APPENDICE
n 'lisant les fines et savantes études de
M. le marquis de Chennevières sur l'Ex-
position des dessins de maîtres anciens, le
lecteur aura remarqué que l'auteur a
signalé et jugé tous les morceaux impor-
tants de cette Exposition, à l'exception de
ceux qui provenaient de sa propre collec-
tion. Et pourtant il occupait dans cette
réunion d'œuvres de choix une des pre-
mières places, sinon par le nombre des
dessins, du moins par la haute valeur de chacun d'eux. Ceux qui
connaissent M. de Chennevières s'expliqueront ce silence. Pour lui,
parler de ses dessins, rassemblés avec tant d'amour depuis tant d'années
(nous n'osons dire combien), c'était parler de lui-même. « Les amateurs,
comme il le dit, vous le devinez, n'aiment point à juger leurs dessins.
Ils les chérissent tant qu'ils n'oseraient en dire tout le bien qu'ils en
pensent. Mieux vaut, par prudence, laisser à d'autres le soin d'en parler
franc. » Puisque M. de Chennevières se tait pour de si bonnes raisons,
nous voulons, à son insu et peut-être contre son gré, combler, autant
que nous le pourrons, la lacune volontaire qu'il a laissée dans ces études,
tout en regrettant de ne pas apporter à cet examen le délicat esprit de
critique, le charme d'expression et la grande autorité qui n'appartiennent
qu'à lui.
Les visiteurs ont sans doute été surpris de ne trouver à l'Exposition
aucun dessin français prêté par M. de Chennevières, qui cependant s'est
voué corps et âme à l'art national, qui a tant écrit sur cet art, tant
travaillé pour le faire mieux connaître, qui l'aime et le sent comme
pas un, qui a réuni, par des recherches commencées presque dès
l'enfance, quatre mille échantillons de nos maîtres les plus divers.
C'est ce nombre même qui rendait tout choix impraticable : il eût
fallu, pour montrer au public les trésors amassés par ce chercheur infati-
n 'lisant les fines et savantes études de
M. le marquis de Chennevières sur l'Ex-
position des dessins de maîtres anciens, le
lecteur aura remarqué que l'auteur a
signalé et jugé tous les morceaux impor-
tants de cette Exposition, à l'exception de
ceux qui provenaient de sa propre collec-
tion. Et pourtant il occupait dans cette
réunion d'œuvres de choix une des pre-
mières places, sinon par le nombre des
dessins, du moins par la haute valeur de chacun d'eux. Ceux qui
connaissent M. de Chennevières s'expliqueront ce silence. Pour lui,
parler de ses dessins, rassemblés avec tant d'amour depuis tant d'années
(nous n'osons dire combien), c'était parler de lui-même. « Les amateurs,
comme il le dit, vous le devinez, n'aiment point à juger leurs dessins.
Ils les chérissent tant qu'ils n'oseraient en dire tout le bien qu'ils en
pensent. Mieux vaut, par prudence, laisser à d'autres le soin d'en parler
franc. » Puisque M. de Chennevières se tait pour de si bonnes raisons,
nous voulons, à son insu et peut-être contre son gré, combler, autant
que nous le pourrons, la lacune volontaire qu'il a laissée dans ces études,
tout en regrettant de ne pas apporter à cet examen le délicat esprit de
critique, le charme d'expression et la grande autorité qui n'appartiennent
qu'à lui.
Les visiteurs ont sans doute été surpris de ne trouver à l'Exposition
aucun dessin français prêté par M. de Chennevières, qui cependant s'est
voué corps et âme à l'art national, qui a tant écrit sur cet art, tant
travaillé pour le faire mieux connaître, qui l'aime et le sent comme
pas un, qui a réuni, par des recherches commencées presque dès
l'enfance, quatre mille échantillons de nos maîtres les plus divers.
C'est ce nombre même qui rendait tout choix impraticable : il eût
fallu, pour montrer au public les trésors amassés par ce chercheur infati-