de coloration et de grâce, l'Apollon,
la Vénus et la Diane vêtue d'un costume Renaissance avec les cheveux
ornés de perles.
Deux importantes compositions, que nous reproduisons également,
complètent l'ensemble de cette salle. L'une représente la Naissance de
l'Amour, l'autre l'Été et l'Automne.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art, .T. Rouam, imprimeur-éditeur, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L'ART ORNEMENTAL.
nuages. Au-dessous, le système d'architecture se poursuit : les portes,
surmontées de frontons auxquels s'appuient les divinités rustiques, s'ouvrent
aux quatre faces; les colonnes maîtresses reposent sur leurs bases et se
relient par leurs soubassements.
Le dessin d'ensemble du plafond qui figure ici a été fait de façon à
faire comprendre ce système décoratif adopté par Véronèse. C'est en vain
que nous essaierions de donner une idée très juste des œuvres elles-
mêmes. Une estampe est impuissante à rendre le côté brillant et vain-
La Naissance de l'Amour.
Tympan de la coupole.
queur, la maestria unique de Véronèse, l'éclat [de ses ciels légers et la
vivacité pimpante de sa palette. Mais il faudrait renoncer à rien décrire,
si on ne devait se contenter d'un minimum de rendu.
Le plafond central est certainement le morceau capital de ces déco-
rations. Cybèle trône au centre, enveloppée dans des draperies blanc
d'argent et bleu céleste, qui se détachent sur un ciel embrasé. Les dieux
et les déesses de l'Olympe forment un cercle autour d'elle, assis sur les
nuages, et ferment la composition limitée par une architrave octogone en
perspective. On sait la mythologie sommaire et l'esthétique naïve de Véro-
nèse ; son Olympe se compose de Vénus et l'Amour, de Mercure élevant
L'Été et l'Automne.
Tympan de la coupole.
son caducée, de Diane et ses grands lévriers, du Temps, vieillard farouche
couché sur des nuages et tenant en main la faux. Un Jupiter, bizarrement
drapé comme un Maure et dont la main repose sur l'aigle symbolique,
trône à côté du dieu Mars en casque et en chlamyde tenant à la main un
bâton de commandement; enfin vient un Apollon avec l'archet et la lyre.
On saisira la silhouette générale de ces figures dans l'illustration d'ensemble
que représente notre gravure. Celles d'entre elles qui méritent une atten-
tion spéciale sont la Cybèle, exquise de coloration et de grâce, l'Apollon,
la Vénus et la Diane vêtue d'un costume Renaissance avec les cheveux
ornés de perles.
Deux importantes compositions, que nous reproduisons également,
complètent l'ensemble de cette salle. L'une représente la Naissance de
l'Amour, l'autre l'Été et l'Automne.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art, .T. Rouam, imprimeur-éditeur, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.