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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 20.1879

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Nr. 1
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Fillon, Benjamin: Le songe de Poliphile, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.22840#0067

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LE SONGE DE POLIPH1LE.

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à l'appui du texte, longues années avant de sortir, rajeunie en quelque
sorte, de l'officine d'Aide. Une exacte recherche dans les manuscrits de
Léonard de Yinci, ce grand curieux qui a touché à tant de choses, nous
en fournirait peut-être la preuve, ainsi que l'examen des œuvres des
architectes, sculpteurs, peintres et graveurs des trente dernières années
du xve siècle.

Mais le Songe de Poliphîle n'eut-il pas laissé grande trace dans
les œuvres des artistes proprement dits, il n'en fut pas ainsi dans
celles de l'érudition. Plusieurs ouvrages sur les restes de l'architec-
ture et de la sculpture antiques furent publiés, peu de temps après,
sous l'inspiration des idées qu'il mit en circulation. 11 n'est pas jus-
qu'aux auteurs de recueils d'emblèmes et de devises qui n'y aient
fait ample moisson. — Aide Manuce, l'illustre imprimeur du volume,
y trouva sa marque typographique : une ancre autour de laquelle
s'enroule un dauphin , avec la devise : 2I1EYAE BPAAEfiS, Hâte-loi
lentement, que l'empereur Auguste avait, avant lui, prise pour em-
blème. Notre Geoffroy Tory emprunta les éléments constitutifs de la
sienne à deux vases, gravés aux feuillets Q. v. et X. vj, v°. Il a fait, de
plus, son profit des indications données par Golonna sur les proportions
des lettres romaines, indications dont Luca Paciolo s'était servi, dès 1509,
clans son traité de la Proportion divine.

Beaucoup des lecteurs de la Gazette connaissent assurément ce der-
nier livre, imprimé à Venise par Paganino Paganini, où se trouvent
quelques figures dessinées par Léonard de Yinci, et qui présente pour
nous cet intérêt singulier que les courtisans de Napoléon y ont puisé le
prototype du profil de fantaisie, dont on a fait usage sur les monnaies et
médailles, à dater de sa prise de possession du trône. Tioler, le lauréat
du concours monétaire de l'an XI, paraît être le premier qui l'ait mis en
lumière. Il copia, trait pour trait, l'image donnée par Paciolo comme
étant l'idéal de la consonnance entre les diverses parties du visage
humain, et s'attacha, tout aussi spécialement, à conserver au crâne sa
ligne pondérée, en l'affublant toutefois d'une coiffure à la Titus, du goût
le plus mesquin. Le menton seul conserva sa redoutable accentuation,
qui, rappelant trop celle d'Octave, fut sensiblement effacée plus tard S.
Mais revenons au Songe de Poliphile.

L V. Chronique des -arls, année 1870, la nete que j'y ai fait insérer sur ce sujeL
 
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