SUPPLÉMENT DE VÉCLIPSE.
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!
:
I ;
isste*Petlt ,J
Les petites armoires.
Une tendre prévoyance parait avoir évite les ac-
couplements trop contrariés.
Une des boites du « salon riche » porte ces trois
Rameau,
BakthÉlemy-Saint-Hilaire ,
Thieks.
Ainsi M. le président de la République a son...
ma foi, oui, a son tiers comme les autres.
Cà et là quelques avis à la main font leur possi-
ble pour égayer l'austérité des murailles.
En voici un émanant de la questure qui vise une
classe trop nombreuse de députés, les députés ter-
ribles,
Les fumeurs.
« Les questeurs prient instamment messieurs
leurs collègues de s'abstenir de fumer dans les
locaux avoisinant la salle des séances, l'archi-
tecte ayant déclaré qu'il peut en résultsr des
dangers d'incendie dans cette partie du palais. »
Cet avis n'exprime encore que faiblement, parait-
VOYAGE AUTOUR DE LA CHAMBRE
Thermomètres.
Il est difficile d'esquisser un tableau intérieur
de la Chambre, sans dire un mot des thermomè-
tres. De ma vie je n'en ai vu autant qu'au théâtre
de Versailles. On en rencontre le long des murs,
sur tout ce qui avance, sur tout ce qui recule, à
droite, à gauche, en haut, en bas, partout. De
tout petits thermomètres à dix sous, en bois peint,
mais il y en a tant! C'est un spectacle à ravir la
pensée... de l'ingénieur Chevalier!
Ceux de la salle des séances doivent être bien
intéressants à suivre si leur mouvement ascension-
nel est proportionné à la chaleur de la discussion.
Je m'éfonne seulement que le constructeur n'ait
pas eu l'idée deYemplacer les indications ordinai-
res : vers à soie, bains, Sénégal, etc., parcelles tou-
Autographe trouvé dans le 101e bureau.
il, les craintes de M. de Jolly, l'architecte du pa-
lais.
Celui-ci ne cache pas, dans la confidence, qu'il
est en proie, presque toutes les nuits, à d'atroces
cauchemars, fruit désolant des appréhensions que
lui causent MM. les députés fumeurs. M. de Jolly
se réveille au moins deux fois la semaine avec de
grands cris, rêvant que la salle des séances est en
feu.
Le fait est qu'avec ce que l'installation actuelle
de la Chambre comporte de voliges et de_châssis, un
cigare mal éteint peut suffire...
— Bah! font les incorrigibles, en lançant non-
chalamment la fumée de leur cigarette.
Ce que c'est que l'habitude de « naviguer sur un
volcan. »
Heureusement le pompier de service est là qui
veille.
Un pompier à la Chambre ! Rassurez-vous : celui-
là se tient dans la coulisse.
A propos, le vestibule de la chapelle au premier
étage porte l'inscription « fumoir ».
C'est un des rares endroits de la Chambre où l'on
ne fume pas.
Les terreurs de l'architecte.
Les thermomètre?.
tes spéciales de : interpellation vive, rugissements,
coitps de poing.
Une idée à creuser.
Voici passer les
Garçons de service
En habit galonné. Tout le monde connaît leur
livrée bleu et or, avec collet et gilet rouges, at-
tendu que ce sont eux qui ont la police des loges.
On peut dire la police, car ils s'acquittent de, leur
fonction d'ouvreurs avec la grâce d'un agent qui
vous appréhende au corps.
Sans doute se rattrapent-ils sur le public, en
deçà du rideau, de la subordination à laquelle ils
sont obligés au delà, dans le service de l'Assem-
blée.
Il faudrait se garder de les confondre avec
Les huissiers,
qui, en frac noir, la chaîne d'acier au col et
l'épée au côté, ont leur place marquée dans l'hémi-
La salle des séances vue du foyer.
cycle, autour de la tribune. Ceux-là sont moins
des valets que des fonctionnaires. Leur empire est
circonscrit à la salle des séances.
Ils possèdent les grandes traditions, qu'ils trans-
mettent à leurs descendants, lesquels sont, le plus
souvent, ou leurs propres enfants ou des membres
de leur famille.
Quand des députations de l'Assemblée se rendent
à une cérémonie quelconque, ils ouvrent la marche
Les garçons de service.
sur un rang, avec la baguette noire à la main.
A la Chambre, dans les heures de tumulte, ils ^
se lèvent de leur siège pour jeter avec un calme
qui tient de la résignation l'éternel :
— Faites silence, messieurs, s'il vous plaît !
faites silence !
D'antres ne cessent de circuler à travers les bancs
pour faire passer, soit d'un député à l'autre, soit du
dehors au dedans , par l'intermédiaire des gar-
çons, ces continuels billets qui s'échangent à tra-
vers les hasards de la discussion.
Salle des Pas-Perdus.
C'est, à proprement parler, une galerie. Plus
de planches, du marbre; plus de châssis, des voû-
tes de pierre ; c'est une galerie, la galerie des tom-
beaux; lieu farouche si l'on s'arrête au titre, assez
gai si Ton poursuit plus avant.
Oh ! le plaisan défilé de souv erains qu'on voit là !
Accessoires parlementaires.
Je ne parle pas seulement des souverains actuels,
mais de ceux qui sont morts depuis longtemps,Pet
que de cruels ciseaux nous ont conservés.
Quelles excellentes tètes! Depuis ce bon Louis le
Gros, en chemise, avec sa flèche de lit à la main,
jusqu'à la délicieuse Isabeau, étendant le nez hors
de son passe-montagne, comme pour s'assurer s'il
pleut.
D'abord, cela fait rire ; et puis, cela console. On
se dit : « Ces gens-là étaient tout de même aussi
laids que nous ! »
A travers ces bonshommes de plaire circulent
incessamment, se saluent, s'abordent, s'asseyent
ou pérorent par groupes force bonshommes en chair
et en os.
Saisissons quelques types au passage.
Celui-là qui a l'air de prendre langue, c'est
Le député intermittent.
Il entrait discrètement tout à l'heure avec nous,
sa petite valise à la main. C'est qu'il revient de
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Les petites armoires.
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BakthÉlemy-Saint-Hilaire ,
Thieks.
Ainsi M. le président de la République a son...
ma foi, oui, a son tiers comme les autres.
Cà et là quelques avis à la main font leur possi-
ble pour égayer l'austérité des murailles.
En voici un émanant de la questure qui vise une
classe trop nombreuse de députés, les députés ter-
ribles,
Les fumeurs.
« Les questeurs prient instamment messieurs
leurs collègues de s'abstenir de fumer dans les
locaux avoisinant la salle des séances, l'archi-
tecte ayant déclaré qu'il peut en résultsr des
dangers d'incendie dans cette partie du palais. »
Cet avis n'exprime encore que faiblement, parait-
VOYAGE AUTOUR DE LA CHAMBRE
Thermomètres.
Il est difficile d'esquisser un tableau intérieur
de la Chambre, sans dire un mot des thermomè-
tres. De ma vie je n'en ai vu autant qu'au théâtre
de Versailles. On en rencontre le long des murs,
sur tout ce qui avance, sur tout ce qui recule, à
droite, à gauche, en haut, en bas, partout. De
tout petits thermomètres à dix sous, en bois peint,
mais il y en a tant! C'est un spectacle à ravir la
pensée... de l'ingénieur Chevalier!
Ceux de la salle des séances doivent être bien
intéressants à suivre si leur mouvement ascension-
nel est proportionné à la chaleur de la discussion.
Je m'éfonne seulement que le constructeur n'ait
pas eu l'idée deYemplacer les indications ordinai-
res : vers à soie, bains, Sénégal, etc., parcelles tou-
Autographe trouvé dans le 101e bureau.
il, les craintes de M. de Jolly, l'architecte du pa-
lais.
Celui-ci ne cache pas, dans la confidence, qu'il
est en proie, presque toutes les nuits, à d'atroces
cauchemars, fruit désolant des appréhensions que
lui causent MM. les députés fumeurs. M. de Jolly
se réveille au moins deux fois la semaine avec de
grands cris, rêvant que la salle des séances est en
feu.
Le fait est qu'avec ce que l'installation actuelle
de la Chambre comporte de voliges et de_châssis, un
cigare mal éteint peut suffire...
— Bah! font les incorrigibles, en lançant non-
chalamment la fumée de leur cigarette.
Ce que c'est que l'habitude de « naviguer sur un
volcan. »
Heureusement le pompier de service est là qui
veille.
Un pompier à la Chambre ! Rassurez-vous : celui-
là se tient dans la coulisse.
A propos, le vestibule de la chapelle au premier
étage porte l'inscription « fumoir ».
C'est un des rares endroits de la Chambre où l'on
ne fume pas.
Les terreurs de l'architecte.
Les thermomètre?.
tes spéciales de : interpellation vive, rugissements,
coitps de poing.
Une idée à creuser.
Voici passer les
Garçons de service
En habit galonné. Tout le monde connaît leur
livrée bleu et or, avec collet et gilet rouges, at-
tendu que ce sont eux qui ont la police des loges.
On peut dire la police, car ils s'acquittent de, leur
fonction d'ouvreurs avec la grâce d'un agent qui
vous appréhende au corps.
Sans doute se rattrapent-ils sur le public, en
deçà du rideau, de la subordination à laquelle ils
sont obligés au delà, dans le service de l'Assem-
blée.
Il faudrait se garder de les confondre avec
Les huissiers,
qui, en frac noir, la chaîne d'acier au col et
l'épée au côté, ont leur place marquée dans l'hémi-
La salle des séances vue du foyer.
cycle, autour de la tribune. Ceux-là sont moins
des valets que des fonctionnaires. Leur empire est
circonscrit à la salle des séances.
Ils possèdent les grandes traditions, qu'ils trans-
mettent à leurs descendants, lesquels sont, le plus
souvent, ou leurs propres enfants ou des membres
de leur famille.
Quand des députations de l'Assemblée se rendent
à une cérémonie quelconque, ils ouvrent la marche
Les garçons de service.
sur un rang, avec la baguette noire à la main.
A la Chambre, dans les heures de tumulte, ils ^
se lèvent de leur siège pour jeter avec un calme
qui tient de la résignation l'éternel :
— Faites silence, messieurs, s'il vous plaît !
faites silence !
D'antres ne cessent de circuler à travers les bancs
pour faire passer, soit d'un député à l'autre, soit du
dehors au dedans , par l'intermédiaire des gar-
çons, ces continuels billets qui s'échangent à tra-
vers les hasards de la discussion.
Salle des Pas-Perdus.
C'est, à proprement parler, une galerie. Plus
de planches, du marbre; plus de châssis, des voû-
tes de pierre ; c'est une galerie, la galerie des tom-
beaux; lieu farouche si l'on s'arrête au titre, assez
gai si Ton poursuit plus avant.
Oh ! le plaisan défilé de souv erains qu'on voit là !
Accessoires parlementaires.
Je ne parle pas seulement des souverains actuels,
mais de ceux qui sont morts depuis longtemps,Pet
que de cruels ciseaux nous ont conservés.
Quelles excellentes tètes! Depuis ce bon Louis le
Gros, en chemise, avec sa flèche de lit à la main,
jusqu'à la délicieuse Isabeau, étendant le nez hors
de son passe-montagne, comme pour s'assurer s'il
pleut.
D'abord, cela fait rire ; et puis, cela console. On
se dit : « Ces gens-là étaient tout de même aussi
laids que nous ! »
A travers ces bonshommes de plaire circulent
incessamment, se saluent, s'abordent, s'asseyent
ou pérorent par groupes force bonshommes en chair
et en os.
Saisissons quelques types au passage.
Celui-là qui a l'air de prendre langue, c'est
Le député intermittent.
Il entrait discrètement tout à l'heure avec nous,
sa petite valise à la main. C'est qu'il revient de
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Voyage autour de la chambre
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2
Objektbeschreibung
Kommentar
Text und Inhalt intensiv
Maß-/Formatangaben
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Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 5.1872, Supplement zu Nr. 197, S. 151_3
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Erschließung
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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg