Le Grelot: journal illustré, politique et satirique (1.1871)

LB GRELOT.

ACTUALITE par A..- HUMBERT.



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Le président dort, l'accusé roupille et l'auditoire ronfle,
deux gendarmes ont retiré leurs bottes... On désespère de les
sauver !

Sept heures II minutes. L'avocat termine enfin son élo-
quent plaidoyer; le public, qui n'a pas voulu quitter l'au-
dience, se réveille avec des champignons sur le nez. Ils ne
sont pas vénéneux, du reste...

Le verdict est rendu... l'accusé est condamné à 16 sous d'a-
mende et à la peine de mort.

Bé.lenconrt proteste et oil're 32 sous au tribunal peur lui
laisser sa lêle."

Le président lui fait observer qu'il n'est pas au restaurant.

La foule se retire virement impressionnée.

En^sorlaiilde l'audience, nous remarquons M. de Villemes-
sant qui vient d'acheter, pour les lecteurs de l'Autographe,
l'affiche du théâtre <!e l'Ambigu qui a joué un si grand rôle
dans cette émouvante affaire.

UN PASSANT.

GRELOTS.

C'est maladroit, dit Calioo, d'ouvrir la chasse juste au moment où il
est permis de tuer le gibier; lui, pas bête, profile de cette ouverture
pour se sau\er.

Un chasseur malheureux, afin de ne point avoir l'air de rentrer bre-

douille, s'empare d'un matou et le dépouille, croyant cacher ainsi sa
supercherie.
Un ami le rencontre et lui dit :

— Qu'as-tu donc dans ton carnier?

L'ami regarde et-s'écrie : Ce n'est pas un lapin!
Et notre pstudo-chasseur de répliquer vivement :

— Ce n'est pas un lapin! non, c'est le chat!

Un autre chasseur, qui me contait ses prouesses, me disait l'autre jour
eu me montrant un lièvre :

— Au moment où, le voyant venir vers moi, je l'ai couché en jnue,
il s'est subitement retourné et je lui ai envoyé mon plomb dans les fesses.

— Alors, lui fépondis-je, vous l'avez couché en joue tout de même.

Une chasse où l'on est sûr cle ne pas trouver un lapin, c'est la chasse
aux fédérés.

-SHgQJESJ-

Les ch'asseurs doivent avoir un port d'armes, mais ne doivent pas y
rester.

—c^io&>-

Pour abattre une bête, il est nécessaire de lui donner deux coups: d'a-
bord un coup d'œil, ensuite un coup de fusil.

11 n'est pas mauvais d'avoir un fusil d'un beau poli qui brille, mais il
ne fdut pas que ce fusil soit éclatant.

On discutait de l'utilité de l'état de siège devant un misanthrope.
— Qu'et-t-ce que cela prouve? disait-on.

Il répondit : Quand l'état de siège existe dans un pays, cela prouve que
ce pays est acculé.

Alors que Rochelbrt à Versailles n'était visible pour personne,un mon-
sieur* lit cette réflexion :

Il est au secret, mais il ne le gardera pas longtemps; ces journalistes
sont si bavards!

Lès journaux ont publié la lettre d'une veuve qui réclame pour les
femmes libérées de leur époux le'rirôit de voler.

C'est demander le superflu. Je connais un grand nombre de pauvres
veuves qui se contenteraient, non pas'de voter, mais de vivoter. . .

D'un journal poursuivi pour fausses nouvelles, ce sont lesjecleurs qui;
sont les premiers attrapés. i

TRIBOULET.

Pour paraître, prochainement:

LES DOUZE DESSINS DE GILL

PENDANT LE SIÈGE DE PARIS

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poste à M. MADRE, 20, rue du Croissant.

Paris. — Edouard Rlot el fils olneVImprimetirs, rue Bleue, 1.

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9.

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