LE SONGE DE POL1PHILE
(deuxième et dernier aeticlk '.)
A. U DIRECTE L'R DE LA GAZETTE DES B EAUX-ARTS
IV.
Quel degré d'influence la publication de
Y Hypnerotomaclrie eut-elle sur les artistes des
premières années du xvie siècle? — Elle ne dut
pas être considérable, quoique l'œuvre ait été beau-
coup lue, à en juger par la rareté des exemplaires
de l'édition de 1Z|99 venus jusqu'à nous. Une trans-
formation s'opérait du reste alors dans l'art italien.
Aux yeux des grands novateurs contemporains, les
idées et les formes qu'elle apportait n'étaient plus en rapport avec l'am-
pleur de leurs propres tendances. L'architecture, telle qu'elle y appa-
raissait, n'avait pas de lignes assez puissantes pour ces génies épris, la
plupart, de la force plutôt que de la grâce. Il lui fallut passer par l'in-
terprétation française pour être appréciée, même en deçà des Alpes, à sa
valeur réelle. Si nous connaissions mieux l'école lyonnaise, nous consta-
terions peut-être que les enseignements importés chez nous par le Songe
de Poliphile, avant de pénétrer jusqu'à Paris, ont fructifié à Lyon, cette
étape intermédiaire entre l'ancienne France et l'Italie.
Je ne serais pas surpris, cependant, que l'influence de FHypneroto-
machie ait été plus grande avant 1/|99 qu'après. Elle a dû courir les
ateliers et les études, à l'état de copies à la main, avec ou sans dessins
t. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XIX, p. 536.
(deuxième et dernier aeticlk '.)
A. U DIRECTE L'R DE LA GAZETTE DES B EAUX-ARTS
IV.
Quel degré d'influence la publication de
Y Hypnerotomaclrie eut-elle sur les artistes des
premières années du xvie siècle? — Elle ne dut
pas être considérable, quoique l'œuvre ait été beau-
coup lue, à en juger par la rareté des exemplaires
de l'édition de 1Z|99 venus jusqu'à nous. Une trans-
formation s'opérait du reste alors dans l'art italien.
Aux yeux des grands novateurs contemporains, les
idées et les formes qu'elle apportait n'étaient plus en rapport avec l'am-
pleur de leurs propres tendances. L'architecture, telle qu'elle y appa-
raissait, n'avait pas de lignes assez puissantes pour ces génies épris, la
plupart, de la force plutôt que de la grâce. Il lui fallut passer par l'in-
terprétation française pour être appréciée, même en deçà des Alpes, à sa
valeur réelle. Si nous connaissions mieux l'école lyonnaise, nous consta-
terions peut-être que les enseignements importés chez nous par le Songe
de Poliphile, avant de pénétrer jusqu'à Paris, ont fructifié à Lyon, cette
étape intermédiaire entre l'ancienne France et l'Italie.
Je ne serais pas surpris, cependant, que l'influence de FHypneroto-
machie ait été plus grande avant 1/|99 qu'après. Elle a dû courir les
ateliers et les études, à l'état de copies à la main, avec ou sans dessins
t. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XIX, p. 536.