LA Ll. N K
Au moment de le mettre dans la bière, un mouvement imperceptible,
un battement de cœur avait révélé la funeste erreur..., et quatre jours
*près il était debout.
Son premier mot, en rouvrant les yeux, avait été : « J'ai faim !... »
Quelles angoisses^erribles, s'il se fût réveillé dans la terre!... et qui ne
frémit pas en songeant que d'autres y sont revenus à la vie pour mourir
plus horriblement!...
Cet homme est un ancien poëte, ancien rédacteur de journaux, ancien
improviseur, aujourd'hui négociant : c'est Alexandre Ducros.
Hein ! ce pauvre Ducros !
Je l'ai rencontré hier au soir :
— Vous avez donc été mort? Ça va mieux, j'espère?
— Moi, mort?
— Oui, vous, mort !
— Sapristi ! je n'aime pas ces plaisanteries-là.
— Comment! on vous a enveloppé d'un suaire...
— Ah ! vous allez finir?...
— On a posé le crucifix sur votre poitrine, et en b'as, sui-
vant l'usage de Nîmes...
— Que me chantez-vous là?... En bas, où, en bas ?
— Je n'en sais rien, c'est le Soleil qui le dit... En bas, on
a placé une table recouverte d'étoffe noire, et sur cette table
un livre.....avec beaucoup de points de suspension...
— Mais c'est à en devenir fou.
— Laissez donc... Au moment de vous mettre dans la
bière, un mouvement imperceptible, un battement de votre
cœur... toujours des points de suspension... et quatre jours
après vous étiez debout... Sauvé, merci, mon Dieu !
— Ah ça! mon cher, je vais vous conduire chez le docteur
Blanche. Je payerai le fiacre, si vous n'avez pas d'argent.
— Ce n'est pas tout : votre premier mot, en ouvrant les
yeux, a été : « J'ai faim !» Fi ! le vilain gourmand...
— Me direz-vous ce que signifie?...
— Cette charge de bon goût... Expliquez-vous-en avec le
Soleil, qui, le jour où il a créé et mis au monde ce canard,
était probablement dans un de ses accès lunatiques.
C'est égal, monsieur Millaud,
Les gens que vous tuez se portent à merveille...
Mais, franchement, ça manque de gaieté.
J'aime encore mieux les Masques rouges, pardon, les Che
valiers de tEcarlate, de notre ami Ponson.
Orion.
PENSÉES D'UN BALANCÉ
tique qui ne croît que lorsque le bassin du cœur .est rempli de
larmes.
*
* *
Offrir à un amant malheureux des diversions féminines, c'est
offrir de la choucroute à un homme qui a une indigestion de foie
gras.
*
Aimer une mauvaise femme, c'est attacher son cœur à la queue
d'un chien hargneux qui, après l'avoir bien traîné à travers les
rues et les ruisseaux, le déposera un jour, tout pantelant, sur le
pavé.
*
* *
Dans beaucoup de liaisons galantes vous voyez un galant
homme et une femme galante accouplés contre toutes les lois de
l'harmonie morale.
*
* *
Demander de la reconnaissance à une femme c'est demander
miséricorde au tigre qui vous tient sous sa griffe.
' i Un balancé.
A Amélie.
Demander de l'amour à certaines femmes, c'est demander son
poids à un épicier.
*
* *
L'amour change de nom avec les âges : à 18 ans il s'appelle
Aspiration; à 20 ans, Rêverie; à 25, Exubérance ; à i50, Regret ;
à 00, Souvenir.
Deux grandes avenues conduisent au cœur de la femme : Va-
nité, Cupidité. Qui entre par la première sort d'ordinaire par la
seconde.
L'Illusion est une aile d'or et d'azur : elle laisse une plaie lors-
qu'on l'arrache.
La parole a été donnée-à la femme pour tromper l'homme.
* *
Poursuivre la possession morale d'une femme sans cœur, c'est
faire, avec les nngies et les dents, l'ascension de l'Himalaya, pour
cueillir au sommet... une ortie.
LES RACONTARS D'UNE ÉTOILE
Dans l'une des rues qui aboutissent au faubourg Mont-
martre existait un tripot bien connu où se réunissaient après
minuit nombre de ces gentlemen qui chérissent le hasard, si
le proverbe est vrai : Qui aime bien corrige bien.
C'est de ces gentlemen qu'Aurélien Scholl a dit :
— On leur attacherait les mains sur le dos lorsqu'ils jouent
à l'écarté, que, rien qu'en soufflant sur les cartes, ils tourne-
raient le roi ?i tout coup.
L'étudiant s'exécuta...
L'échange operé :
— Mon argent? demanda-t-il.
— Voilà.
— Quest-ce que cela, vieux drôle?
dix francs?
— Dame, mon jeune ami, je vous
les chaussons.
Tu ne me donnes que
retiens cent sous pour
* *
(1 iez les natures sentimentales, la raison est une plante aqua-
— Pourquoi êfes-vous resté .garçon jusqu'à présent? de-
manda Mlle Montaland à Alexandre Dumas fils pendant une
répétition de Y Ami des femmes.
— Mademoiselle, parce que jusqu'à présent je n'ai encore
rencontré ni une femme dont je voulusse être le mari, ni un
fils ou une fille dont je voulusse être le père.
Il y a une douzaine d'années, le prince rayai de X..., pas-
sant incognito à Paris, désira, après avoir assisté à une re-
présentation du Gymnase, offrir ses compliments aux pen-
sionnaires de M. Montigny.
Lorsque- celui-ci lui eut présenté Mme Rose Chéri,
Mlles Désirée et Melcy : '
— Monsieur, lui dit le prince, recevez mes félicitations :
vous avez là les trois meilleures comédiennes, les trois plus
charmantes femmes de Paris...
— Et elles n'ont pas de voiture, monseigneur, ajouta fine-
ment le directeur.
Mlle P..., du Palais-Royal, a fait dernièrement sem-
blant d'être malade, afin de pouvoir consacrer sa soirée
à ses affaires particulières.
Oui; mais ses directeurs lui ont envoyé le médecin du
Ihéàtre...
El, sur le rapport de celui-ci, elle a dû venir jouer le soir.
* *
Pendant toute la représentation, Mlle P... n'a cessé de
pousser des petits cris de douleur...
— Ah! ça, lui a demandé Gil Pérès, lu souffres donc pour
de bon ?...
— Si je souffre! c'est-à-dire que je suis très-malade.
— Et de quelle maladie?
— D'une maladie terrible.
— Que tu appelles ?
— Une hypothèse inadmissible...
— Hein?
— Parbleu! le docteur l'a écrit en toutes lettres, et j'ai lu
sur son rapport : <c La maladie de Mlle P... est une hypo-
thèse inadmissible. »
*
* *
Sous la porte cochère de ce tripot, l'on voyait, il y a quel-
ques années, stationner d'une heure à six heures du matin
un petit juif honnêtement couvert.
Ce coreligionnaire de M. Canuche avait les poches bour-
rées d'or.
Sa position sociale — et nocturne — consistait à prêter
un, deux, trois, quatre ou cinq louis — souvent plus, sou-
vent moins— aux joueurs décavés qui s'entêtaient à fati-
guer le guignon et à harasser la déveine.
Il est bien entendu que ce prêt ne s'effectuait que sur gages
et moyennant un modique intérêt de un pour cent.... par
minute.
Or, une nuit, un étudiant que le lansquenet avait plumé
jusqu'au sang descendit pour la troisième fois trouver le
Shylock.
— Père Machin, il me faut encore un louis...
— Avez-vous une garantie?
— Je n'ai plus rien, parbleu! puisque vous m'avez déjà
pris ma chaîne, ma montre, mon épingle et mon pardessus...
— Alors l'affaire n'est pas faisable.
0
* *
L'étudiant était chaussé d'une paire de bottes vernies en-
tièrement neuves.
— Un louis sur mes bottes ! s'écria-t-ii.
Le juif se baissa, une allumette à lu main...
Puis, après un minutieux examen :
— (Juinze francs, si vous voulez...
— Quinze francs, soit. Donnez !
— Un instant. Donnez-moi les bottes, d'abord...
— Je vous les remettrai en sortant...
Shylock secoua la tél.!.1.
— Pas du bottes, pas d'argent, dit-il.
— Mais si je vous donne mes bottes, comment diable
fer,ii-je pour remonter là-haut !
— Vous mettrez mes chaussons de lisière.
Quelqu'un venail d'annoncer, à la brasserie allemande cle
la rue Jacob, le suicide par immersion du boursier T....
— Allonc donc! impossible! fit Barbey d'Aurévilly, Z...
était trop poltron pour se noyer!...
— Mais puisque vingt personnes l'ont vu enjamber le pont
des Arts, et que l'on a repêché son cadavre à Saint-Cloud,
dans la Seine...
— Eh bien, c'est cela, parbleu ! Il aura enjambé le pont
dans l'intention de se tuer; puis, à l'aspect de l'eau, il aura
eu tellement peur, qu'il se sera laissé tomber dedans.
Le directeur d'une grande revue reçut un matin la visite
d'une députafion de ses rédacteurs.
Un écrivain dont le talent avait puissamment contribué au
succès du journal se mourait d'une maladie de poitrine.
Et, comme suprême consolation plutôt que comme dernier
remède, les médecins lui avaient ordonné d'aller encore une
(bis respirer l'air natal...
Pour l'aider dans ce triste voyage, ses amis venaient de-
mander CENT FRANCS.
* *
CENT FRANCS ! ! !
Le rédac:eur en chef commença par crier et par se déme-
ner outre mesure.
Les amis insistèrent...
Forcé dans ses derniers retranchements :
— Ah! ça, mais, s'écria notre homme, êtes-veus sûrs au
moins que ce n'est pas une carotte, et que ce garçon est bien
véritablement condamné?
Les amis firent un geste de douloureuse affirmation.
— Alors, reprit le respectable personnage, je consens à
avancer cinquante francs.
— Cinquante francs?
— Certainement. C'est ce que coûte le chemin de fer de
Paris au pays de notre infortuné camarade. Or, puisque vous
paraisse/, fermement convaincus qu'il n'en reviendra pas, il
me semble tout à fait inutile qu'il s'inquiète des frais de re-
tour.
* *
Louise et Delphine Marque! causaient avec Théophile
Gautier.
Au moment de le mettre dans la bière, un mouvement imperceptible,
un battement de cœur avait révélé la funeste erreur..., et quatre jours
*près il était debout.
Son premier mot, en rouvrant les yeux, avait été : « J'ai faim !... »
Quelles angoisses^erribles, s'il se fût réveillé dans la terre!... et qui ne
frémit pas en songeant que d'autres y sont revenus à la vie pour mourir
plus horriblement!...
Cet homme est un ancien poëte, ancien rédacteur de journaux, ancien
improviseur, aujourd'hui négociant : c'est Alexandre Ducros.
Hein ! ce pauvre Ducros !
Je l'ai rencontré hier au soir :
— Vous avez donc été mort? Ça va mieux, j'espère?
— Moi, mort?
— Oui, vous, mort !
— Sapristi ! je n'aime pas ces plaisanteries-là.
— Comment! on vous a enveloppé d'un suaire...
— Ah ! vous allez finir?...
— On a posé le crucifix sur votre poitrine, et en b'as, sui-
vant l'usage de Nîmes...
— Que me chantez-vous là?... En bas, où, en bas ?
— Je n'en sais rien, c'est le Soleil qui le dit... En bas, on
a placé une table recouverte d'étoffe noire, et sur cette table
un livre.....avec beaucoup de points de suspension...
— Mais c'est à en devenir fou.
— Laissez donc... Au moment de vous mettre dans la
bière, un mouvement imperceptible, un battement de votre
cœur... toujours des points de suspension... et quatre jours
après vous étiez debout... Sauvé, merci, mon Dieu !
— Ah ça! mon cher, je vais vous conduire chez le docteur
Blanche. Je payerai le fiacre, si vous n'avez pas d'argent.
— Ce n'est pas tout : votre premier mot, en ouvrant les
yeux, a été : « J'ai faim !» Fi ! le vilain gourmand...
— Me direz-vous ce que signifie?...
— Cette charge de bon goût... Expliquez-vous-en avec le
Soleil, qui, le jour où il a créé et mis au monde ce canard,
était probablement dans un de ses accès lunatiques.
C'est égal, monsieur Millaud,
Les gens que vous tuez se portent à merveille...
Mais, franchement, ça manque de gaieté.
J'aime encore mieux les Masques rouges, pardon, les Che
valiers de tEcarlate, de notre ami Ponson.
Orion.
PENSÉES D'UN BALANCÉ
tique qui ne croît que lorsque le bassin du cœur .est rempli de
larmes.
*
* *
Offrir à un amant malheureux des diversions féminines, c'est
offrir de la choucroute à un homme qui a une indigestion de foie
gras.
*
Aimer une mauvaise femme, c'est attacher son cœur à la queue
d'un chien hargneux qui, après l'avoir bien traîné à travers les
rues et les ruisseaux, le déposera un jour, tout pantelant, sur le
pavé.
*
* *
Dans beaucoup de liaisons galantes vous voyez un galant
homme et une femme galante accouplés contre toutes les lois de
l'harmonie morale.
*
* *
Demander de la reconnaissance à une femme c'est demander
miséricorde au tigre qui vous tient sous sa griffe.
' i Un balancé.
A Amélie.
Demander de l'amour à certaines femmes, c'est demander son
poids à un épicier.
*
* *
L'amour change de nom avec les âges : à 18 ans il s'appelle
Aspiration; à 20 ans, Rêverie; à 25, Exubérance ; à i50, Regret ;
à 00, Souvenir.
Deux grandes avenues conduisent au cœur de la femme : Va-
nité, Cupidité. Qui entre par la première sort d'ordinaire par la
seconde.
L'Illusion est une aile d'or et d'azur : elle laisse une plaie lors-
qu'on l'arrache.
La parole a été donnée-à la femme pour tromper l'homme.
* *
Poursuivre la possession morale d'une femme sans cœur, c'est
faire, avec les nngies et les dents, l'ascension de l'Himalaya, pour
cueillir au sommet... une ortie.
LES RACONTARS D'UNE ÉTOILE
Dans l'une des rues qui aboutissent au faubourg Mont-
martre existait un tripot bien connu où se réunissaient après
minuit nombre de ces gentlemen qui chérissent le hasard, si
le proverbe est vrai : Qui aime bien corrige bien.
C'est de ces gentlemen qu'Aurélien Scholl a dit :
— On leur attacherait les mains sur le dos lorsqu'ils jouent
à l'écarté, que, rien qu'en soufflant sur les cartes, ils tourne-
raient le roi ?i tout coup.
L'étudiant s'exécuta...
L'échange operé :
— Mon argent? demanda-t-il.
— Voilà.
— Quest-ce que cela, vieux drôle?
dix francs?
— Dame, mon jeune ami, je vous
les chaussons.
Tu ne me donnes que
retiens cent sous pour
* *
(1 iez les natures sentimentales, la raison est une plante aqua-
— Pourquoi êfes-vous resté .garçon jusqu'à présent? de-
manda Mlle Montaland à Alexandre Dumas fils pendant une
répétition de Y Ami des femmes.
— Mademoiselle, parce que jusqu'à présent je n'ai encore
rencontré ni une femme dont je voulusse être le mari, ni un
fils ou une fille dont je voulusse être le père.
Il y a une douzaine d'années, le prince rayai de X..., pas-
sant incognito à Paris, désira, après avoir assisté à une re-
présentation du Gymnase, offrir ses compliments aux pen-
sionnaires de M. Montigny.
Lorsque- celui-ci lui eut présenté Mme Rose Chéri,
Mlles Désirée et Melcy : '
— Monsieur, lui dit le prince, recevez mes félicitations :
vous avez là les trois meilleures comédiennes, les trois plus
charmantes femmes de Paris...
— Et elles n'ont pas de voiture, monseigneur, ajouta fine-
ment le directeur.
Mlle P..., du Palais-Royal, a fait dernièrement sem-
blant d'être malade, afin de pouvoir consacrer sa soirée
à ses affaires particulières.
Oui; mais ses directeurs lui ont envoyé le médecin du
Ihéàtre...
El, sur le rapport de celui-ci, elle a dû venir jouer le soir.
* *
Pendant toute la représentation, Mlle P... n'a cessé de
pousser des petits cris de douleur...
— Ah! ça, lui a demandé Gil Pérès, lu souffres donc pour
de bon ?...
— Si je souffre! c'est-à-dire que je suis très-malade.
— Et de quelle maladie?
— D'une maladie terrible.
— Que tu appelles ?
— Une hypothèse inadmissible...
— Hein?
— Parbleu! le docteur l'a écrit en toutes lettres, et j'ai lu
sur son rapport : <c La maladie de Mlle P... est une hypo-
thèse inadmissible. »
*
* *
Sous la porte cochère de ce tripot, l'on voyait, il y a quel-
ques années, stationner d'une heure à six heures du matin
un petit juif honnêtement couvert.
Ce coreligionnaire de M. Canuche avait les poches bour-
rées d'or.
Sa position sociale — et nocturne — consistait à prêter
un, deux, trois, quatre ou cinq louis — souvent plus, sou-
vent moins— aux joueurs décavés qui s'entêtaient à fati-
guer le guignon et à harasser la déveine.
Il est bien entendu que ce prêt ne s'effectuait que sur gages
et moyennant un modique intérêt de un pour cent.... par
minute.
Or, une nuit, un étudiant que le lansquenet avait plumé
jusqu'au sang descendit pour la troisième fois trouver le
Shylock.
— Père Machin, il me faut encore un louis...
— Avez-vous une garantie?
— Je n'ai plus rien, parbleu! puisque vous m'avez déjà
pris ma chaîne, ma montre, mon épingle et mon pardessus...
— Alors l'affaire n'est pas faisable.
0
* *
L'étudiant était chaussé d'une paire de bottes vernies en-
tièrement neuves.
— Un louis sur mes bottes ! s'écria-t-ii.
Le juif se baissa, une allumette à lu main...
Puis, après un minutieux examen :
— (Juinze francs, si vous voulez...
— Quinze francs, soit. Donnez !
— Un instant. Donnez-moi les bottes, d'abord...
— Je vous les remettrai en sortant...
Shylock secoua la tél.!.1.
— Pas du bottes, pas d'argent, dit-il.
— Mais si je vous donne mes bottes, comment diable
fer,ii-je pour remonter là-haut !
— Vous mettrez mes chaussons de lisière.
Quelqu'un venail d'annoncer, à la brasserie allemande cle
la rue Jacob, le suicide par immersion du boursier T....
— Allonc donc! impossible! fit Barbey d'Aurévilly, Z...
était trop poltron pour se noyer!...
— Mais puisque vingt personnes l'ont vu enjamber le pont
des Arts, et que l'on a repêché son cadavre à Saint-Cloud,
dans la Seine...
— Eh bien, c'est cela, parbleu ! Il aura enjambé le pont
dans l'intention de se tuer; puis, à l'aspect de l'eau, il aura
eu tellement peur, qu'il se sera laissé tomber dedans.
Le directeur d'une grande revue reçut un matin la visite
d'une députafion de ses rédacteurs.
Un écrivain dont le talent avait puissamment contribué au
succès du journal se mourait d'une maladie de poitrine.
Et, comme suprême consolation plutôt que comme dernier
remède, les médecins lui avaient ordonné d'aller encore une
(bis respirer l'air natal...
Pour l'aider dans ce triste voyage, ses amis venaient de-
mander CENT FRANCS.
* *
CENT FRANCS ! ! !
Le rédac:eur en chef commença par crier et par se déme-
ner outre mesure.
Les amis insistèrent...
Forcé dans ses derniers retranchements :
— Ah! ça, mais, s'écria notre homme, êtes-veus sûrs au
moins que ce n'est pas une carotte, et que ce garçon est bien
véritablement condamné?
Les amis firent un geste de douloureuse affirmation.
— Alors, reprit le respectable personnage, je consens à
avancer cinquante francs.
— Cinquante francs?
— Certainement. C'est ce que coûte le chemin de fer de
Paris au pays de notre infortuné camarade. Or, puisque vous
paraisse/, fermement convaincus qu'il n'en reviendra pas, il
me semble tout à fait inutile qu'il s'inquiète des frais de re-
tour.
* *
Louise et Delphine Marque! causaient avec Théophile
Gautier.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Pensées d'un balancé Les racontars d'une étoile
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Signatur: "Ge"
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 5, S. 5_6
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg