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La Lune — 2.1866

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https://doi.org/10.11588/diglit.6785#0115

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LA LU NE

Vois-lu ce jeune homme qui se croit un élégant, parce que
son vêtement s'arrête là où commence tanaexe <Ju QQS ?
Veux-tu qu",je le dise ses unlé.é lents ?

Il a été élevé par son père, un fabricant de chocolat ; il k
été un cancre au collège, un fruit sec du bachot; il a enterré
son papa il y a six mois ; il a croqué les trois quarts.de l'hé-
ritage et... voilà !

* *

El cette jolie dame qu'il mène au Bois? désires-tu connaître
son histoire?

Elle est née dans la loge de Mme Gamuzot, sa mère ; elle a
eu un troisième accessit au Conservatoire, et elle a raconté à
son coco'lès qu'un jeune homme a abusé de son innocence,
en lui promettant de l'épouser par-devant un vrai maire.

*

* *

Quant à la balayeuse qui les regarde philosophiquement,
descendre le boulevard, il y a vingt ans, c'était elle qui se
pavanait dans la voiture ; voilà son histoire.

J'espère que l'épreuve était concluante.
Savez-vous ce que Casquinette m'a répondu?
— C'est égal, quand je pense à M. Ledos, ça me fait froid
dans le mien.

*

* *

Il est certain que ce monsieur, le dos tourné vers l'avenir
et vous racontant l'un après l'autre vos faits et gestes d'au-
trefois, est un phénomène tout neuf. Jusqu'ici l'amour du
merveilleux se portait surtout vers la connaissance de l'ave-
nir ; mais le passé? à quoi bon ?

* *

Je crains bien que Casquinette ne trouve pas mal d'imita-
trices et d'imitateurs. Que de gens, bon Dieu, qui ne se
soucient pas de voir un magicien farfouiller dans les pages
intimes de leurs premiers temps.

* *

I3i puis, pourquoi M. Ledos, qui est un novateur en fait de
magie, pourquoi ce voyant en arrière sacrifie-t-il à la tradi-
tion? 11 est maigre, jaune, aminci, parcheminé, comme le
plus ancien et le plus classique des nécromanciens ?

* *

Je n'aime pas cette mise en scène.

Le jour où l'on me montrera un magicien gros, gras, jouf-
flu, rose et frais, avec un ventre respectable et le nez fleuri,
ce jour je serai converti.

Autrement, jamais.

Halo.

GAZETTE A LA M AIÎNT

Fi ! te vtîâîri septembre enchifrené qui nous éternue chaque
jour une ou deux ondées au visage !

En vérité, je vous le dis, ce mois commence mal :

Pituites et faillites! — Un homme d'esprit meurt; trois petits
journaux naissent ! L<'s chemins de fer et les agents de change
déraillent; l'éditeur Dentu m 't m vente un velu.ne de tolérance ;
les Thugs et Rocambole sévissent!...

On parle d'un médium inédit et d'une guillotine à six places ;
les Délassements viennent d'effectuer leur réouverture; la cour
d'assises de la Sein-, a prononcé deux condamnations capitales,
et l'on reprend Andrornaque à l'Odéon !

* *

Et le Nouveau Cid!

Je n'en ai eu que le second bouillon...
Ratapoil et Calino étaient là — en forcc.

Le premier voulut empêcher de siffler un specLatcur de l'or-
chestre...
Celui-ci le regarda de travers...

— Aii! ça, monsieur, demanda Ratapoil en retroussant sa
moustache à pt ine main, est-ce que vous avtz l'inlentiun de
m'avaler?

-- Pas si gobe-mouches! répondit le spectateur.

* *

Quant à Calino, il s'épanouissait à mes côt^s dans une loge de
balcon. Il avait un linge rare et paraissait fort irrité contre la
presse.

— Je n'aime pas les journalistes, répétait-il à tout instant.

— Pourquoi?

— Parce qu'ils écrivent dans les journaux.

Mil SavarV, — Louise de Lovvenberg. — venait de murmurer
un : 0 ma mère! qui avait soulevé l'hilarité générale...
Calino se leva brusquement.

— Messieurs, lit-il avec amertume, celui-là qui sourit quand
on prononce le nom de sa mère doit être venu au monde aux
Enfants-trouvés!

Le drame dp M. Hugelmann a disparu rie l'affiche.
Le soir de là dernière représentation, un monsieur jette rinq
francs à la buraliste en demandant un fauteuil d'orchestre.
A peine a-t-il l'ail, deux pas que la but-» liste le rappelle :

— Monsieur ! hé I monsieur ! Votre pièce est faussa !

— Tiens ! croyez-vous, par exemple, que je vais vous donner
une bonne pièce pour en voir une mauvaise?

Et le contrôleur en chef, qui a entendu, a joute :

— Laissez-le entrer et gardez !a pièce. Quand elle ne vaudrait
que vingt sous, c'est toujours autant de recette.

*

En 1849, Roger de Beauvoir — dont on s'est tant occupé ces
jours-ci — faisait aux hommes et aux choses du moment la
guerre à la sarbacane de l'épigramme et du vaudeville.

Le soir de la première représentation d'Un dieu du jour, — la-
quelle avait donné lieu aux manifestations les plus tumultueu-
ses, — un journaliste de ses amis le rencontre au foyer des ar-
tistes et lui dit :

— Je ne te conseille pas de sortir.

— Pourquoi?

— Tu as rudement attrapé la Montagne, et la Montagne va ac-
coucher d'une grèic de coups de canne à ton endroit. Les frères et
amis t'attendent en bas avec desgouidins.

Si tu mets le nez dehors, tu seras infailliblement assommé...
En effet, plusieurs amis de Roger accouraient pour le supplier
de ne pas se mont er.

— Couchez au théâtre ! concluait-on de toutes parts.

— Ma foi, non.

— Alors faites-vous accompagner?

— Pas davantage.

— Prenez des armes au moins!

— Voulez-vous des pistolets?

— Merci. J'ai mon cigare.

Et Roger de se diriger vers ta porte, qu'il franchit en fredon-
dant un flonflon.

dah!"s. A peine celui qui par.itl être leur 'hefa-t-il aperçu notre
vaudevilliste, qu'il fait un signe ,.j que [oiife la bande se met en
mouvement derrière l'auteur d'Utf -dieu <l\i jour.-

— Diable! pensa celui-ci je gui* rtfcorpiq.

L- spiritual Iclivfeih IihIi lad Mars tels Champs-Elysées.
La troupe aux bâtons marche dans si s semelles,
il tourne à droite, elle lourne à droite,
Il pas;e à gauche, elle passe à gauche.
11 presse le pas, elle presse le pas.

— Il y a encore trop de monde dans la rue, se dit Roger ; mais
quand nous allons être en un endroit désert, gare la bombe !

On arrive sur la place de là Concorde. 11 est. près d'une heure
du malin : pas un passant à l'horizon.

— Comme je vais recevoir ma votée ! pense Roger.
En effet, les hommes se rapprochent.

Noln» écrivit in est bi-ave : niais il i'éttéchft que le bâton est
chose peu agréable et assurément fort, ridicule.

Cette idée lui tait prendre sa bourse.

Toute la meute se précipite sur s 's traces.

Roger vole, mais ses limiers paraissent avoir d'excellentes
jambes.

La chasse devient ardente, désordonnée, furieuse...

Elle continue ainsi" pendant dix minutes a travers les Champs-
Elysées. Enfin Roger tourbe à sa porto, il sonne avec rage, on
ouvre. La troupe s arrête alors, cjt le cb»f, tout essoufflé, s'en
détai he et marche seul au vaudevilliste qu'il aborde le chapeau
à. la main :

— Pardon, monsieur de Beauvoir, j'aurais deux roots à vous
dire...

— Que voulez-vous?

— Avant de rentrer, auriez-vous l'extrême obligeance de nous
délivrer un petit certificat constatant que nous avons accompli
fidèlement notre mission?

— Quelle mission ?

— Celle que nou* a donnée le citoyen Catissidière, devnus es-
corter jusque ohez vous, afin qu'il ne vous am*ftt aucun mal.
Le citoyen craignait qu'on hiq vous fit nn mauvais parti à cause
de votre pièce dont il a joliment ri, et i! nous a dit: « Accompa-
gne//. M. de Beauvoir; c'est m, homme de- prit ; jeserais désolé
que des imbéciles l'attaquessmi. » Alors nous vous avons suivi,
avec nos bâtons, prêts à ro-ser !e premier qui vous toucherait.
C est égal, vous pouvez vous vanter de nous avoir joliment fait
courir!...

Le Moîli-«f de lu malnuii

Une vieille chronique allemande raconte :

a Le bon seigneur Gérard d'Alsace es'oit cocu. Il le savoit; mais sa
femme ne le sçavoit point... qu'il /« sçùt. »

Telle est, dans le Maître de la maison, ia situation de Dubourg,
— un Dandin de boutique qui ne tend qu'à gagner le plus d'ar-
gent possible afin de satisfaire à ses échéances et d'acheter à sa
demoiselle un mari dans les prix tous...

Cet état de honte dure une douzaine d'années...

Puis la jeune personne se marie...

Ah ! c'est un jour bien henri ujj p iur ce père que celui où il se
débarrasse de sa fille! — Gnouf! gnoufl ijwmf! — Robin, passe-
moi mon myrte ! Non, je me trompe : Baptiste, apportez-moi
ma boîte de pistolets !

Voilà mon Dubourg libre enfin de camper une balle dans la
lète de l'amant de sa femme et d'en recevoir une dans le
ventre !...

* *

Malgré cette donné!' inadmissible d'un homme qui se laisse
vùWritairfemént mijoter dans le déshonneur et qui finit, après une
ribambelle de lâchetés, par où certainement il aurait fallu com-
mencer, -- dussent le tribunal de commerce fourrer le nez dans
ses registres et Mlle, Henriette épouser un jeune premier des Folies-
Sainl-Antoine, — la comédie de MM. Fous-fier et Barbier a t-eussi,
et MM. de Chilly et DuqueMiel ont inauguré par un succès leur
nouvelle administration.

On ne t'a point trompé : en face de
groupe de citoyens à mine farouche et

cette porte stationne un
rtnés de gourdins fornti-

Plusi' iirs de nos confrères se sont demandé—non sans rai-
son — comment Mme Clarisse Dubourg pouvait préférer à son
mari un frelaguet; un musiqùèt, bon tout au plus pour blouser les
timbales à l'OrohiéStrfe des Folie-.-Dramatiques...

..... Je ni" le demande moi-même. .

Tuais voici qui répondra peut-être à lu question :

— Alfred te fait la cour, disait un époux à sa femme.

— Mon ami, je t'assure...

— Et vous en êtes enchantée... Il n'v a pas de quoi, pourtant ! Il
est hideux ! ' F

— Qui est-ce qui vous dit qu'il est beau?

— Un homme plus chauve qu'un genou!...

— Quant à cela, riposte la iemm ^vivement, il vous sied bien
i! en parler! NWz-vons pas vous-même une jolie tonsure?

Ils y allèrent
et ils le furent.

C'est bien
t'ait ! attrapé !

Et le Pâtis-
sier reparût la
raye dans le
cœur, altéré de
vengeance.

C'était sa
spécialité !

Saisissons
une autre gui-
tare.

Quel était ce foulard jaune et mystérieux au eoin du boulevard
Montmartre?...

Le voici dans toute son horreur :

C'était une affiche!!!

Au travers on
entrevoyait plu-
tôt qu'on ne
voyait, on devi-
nait plutôt qu'on

n'entrevoyaiL
une tète au sou-
rire y sinistre,
bien faite pour
semer l'épouvante au sein de là petite presse.
Quelle mâchoire! Quelles lunettes!

Or, il y a des gens qui n'ont peur de
rien; il faut qu'ils aient un lier toupet! 0^
de jeunes et braves
gentilshommes, — et
on les décore.

Il y en avait un com-
me ça qui regardait le
foulard sans pâlir ; je
veux dire qu'il était
pâle comme un spectre.

Ce personnage auda-
cieux, c'est-à-dire le
vicomte, car c'était lui
(je l'avais deviné ! )
murmurait des sylla-
bes entrecoupées et ter-
ribles, qui s'entrecho-
quaient avecunbruitde ""^JJr
chaînes, el de carcans,
et de cadenas dans son
i gosier d'homme fort.

j — Tête et sang! des Thugs, maintenant !... Ah! zut! alors...

Enfer et damnation ! On t'en flanquera des Thugs; ça me con-
| nait, les Thugs !... attends ! attends !

C'est alors que, la rage dans le cœur et altéré
de vengeance à son four, le vicomte, saisissant
sa plumk on tiokk, continua son récit de la
sorte :

« Il y avait deux Thugs.

And. du.

{La suite au prochain numéro.)

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recteur du journal, 5, Cité Bergère, à Paris.
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Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
La derniere mort de Rocambole Par Gill (suite)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

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Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Gill, André
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Rocambole, Fiktive Gestalt
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Universitätsbibliothek Heidelberg
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La Lune, 2.1866, Nr. 28, S. 28_3

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