LA LUNE
Les Concerts populaires par pépin
les vrais dilettanti.
Ceux qui veulent nous faire croire que le vieux est tou-
jours neut.
le chef d'orchestre•
Pauvre homme ! 11 ne joue de rien, mais comme il gagne
bien son argent !
les indifférents.
Ceux qui viennent pour voir simplement ce que c'est.
tombe de mon oncle ; eh bien, j'ai trouvé aujourd'hui cette tombe
littéralement couverte d« champignons...
— Oh!
— A preuve que nous avons été obligés de les arracher noua-
mômos, Julie et moi ; que nous les avons rapportés dans nos
mouchoirs, et que nous les avons donnés au chef pour les accom-
moder. — N'est-ce pas qu'ils sont excellents?
En poliee correctionnelle.
' *'* '
le président, au prévenu. — Robin, vous avez battu votre
tome ?
robin, d'un air malin et clignant de Tœil. — Mon président,
j'vas vous dire, ça n'est pas ce que vous croyez, bien certaine-
ment...
le président. — Comment, ce n'est pas .ce que je crois ? Avez-
vous battu votre femme, oui ou non ?
robin. — Mon président, faites excuse, mais, je vous réitère,
ça n'est pas ce que vous croyez...
le président. — Voyons, expliquez-vous ; que voulez-vous
dire ?
robin. — Dame ! mon président, y en a qui vivent avec des
créatures...
le président. — Eh bien ?
robin. — Moi, c'est pas ça : c'est ma femme légitime...
le président. — Après?
robin. — Cjmprenez donc... le maire et le curé y ont passé...
le président. — Très-bien ; mais pourquoi l'avez-vous battue '?
robin étonné. — Mais puisque je vous dis que c'est ma femme
légitime.
le président. — La loi ne vous donne pas le droit de battre
votre femme légitime.
robin, haussant les épaules. — La loi ne me donne pas le droit?...
Allons donc 1
le président. — Mais, non !
robin. — Ma femme à moi ? mon épouse à moî tout seul ?
le président. — Mais, non ! certainement, non> 1
robin. — La vraie, l'unique, l'authentique?
ut président. —: Encore uns fois> noa I je vous répète que
■ni
noiuN, stupéfait et levant les mains au ciel. — Où allons-nous, [
mon Dieu ! où allons-nous!.
Un de nos amis, pianiste d'un grand talent, s'était, aux vacances
dernières, enfoui seul avec son piano dans un tout petit village du
Cavaldos. Son logis n'était fréquenté que par une belle et forte
jeune fille de l'endroit qui venait chaque matin lui apporter son
lait.
Un jour, l'artiste eut la fantaisie d'expérimenter l'effet que
produirait sa musique sur cette fille des champs. Il lui joua un
de ses morceaux les plus brillants.
La paysanne le regardait aveu stupéfaction.
Quand il eut fini :
— Eh bien ! dit-il, comment trouvez-vous ça ?
— Dam', m'sieu, ça f'siont joliment d'bruit, votre métier ;
mais ous qu'y sont donc les bas?
— Comment les bas !... Quels bas ?... fit notre ami ahuri.
— Eh ben ! les bas, quoi !...
La naïve fille des champs avait pris le piano pour un métier à
tricoter I
— Tu dis que je ne t'aime pas !,.. Quelles preuves veux-tu de
mon amour?... Je ne te parle pas des choses possibles, e'est trop
facile ; mais demande une chose impossible, et tu verras!...
— Paye-moi l'omnibus.
— Sapristi ! J'ai oublié mon porte-monneie.
Petite** Nouvelles.
Le Théâtre-Déjazet a donné samedi, la première représentation
des Sept baisers de Buckingham, opérette en un acte, tirée d'un
roman de MM. Gonzalès et Moléri.
Succès de musique, de costumes et de femmes. Parmi celles-ci,
on a particulièrement remarqué mesdemoiselles Abingdon, De-
lorme et Léonie. On en mangerait... au naturel !
M. Montrouge, — qui nous avait habitué à plus d'empressoment,
— nous a envoyé un service de deux places pour la SIXIÈME des
trois nouveautés qui raîaaîchissent son affiche.
Noua attendons la CENTIÈME pour en parler.
Notre ami P... que nous avions prié de voir en notre lieu et
place les Français à Lisbonne, au théâtre du prince Impérial, nous
adresse le compte-rendu suivant :
« Dinl dinl boum \ boumt pi/'l pafl
« Uan, plan, plan, plan, plan, plan, plan !
« Taratatatatal
« Poufl »
Une dame ayant trouvé son mari en conversation criminelle
avec sa cuisinière, renvoya celle-ci en lui disant :
— Allez, ma chère, pour ce que vous taites ici, je le ferai bien
moi-même.
Connaissez-vous le matophone ?
« Cet instrument, d'une ingénieuse simplicité, se compose de
plusieurs verres à boire- réunis, dans lesquels on a préalablement
versé de l'eau en inégale quantité. En promenant les doigts d'une
certaine façon sur le rebord de ces verres, l'exécutant en lire une
série de sons mélodieux et variés. »
Ainsi s'exprime le prospectus.
Entre nous, je crois tout bonnement que le matophone n'est qu'un
harmonica aquatique.
A l'une des dernières soirées de Rossini, un professeur de mato-
phone obtient du maestro, à grand renfort d'insistances, une audi'
tion pour son instrument.
Des verres sont apportés, l'eau est versée, — l'exécution corn*
mence.
Dès les premières mesures, Rossini s'élance hors du salon et
pique des deux vers sa chambre à coucher...
Quelqu'un l'arrête au passage.
Où courez-vous donc ainsi? On dirait que vous avez aux oreiHeS
les Troyens de M. Berlioz...
— 0 mon ami, laissez-moi fuir, répond le maestro. Il yalà-b»9
un monsieur qui rince mes verres avec la prière de Moïse !
Emile Blondet.
Le directeur-gérant : Daniel Lévy.
.... , , . ■ ~"
P^ris, — Imp/.de 0. KUGECMANN, 13, rue de la Grange-Batelière.j
Les Concerts populaires par pépin
les vrais dilettanti.
Ceux qui veulent nous faire croire que le vieux est tou-
jours neut.
le chef d'orchestre•
Pauvre homme ! 11 ne joue de rien, mais comme il gagne
bien son argent !
les indifférents.
Ceux qui viennent pour voir simplement ce que c'est.
tombe de mon oncle ; eh bien, j'ai trouvé aujourd'hui cette tombe
littéralement couverte d« champignons...
— Oh!
— A preuve que nous avons été obligés de les arracher noua-
mômos, Julie et moi ; que nous les avons rapportés dans nos
mouchoirs, et que nous les avons donnés au chef pour les accom-
moder. — N'est-ce pas qu'ils sont excellents?
En poliee correctionnelle.
' *'* '
le président, au prévenu. — Robin, vous avez battu votre
tome ?
robin, d'un air malin et clignant de Tœil. — Mon président,
j'vas vous dire, ça n'est pas ce que vous croyez, bien certaine-
ment...
le président. — Comment, ce n'est pas .ce que je crois ? Avez-
vous battu votre femme, oui ou non ?
robin. — Mon président, faites excuse, mais, je vous réitère,
ça n'est pas ce que vous croyez...
le président. — Voyons, expliquez-vous ; que voulez-vous
dire ?
robin. — Dame ! mon président, y en a qui vivent avec des
créatures...
le président. — Eh bien ?
robin. — Moi, c'est pas ça : c'est ma femme légitime...
le président. — Après?
robin. — Cjmprenez donc... le maire et le curé y ont passé...
le président. — Très-bien ; mais pourquoi l'avez-vous battue '?
robin étonné. — Mais puisque je vous dis que c'est ma femme
légitime.
le président. — La loi ne vous donne pas le droit de battre
votre femme légitime.
robin, haussant les épaules. — La loi ne me donne pas le droit?...
Allons donc 1
le président. — Mais, non !
robin. — Ma femme à moi ? mon épouse à moî tout seul ?
le président. — Mais, non ! certainement, non> 1
robin. — La vraie, l'unique, l'authentique?
ut président. —: Encore uns fois> noa I je vous répète que
■ni
noiuN, stupéfait et levant les mains au ciel. — Où allons-nous, [
mon Dieu ! où allons-nous!.
Un de nos amis, pianiste d'un grand talent, s'était, aux vacances
dernières, enfoui seul avec son piano dans un tout petit village du
Cavaldos. Son logis n'était fréquenté que par une belle et forte
jeune fille de l'endroit qui venait chaque matin lui apporter son
lait.
Un jour, l'artiste eut la fantaisie d'expérimenter l'effet que
produirait sa musique sur cette fille des champs. Il lui joua un
de ses morceaux les plus brillants.
La paysanne le regardait aveu stupéfaction.
Quand il eut fini :
— Eh bien ! dit-il, comment trouvez-vous ça ?
— Dam', m'sieu, ça f'siont joliment d'bruit, votre métier ;
mais ous qu'y sont donc les bas?
— Comment les bas !... Quels bas ?... fit notre ami ahuri.
— Eh ben ! les bas, quoi !...
La naïve fille des champs avait pris le piano pour un métier à
tricoter I
— Tu dis que je ne t'aime pas !,.. Quelles preuves veux-tu de
mon amour?... Je ne te parle pas des choses possibles, e'est trop
facile ; mais demande une chose impossible, et tu verras!...
— Paye-moi l'omnibus.
— Sapristi ! J'ai oublié mon porte-monneie.
Petite** Nouvelles.
Le Théâtre-Déjazet a donné samedi, la première représentation
des Sept baisers de Buckingham, opérette en un acte, tirée d'un
roman de MM. Gonzalès et Moléri.
Succès de musique, de costumes et de femmes. Parmi celles-ci,
on a particulièrement remarqué mesdemoiselles Abingdon, De-
lorme et Léonie. On en mangerait... au naturel !
M. Montrouge, — qui nous avait habitué à plus d'empressoment,
— nous a envoyé un service de deux places pour la SIXIÈME des
trois nouveautés qui raîaaîchissent son affiche.
Noua attendons la CENTIÈME pour en parler.
Notre ami P... que nous avions prié de voir en notre lieu et
place les Français à Lisbonne, au théâtre du prince Impérial, nous
adresse le compte-rendu suivant :
« Dinl dinl boum \ boumt pi/'l pafl
« Uan, plan, plan, plan, plan, plan, plan !
« Taratatatatal
« Poufl »
Une dame ayant trouvé son mari en conversation criminelle
avec sa cuisinière, renvoya celle-ci en lui disant :
— Allez, ma chère, pour ce que vous taites ici, je le ferai bien
moi-même.
Connaissez-vous le matophone ?
« Cet instrument, d'une ingénieuse simplicité, se compose de
plusieurs verres à boire- réunis, dans lesquels on a préalablement
versé de l'eau en inégale quantité. En promenant les doigts d'une
certaine façon sur le rebord de ces verres, l'exécutant en lire une
série de sons mélodieux et variés. »
Ainsi s'exprime le prospectus.
Entre nous, je crois tout bonnement que le matophone n'est qu'un
harmonica aquatique.
A l'une des dernières soirées de Rossini, un professeur de mato-
phone obtient du maestro, à grand renfort d'insistances, une audi'
tion pour son instrument.
Des verres sont apportés, l'eau est versée, — l'exécution corn*
mence.
Dès les premières mesures, Rossini s'élance hors du salon et
pique des deux vers sa chambre à coucher...
Quelqu'un l'arrête au passage.
Où courez-vous donc ainsi? On dirait que vous avez aux oreiHeS
les Troyens de M. Berlioz...
— 0 mon ami, laissez-moi fuir, répond le maestro. Il yalà-b»9
un monsieur qui rince mes verres avec la prière de Moïse !
Emile Blondet.
Le directeur-gérant : Daniel Lévy.
.... , , . ■ ~"
P^ris, — Imp/.de 0. KUGECMANN, 13, rue de la Grange-Batelière.j
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Les Concerts populaires par Pépin
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 35, S. 35_4
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg