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LA LUNE
LES EXOTIQUES, par GÉDÉON
Ni hommes ni femmes, tous Auvergnats ! fouchtra !
Les gens de Normandie venus à Paris pour complimenter
Timolhée.
Se liant à un Indicateur de 1S10 pour trouver leur chemin à tra-
vers le nouveau Paris.
sur le pont neuf.
Les enfants de la Sologne n'ayant jamais vu couler tant d'eau à la fois.
Rencontre de Litzchen et Fritzchcn après cinq années
d'absence.
Les Picards toujours francs et aimables.
musique allemande... a aiguille
Yiva la Frar,cia!
Vivo, Gariba.hU!
AHcz-yous vous taire, grcdlns !
Grande unité italienne, pour le plus grand ennui du peuple
français.
Accord parfait en... scie majeure.
noufîi's-Pnrlslcn*
Si j'étais M. Edouard Fournier, voici ce que vous liriez assu-
rément lundi prochain dana le feuilleton de la Patrie :
*
* *
« Dans le courant de l'année — 1746 — on a imaginé à Paris
des joujoux qu'on appelle des pantins, pour d'abord faire jouer le3
enfants et qui ont ensuite amusé tout le public.
« Ce sont de petites figures faites de carton, dont les membres
sont taillés séparément et attachés par des lils qui les font re-
muer et danser.
« Ces petites figures représentent un arlequin, un pierrot, un
Scaramouche, un mitron, un berger, etc., etc., et sont peintes en
conséquence de toute sorte de façons.
« Il v en a eu de peintes par de bons peintres, et notamment
par M. Boucher, un des plus fameux de l'Académie...
* *
« On ne peut plus aller dans aucune maison qu'on n'en trouve
de pendus à toutes les cheminées.
« On en fait présent à toutes les femmes et filles ;
« Et la faveur en est au [.oint que toutes les boutiques en sont
remplies pour les étrennes...
« Il y a même une chanson là-dessus :
Que Pantin serait content
S'il avait l'art de vous plaire !
Que Pantin serait content
S'il vous plaisait en dansant 1
C'est un garçon complaisant,
Gaillard et divertissant,
Et qui, pour vous satisfaire,
Se met tout en mouvement 1
« Sur cet air de Pantin chacun a fait des chansons de toute
espèce. , • r-'»
« Et ces bagatelles, qui se vendaient dans l'origine une livre six
dénia s, coûtent à présent jusqu'à quatre livres dix sols. »
*
* *
Tout cela pour constater )?■ succès de la reprise des Pantins de
Violette !
Une gentille pantine, Mlle Darcier! Un plus charmant pantin,
Mme Ugaldc 1 Si charmant môme, que dans un entr'acte, M. Paul
Pouchcr, qui promenait sa myopie à travers les coulisses de la
salle du passage Choiseul, s'étant approché du pompier de ser-
vice, s'écria avec enthousiasme, en lui prenant la main :
— Votre voix a toujours quinze ans! Vous êtes un printemps
lyrique! Quelle verve! quel brio! quelle grâce!
Et il baisa les doigts du troupier!...
Les Aventures <Ic ssock-Ainbolc
Qu'est-ce que eela?
Un grossier vaudeville, sans attrait, sans esprit, sans style, où
ce qui me choque et m'attriste, ce n'est pas ce titre idiot — con-
trefaçon flagrante et maladroite — non, c'est le décousu de l'in-
trigue, la nullité des moyens, l'absence du comique et la sottise
d'un dialogue entrelardé de coq-à-l'âne et de couplets à faire
sourire les cuisinières...
Il est vrai qu'il y en a tant!..-
Baptiste, le domestique de la Vie de bohème, dans laquelle
Charles Barbara a figuré sous le pseudonyme de Carolus Varbe-
muche; Baptiste, dis-je, existe en veste noire et en cravate
blanche...
On me l'a présenté à la brasserie des Martyrs, où il sert de la
bière à ses contemporains.
Baptiste est marié : sa femme a tenu un débit do liqueurs où
venaient s'abreuver quelques écrivains en géhenne de pêcune.
Lorsqu'il rencontre un de ces clients, le vrsage de Baptiste se
voile d'amertume.
— Vous devraient-ils quelque chose? lui demandais-je derniè-
rement.
— Peut-être bien, me répondit-il avec un sourire mélancolique.
Tout est possible... Mais c'est le cadet de mes soucis... Ce qui me
navre, c'est la conduite de ces jeunes gens lors des funérailles de
Murger...
— Co mment ?
— J'assistais à ces funérailles, comme vous pouvez penser...
Nous étions là tout le cénacle... Croiriez-vous qu'après que le pau-
vre garçon a été descendu dans le trou, ils s'en sont tous allés
déjeuner chez Dinochau, tranquillement, confortablement, avec
appétit, sans remords ni vergogne?.,.
— Dame, s'ils avaient faim cependant...
— Monsieur, la douleur nourrit... Mais il y a un fait bien plus
ignoble, bien plus infâme et bien plus monstrueux!...
— Quoi donc encore?
— ILS NE M'ONT PAS INVITÉ.
Emile Blondkt.
PETIT COURRIER
Le Hanneton, journal satirique illustré". 20 centimes le numéro. "*
Abonnements : Paris, un an, 10 fr. ; pour les départements, 12 fr.
ne lu vente mu comptant et de «et avantages, brochure
recommandée aux gens économes. Chez Savigny, tailleur, 47, rue Neuve-
des-Petits-Ghamps ; rendue franco, 20 centimes.
CIicx Léchelle, 35, rue Lamartine, brochure sur la santé par l'en»
de LécSiclle, pour la poilrine, le sang et l'estomac.
lie Concert de» Clinmps-I51y»ëes, ouvert tous les soirs, est le
rendez-vous de la bonne compagnie. L'orchestre est dirigé par M. Eug.
Prévost. — Prix d'entrée : 1 fr.
«5. sujol, premier prix du Conservatoire, ex-artiste du Théâtre-Lyri-
que, sur le théâtre de la Société dramatique, 48, boulevard de Clichy. —
Leçons particulières. — Déclamation spéciale et lyrique. — Mise en
scène; étude des rôles. — Cours de chant de 3 à 6 heures tous les jours.
Le Casino (rue Cadet), dont l'ouverture était si impatiemment atten-
due, a inauguré soi l'êtes musicales le dimanche 16 septembre. Arban
reste à la tête de sa phalange d'artistes si justement renommés.
Le Directeur-Gérant : Daniel Lévt.
PARIS, — IMPRIMERIE INTERNATIONALE de o. townb
9, RUE d'aBOUKIR.
LA LUNE
LES EXOTIQUES, par GÉDÉON
Ni hommes ni femmes, tous Auvergnats ! fouchtra !
Les gens de Normandie venus à Paris pour complimenter
Timolhée.
Se liant à un Indicateur de 1S10 pour trouver leur chemin à tra-
vers le nouveau Paris.
sur le pont neuf.
Les enfants de la Sologne n'ayant jamais vu couler tant d'eau à la fois.
Rencontre de Litzchen et Fritzchcn après cinq années
d'absence.
Les Picards toujours francs et aimables.
musique allemande... a aiguille
Yiva la Frar,cia!
Vivo, Gariba.hU!
AHcz-yous vous taire, grcdlns !
Grande unité italienne, pour le plus grand ennui du peuple
français.
Accord parfait en... scie majeure.
noufîi's-Pnrlslcn*
Si j'étais M. Edouard Fournier, voici ce que vous liriez assu-
rément lundi prochain dana le feuilleton de la Patrie :
*
* *
« Dans le courant de l'année — 1746 — on a imaginé à Paris
des joujoux qu'on appelle des pantins, pour d'abord faire jouer le3
enfants et qui ont ensuite amusé tout le public.
« Ce sont de petites figures faites de carton, dont les membres
sont taillés séparément et attachés par des lils qui les font re-
muer et danser.
« Ces petites figures représentent un arlequin, un pierrot, un
Scaramouche, un mitron, un berger, etc., etc., et sont peintes en
conséquence de toute sorte de façons.
« Il v en a eu de peintes par de bons peintres, et notamment
par M. Boucher, un des plus fameux de l'Académie...
* *
« On ne peut plus aller dans aucune maison qu'on n'en trouve
de pendus à toutes les cheminées.
« On en fait présent à toutes les femmes et filles ;
« Et la faveur en est au [.oint que toutes les boutiques en sont
remplies pour les étrennes...
« Il y a même une chanson là-dessus :
Que Pantin serait content
S'il avait l'art de vous plaire !
Que Pantin serait content
S'il vous plaisait en dansant 1
C'est un garçon complaisant,
Gaillard et divertissant,
Et qui, pour vous satisfaire,
Se met tout en mouvement 1
« Sur cet air de Pantin chacun a fait des chansons de toute
espèce. , • r-'»
« Et ces bagatelles, qui se vendaient dans l'origine une livre six
dénia s, coûtent à présent jusqu'à quatre livres dix sols. »
*
* *
Tout cela pour constater )?■ succès de la reprise des Pantins de
Violette !
Une gentille pantine, Mlle Darcier! Un plus charmant pantin,
Mme Ugaldc 1 Si charmant môme, que dans un entr'acte, M. Paul
Pouchcr, qui promenait sa myopie à travers les coulisses de la
salle du passage Choiseul, s'étant approché du pompier de ser-
vice, s'écria avec enthousiasme, en lui prenant la main :
— Votre voix a toujours quinze ans! Vous êtes un printemps
lyrique! Quelle verve! quel brio! quelle grâce!
Et il baisa les doigts du troupier!...
Les Aventures <Ic ssock-Ainbolc
Qu'est-ce que eela?
Un grossier vaudeville, sans attrait, sans esprit, sans style, où
ce qui me choque et m'attriste, ce n'est pas ce titre idiot — con-
trefaçon flagrante et maladroite — non, c'est le décousu de l'in-
trigue, la nullité des moyens, l'absence du comique et la sottise
d'un dialogue entrelardé de coq-à-l'âne et de couplets à faire
sourire les cuisinières...
Il est vrai qu'il y en a tant!..-
Baptiste, le domestique de la Vie de bohème, dans laquelle
Charles Barbara a figuré sous le pseudonyme de Carolus Varbe-
muche; Baptiste, dis-je, existe en veste noire et en cravate
blanche...
On me l'a présenté à la brasserie des Martyrs, où il sert de la
bière à ses contemporains.
Baptiste est marié : sa femme a tenu un débit do liqueurs où
venaient s'abreuver quelques écrivains en géhenne de pêcune.
Lorsqu'il rencontre un de ces clients, le vrsage de Baptiste se
voile d'amertume.
— Vous devraient-ils quelque chose? lui demandais-je derniè-
rement.
— Peut-être bien, me répondit-il avec un sourire mélancolique.
Tout est possible... Mais c'est le cadet de mes soucis... Ce qui me
navre, c'est la conduite de ces jeunes gens lors des funérailles de
Murger...
— Co mment ?
— J'assistais à ces funérailles, comme vous pouvez penser...
Nous étions là tout le cénacle... Croiriez-vous qu'après que le pau-
vre garçon a été descendu dans le trou, ils s'en sont tous allés
déjeuner chez Dinochau, tranquillement, confortablement, avec
appétit, sans remords ni vergogne?.,.
— Dame, s'ils avaient faim cependant...
— Monsieur, la douleur nourrit... Mais il y a un fait bien plus
ignoble, bien plus infâme et bien plus monstrueux!...
— Quoi donc encore?
— ILS NE M'ONT PAS INVITÉ.
Emile Blondkt.
PETIT COURRIER
Le Hanneton, journal satirique illustré". 20 centimes le numéro. "*
Abonnements : Paris, un an, 10 fr. ; pour les départements, 12 fr.
ne lu vente mu comptant et de «et avantages, brochure
recommandée aux gens économes. Chez Savigny, tailleur, 47, rue Neuve-
des-Petits-Ghamps ; rendue franco, 20 centimes.
CIicx Léchelle, 35, rue Lamartine, brochure sur la santé par l'en»
de LécSiclle, pour la poilrine, le sang et l'estomac.
lie Concert de» Clinmps-I51y»ëes, ouvert tous les soirs, est le
rendez-vous de la bonne compagnie. L'orchestre est dirigé par M. Eug.
Prévost. — Prix d'entrée : 1 fr.
«5. sujol, premier prix du Conservatoire, ex-artiste du Théâtre-Lyri-
que, sur le théâtre de la Société dramatique, 48, boulevard de Clichy. —
Leçons particulières. — Déclamation spéciale et lyrique. — Mise en
scène; étude des rôles. — Cours de chant de 3 à 6 heures tous les jours.
Le Casino (rue Cadet), dont l'ouverture était si impatiemment atten-
due, a inauguré soi l'êtes musicales le dimanche 16 septembre. Arban
reste à la tête de sa phalange d'artistes si justement renommés.
Le Directeur-Gérant : Daniel Lévt.
PARIS, — IMPRIMERIE INTERNATIONALE de o. townb
9, RUE d'aBOUKIR.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Les Exotiques, par Gédéon
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Thema/Bildinhalt (normiert)
Trimm, Timothée
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 30, S. 30_4
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg