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LA LUNE
Je l'avais saisi par la bride, etc.
(Le Cheval. — V. Hugo.)
Je l'avais pris par son licol...
C'était une fameuse bête :
Quel poitrail ! quel dos ! quelle tète !
Quels pieds ! quel œil ! quel poil ! quel col !
C'était une rude monture
Que ce Cheval-Monstre sans nom.
11 ne sentait pas l'éperon
Tant sa peau luisante était dure.
Onc, pour fort qu'il fût, cavalier
Ne sut le dompter, ni le faire,
Ainsi qu'une rosse vulgaire,
Au genou, docile, plier;
Car l'autre, ruant comme un âne,
L'avait bientôt désarçonné ;
A d'aucuns il cassait le né,
A d'aucuns la jambe ou le crâne.
Il allait ainsi par les prés,
Par le vallon, par la montagne,
Bondissant, semant la campagne
De ses écuyers démembrés.
Si l'on me donnait un décime
Seulement, par chaque cornac
Qu'il a rompu, j'aurais le sac...
Or le monstre allait vers l'abîme ;
A
Et dans le pays ravagé,
Contemplant de loin ses colères,
Les gardes champêtres, les maires
Se disaient : — 11 est enragé !
Je voudrais pouvoir vous décrire
Cet indescriptible animal ;
Mais je crois que j'aurai du mal.
Tant mieux pour vous si je m'en tire.
Il marche, il vole, il va sur l'eau ;
11 plonge, il court, il saute, il plane :
C'est l'hippogriffe et Martin l'âne,
C'est Pégase et c'est Rigolo.
Vous comprenez? Voici l'histoire :
Ce cheval, c'est l'effarement,
Le vertige, — un entassement
Nourri de pieuvres et de gloire.
Ce cheval n'est point un cheval ;
Ce grand monstre à la coupe étrange
N'est pas plus un monstre qu'un ange.
Vous voyez d'ici l'animal.
Or, cette fiôre et noble bête
Sur qui j'avais mis l'embargo,
Était la monture d'Hugo.
Je m'en vins au toit du poète,
Et lorsqu'à son huis j'eus frappé :
— Maître, dis-je, ouvre, je le prie,
Je ramène à ton écurie
Ton dada qui s'est échappé.
Luc.
Celle-ci, s'apercevant que l'écrivain la regardait, l'apostropha
d'un ton rogue :
__Hé! là-bas, pourquoi me dévisagez-vous ainsi? Est-ce que
vous me prenez pour une pieuvre ?
— Pas le moins du monde, répondit notre confrère avec une ex-
trême politesse. On m'a assuré que, pour éviter le mal de mer,
il fallait considérer attentivement le premier point venu : n'im-
porte quoi, un rien, la moindre des choses ! Voilà pourquoi je
vous regardais.
Le prince de W... se promenait, dimanche, aux courses, avec
la duchesse de P...
Deux trichines du demi-monde, violemment prises de Cham-
pagne, se mettent à les attraper à gueule que veux-tu...
Oui, mais la duchesse manie la langue verte mieux qu'Alfred
Delvau...
Elle se retourne tout à coup et se met à vous bêcher nos deux
demoiselles d'une façon tapée aux pommes!...
— Comment, madame, s'écrie son cavalier effarouché, vous
parlez cet affreux argot ?
— Cher prince, quand je vais dans le monde, j'ai toujours mon
Yadé mecum.
Carpe lioras
Le nom d'Alfred Delvau vient de faire son entrée — sans être |
annoncé...
Constatons, à ce propos, que la Librairie centrale — boulevard
Julien Lemer — a mis en vente les Heures parisiennes — un vo-
lume illustré par notre collaborateur Bénassit.
Feu le duc de Blacas se vantait d'être plus royaliste que le roi.
Alfred Delvau est plus Parisien que Paris...
Et s'il connaît mieux le café de Madrid que le café Anglais,
Bobino que l'Opéra, le faubourg Montmartre que le faubourg
Saint-Germain, les abattoirs que l'hôtel Erazzu, la Closcrie des
lilas que l'ambassade d'Autriche, Pipe-en-Bois que le comte
Pourtalès, la place de la Hoquette que le salon Pilté et Mimi de
Mal-en-Cour que Mme Rimski-Korsakow, ce n'est certainement
pas la faute de son talent : ce serait tout au plus celle de son
chapeau.
Le trait net, franc, Incisif de Bénassit, dit la vérité, — toute la
vérité, — rien que la vérité...
Ne croyez-pas pourtant que Bénassit soit sec, froid ou léché
dans le rendu des mille détails que comporte le nouveau livre...
Il sait donner à la réalité un accent si étrange, une touche si
fière, que son dessin réunit le vrai et le fantasque, — condition
indispensable de l'art, sans laquelle un porlrait n'est qu'une pho-
tographié...
Je me résume :
Esprit de la plume, — esprit du crayon..f
Total ; succès des Heures parisiennes.
Paris soupire avec Guido dans la romance à Ginévra :
Hélas! il a fui comme une ombre!...
Naplcs, de son côté, s'écrie avec transport :
— Il arrive! il arrive!! il arrive!!!
Qui, lui?
alexandre dumas, parbleu!
' *
* *
L'auteur de Gabriel Lambert, avec M. de Jallais pour adjudant-
major, a-t-il mobilisé la garde naLionalo de San-Germano en Layc
qu'il commanda jadis, et va-t-il, par un bulletin daté de la place
Saint-Marc, nous annoncer, un beau matin qu'il vient de prendre
la Vénétie pour le roi de Piémont, et ses lecteurs pour des im-
béciles ?
Ou bien veut-il tout simplement, à l'ombre du Vésuve, réunir
des matériaux pour quelque grand rôc't historique, comme la
San-Pétice, par exemple ?
Oh! la San-Fclice!...
Un passage de ce roman m'intrigue outre mesure...
*
* *
Une femme sur le point d'accoucher est assassinée...
Son mari lui retire des flancs un enfant parfaitement constitué,
jette ce moutard dans une serviette, noue cette serviette aux qua-
tre bouts et place ces bouts dans sa bouche...
Ici, je laisse parler le livre :
« Il prit ensuite un pistolet de chaque main...
« Puis, son précieux fardeau aux dents, faisant tôle à la foule,
IL LUI CRU D'UNE VOIX TERRIBLE :
« Place au lils de la morte ! »
Que pensez-vous de ce monsieur, qui, un pistolet de chaque main,
Ct TENANT ENTRE SES MACHOIRES UN PAQUET OÙ VAGIT UN ENFANTV
peut, nonobstant, CRIER D'UNE VOIX TERRIBLE :
— Place au lils de la morte !
*
* *
Quelque temps avant le départ de Dumas, son fils aperçut
quatre francs en menue monnaie sur la cheminée de la chambre
à coucher de son père.
Il se sauva — émerveillé — et ne revint qu'au bout de huit
jours.
Les quatre francs étaient demeurés sur le marbre...
— A la bonne heure, papa, lit l'auteur du Père prodigue. Voilà
de l'économie !...
— .Quelle économie ?
— Ces quatre francs...
— Tiens ! si joies avais dépensés, comment aurais-jc fait pour
vivre ?
Richard III
Le temps, qui bonifie les vins des grands crus bordelais et
bourguignons, est fatal aux suresnes ct aux argenteuils.
Richard III — une piquette maçonnée de Shakspeare — m'a paru
fade, l'autre soir.
Taillade et Paul Dcshaycs lui donnent seuls un peu de couleur
ct de bouquet.
A une infirmerie de régiment
le chirurgien-major, effectuant sa visite.— Eh bien ! numéro 3
comment nous portons-nous?
le cavalier, vivement.— Ah ! major, j'ai une faim de cheval !
le chirurgien-major. — Une faim de cheval? Très-bien. (Au
brigadier d'infirmerie.) Vous marquerez une demi-botte de foin
pour le numéro 3.
Quelqu'un disait à Mlle X..., dont le galant est fort joli garçon,
fort élégant et fort avare :
— Vous êtes privilégiée. M. de Z... est la fleur des pois de
Paris.
— Oui, la fleur des pois chiches.
Fechter et Mlle Duvorger voyageaient en Angleterre.
Ils descendirent un soir dans une auberge de village.
Fechter se chargea d'ordonner le souper.
A cet effet, il s'en fut à la cuisine.
Un gamin do dix ans —le boy de la maison — y surveillait la
cuisson d'un pudding et d'un roastbeef homériques.
Oui, mais, en surveillant, le jeune drôle se grattait avec com-
plaisance la tète au-dessus du roastbeef...
*
* #
Au souper, notre comédien laissa ce dernier plat à sa com-
pagne.
En revanche, il dévora les trois quarts du pudding.
Puis, s'adressant au baby :
— Mon ami, lui dit-il, il n'est point convenable de cuisiner nu-
tète. Voici quelques shellings : achetez un bonnet.
— Un bonnet ? Oh ! mais voilà trois ans que j'en ai un, my-
lord.
— Alors, petit polisson, pourquoi ne le mettiez-vous pas tout
à l'heure pour soigner le roatsbcef ?
— Ecoutez donc, Votre Honneur, c'est que ma mère faisait
cuire le pudding dedans.
Emile Blondet.
Le Directeur-Gérant : Daniel Lévt.
paris. — imprimerie internationale de 0. TOWNE,
t), RUE d'aBOUKIR.
LA LUNE
Je l'avais saisi par la bride, etc.
(Le Cheval. — V. Hugo.)
Je l'avais pris par son licol...
C'était une fameuse bête :
Quel poitrail ! quel dos ! quelle tète !
Quels pieds ! quel œil ! quel poil ! quel col !
C'était une rude monture
Que ce Cheval-Monstre sans nom.
11 ne sentait pas l'éperon
Tant sa peau luisante était dure.
Onc, pour fort qu'il fût, cavalier
Ne sut le dompter, ni le faire,
Ainsi qu'une rosse vulgaire,
Au genou, docile, plier;
Car l'autre, ruant comme un âne,
L'avait bientôt désarçonné ;
A d'aucuns il cassait le né,
A d'aucuns la jambe ou le crâne.
Il allait ainsi par les prés,
Par le vallon, par la montagne,
Bondissant, semant la campagne
De ses écuyers démembrés.
Si l'on me donnait un décime
Seulement, par chaque cornac
Qu'il a rompu, j'aurais le sac...
Or le monstre allait vers l'abîme ;
A
Et dans le pays ravagé,
Contemplant de loin ses colères,
Les gardes champêtres, les maires
Se disaient : — 11 est enragé !
Je voudrais pouvoir vous décrire
Cet indescriptible animal ;
Mais je crois que j'aurai du mal.
Tant mieux pour vous si je m'en tire.
Il marche, il vole, il va sur l'eau ;
11 plonge, il court, il saute, il plane :
C'est l'hippogriffe et Martin l'âne,
C'est Pégase et c'est Rigolo.
Vous comprenez? Voici l'histoire :
Ce cheval, c'est l'effarement,
Le vertige, — un entassement
Nourri de pieuvres et de gloire.
Ce cheval n'est point un cheval ;
Ce grand monstre à la coupe étrange
N'est pas plus un monstre qu'un ange.
Vous voyez d'ici l'animal.
Or, cette fiôre et noble bête
Sur qui j'avais mis l'embargo,
Était la monture d'Hugo.
Je m'en vins au toit du poète,
Et lorsqu'à son huis j'eus frappé :
— Maître, dis-je, ouvre, je le prie,
Je ramène à ton écurie
Ton dada qui s'est échappé.
Luc.
Celle-ci, s'apercevant que l'écrivain la regardait, l'apostropha
d'un ton rogue :
__Hé! là-bas, pourquoi me dévisagez-vous ainsi? Est-ce que
vous me prenez pour une pieuvre ?
— Pas le moins du monde, répondit notre confrère avec une ex-
trême politesse. On m'a assuré que, pour éviter le mal de mer,
il fallait considérer attentivement le premier point venu : n'im-
porte quoi, un rien, la moindre des choses ! Voilà pourquoi je
vous regardais.
Le prince de W... se promenait, dimanche, aux courses, avec
la duchesse de P...
Deux trichines du demi-monde, violemment prises de Cham-
pagne, se mettent à les attraper à gueule que veux-tu...
Oui, mais la duchesse manie la langue verte mieux qu'Alfred
Delvau...
Elle se retourne tout à coup et se met à vous bêcher nos deux
demoiselles d'une façon tapée aux pommes!...
— Comment, madame, s'écrie son cavalier effarouché, vous
parlez cet affreux argot ?
— Cher prince, quand je vais dans le monde, j'ai toujours mon
Yadé mecum.
Carpe lioras
Le nom d'Alfred Delvau vient de faire son entrée — sans être |
annoncé...
Constatons, à ce propos, que la Librairie centrale — boulevard
Julien Lemer — a mis en vente les Heures parisiennes — un vo-
lume illustré par notre collaborateur Bénassit.
Feu le duc de Blacas se vantait d'être plus royaliste que le roi.
Alfred Delvau est plus Parisien que Paris...
Et s'il connaît mieux le café de Madrid que le café Anglais,
Bobino que l'Opéra, le faubourg Montmartre que le faubourg
Saint-Germain, les abattoirs que l'hôtel Erazzu, la Closcrie des
lilas que l'ambassade d'Autriche, Pipe-en-Bois que le comte
Pourtalès, la place de la Hoquette que le salon Pilté et Mimi de
Mal-en-Cour que Mme Rimski-Korsakow, ce n'est certainement
pas la faute de son talent : ce serait tout au plus celle de son
chapeau.
Le trait net, franc, Incisif de Bénassit, dit la vérité, — toute la
vérité, — rien que la vérité...
Ne croyez-pas pourtant que Bénassit soit sec, froid ou léché
dans le rendu des mille détails que comporte le nouveau livre...
Il sait donner à la réalité un accent si étrange, une touche si
fière, que son dessin réunit le vrai et le fantasque, — condition
indispensable de l'art, sans laquelle un porlrait n'est qu'une pho-
tographié...
Je me résume :
Esprit de la plume, — esprit du crayon..f
Total ; succès des Heures parisiennes.
Paris soupire avec Guido dans la romance à Ginévra :
Hélas! il a fui comme une ombre!...
Naplcs, de son côté, s'écrie avec transport :
— Il arrive! il arrive!! il arrive!!!
Qui, lui?
alexandre dumas, parbleu!
' *
* *
L'auteur de Gabriel Lambert, avec M. de Jallais pour adjudant-
major, a-t-il mobilisé la garde naLionalo de San-Germano en Layc
qu'il commanda jadis, et va-t-il, par un bulletin daté de la place
Saint-Marc, nous annoncer, un beau matin qu'il vient de prendre
la Vénétie pour le roi de Piémont, et ses lecteurs pour des im-
béciles ?
Ou bien veut-il tout simplement, à l'ombre du Vésuve, réunir
des matériaux pour quelque grand rôc't historique, comme la
San-Pétice, par exemple ?
Oh! la San-Fclice!...
Un passage de ce roman m'intrigue outre mesure...
*
* *
Une femme sur le point d'accoucher est assassinée...
Son mari lui retire des flancs un enfant parfaitement constitué,
jette ce moutard dans une serviette, noue cette serviette aux qua-
tre bouts et place ces bouts dans sa bouche...
Ici, je laisse parler le livre :
« Il prit ensuite un pistolet de chaque main...
« Puis, son précieux fardeau aux dents, faisant tôle à la foule,
IL LUI CRU D'UNE VOIX TERRIBLE :
« Place au lils de la morte ! »
Que pensez-vous de ce monsieur, qui, un pistolet de chaque main,
Ct TENANT ENTRE SES MACHOIRES UN PAQUET OÙ VAGIT UN ENFANTV
peut, nonobstant, CRIER D'UNE VOIX TERRIBLE :
— Place au lils de la morte !
*
* *
Quelque temps avant le départ de Dumas, son fils aperçut
quatre francs en menue monnaie sur la cheminée de la chambre
à coucher de son père.
Il se sauva — émerveillé — et ne revint qu'au bout de huit
jours.
Les quatre francs étaient demeurés sur le marbre...
— A la bonne heure, papa, lit l'auteur du Père prodigue. Voilà
de l'économie !...
— .Quelle économie ?
— Ces quatre francs...
— Tiens ! si joies avais dépensés, comment aurais-jc fait pour
vivre ?
Richard III
Le temps, qui bonifie les vins des grands crus bordelais et
bourguignons, est fatal aux suresnes ct aux argenteuils.
Richard III — une piquette maçonnée de Shakspeare — m'a paru
fade, l'autre soir.
Taillade et Paul Dcshaycs lui donnent seuls un peu de couleur
ct de bouquet.
A une infirmerie de régiment
le chirurgien-major, effectuant sa visite.— Eh bien ! numéro 3
comment nous portons-nous?
le cavalier, vivement.— Ah ! major, j'ai une faim de cheval !
le chirurgien-major. — Une faim de cheval? Très-bien. (Au
brigadier d'infirmerie.) Vous marquerez une demi-botte de foin
pour le numéro 3.
Quelqu'un disait à Mlle X..., dont le galant est fort joli garçon,
fort élégant et fort avare :
— Vous êtes privilégiée. M. de Z... est la fleur des pois de
Paris.
— Oui, la fleur des pois chiches.
Fechter et Mlle Duvorger voyageaient en Angleterre.
Ils descendirent un soir dans une auberge de village.
Fechter se chargea d'ordonner le souper.
A cet effet, il s'en fut à la cuisine.
Un gamin do dix ans —le boy de la maison — y surveillait la
cuisson d'un pudding et d'un roastbeef homériques.
Oui, mais, en surveillant, le jeune drôle se grattait avec com-
plaisance la tète au-dessus du roastbeef...
*
* #
Au souper, notre comédien laissa ce dernier plat à sa com-
pagne.
En revanche, il dévora les trois quarts du pudding.
Puis, s'adressant au baby :
— Mon ami, lui dit-il, il n'est point convenable de cuisiner nu-
tète. Voici quelques shellings : achetez un bonnet.
— Un bonnet ? Oh ! mais voilà trois ans que j'en ai un, my-
lord.
— Alors, petit polisson, pourquoi ne le mettiez-vous pas tout
à l'heure pour soigner le roatsbcef ?
— Ecoutez donc, Votre Honneur, c'est que ma mère faisait
cuire le pudding dedans.
Emile Blondet.
Le Directeur-Gérant : Daniel Lévt.
paris. — imprimerie internationale de 0. TOWNE,
t), RUE d'aBOUKIR.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le Dada
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 13, S. 13_4
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg