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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0206

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LA LUNE

3

dissimulés qu'une personne de sa race, mais d'un sexe différent,
habitait près de lui. Il répondit — (adieu, prudence!) — par un
cri strident aux agaceries de la belle moscovite, enfermée et in-
visible dans « sa tour obscure. »

Et c'est de cette façon que l'esprit lui vint.

Dès lors plus de repos pour Grégoire: négligeant ses excursions
ordinaires dans les caves, les recoins sombres, méprisant les
vieilles bottes et les souliers invalides dont il faisait jadis sa plus
chère distraction, le coq Grégoire s'installa sur le carré du troi-
sième, perdant ses plumes de désespoir, et altérant le vernis de
la rampe de l'escalier. Il devint sobre. La cerise à l'eau-de-vie
n'eut plus pour lui aucun charme 1

Cet amour clandestin devait avoir son terme. D'ailleurs la pro-
priétaire avait'grincé des dents.

Un soir, le coq Grégoire fut trouvé mourant dans la loge. Le
prussien, plein d'inquiétude, fit prendre à Grégoire un petit verre
d'huile de ricin, à tout hasard. Rien n'y fit. Il mourut dans la
nuit, regretté de tous ses amis.

On résolut de lui faire des obsèques magnifiques. Mais pour
enterrer quelqu'un, il faut d'abord de la terre, et où trouver de
la terre, à Paris, dans une cour? On fut obligé d'enlever un pavé,
et de glisser dans cette fosse béante la dépouille terrestre de l'ai-
mable Grégoire.

Cette opération se fit, la nuit, aux flambeaux, en l'absence de
la cruelle propriétaire. La poule russe, cause de cet événement
douloureux, et qu'on avait en vain amenée à Grégoire pour adou-
cir par sa vue ses derniers instants, témoigna la plus profonde
indifférence pendant la triste cérémonie. J'en fus indigné.

Ainsi s'éteignit, à la fleur de l'âge, un animal qui aurait été le
meilleur des époux et le plus abondant des pères, si la destinée
l'avait fait naître sur un fumier au lieu de le faire vivre en colla-
boration avec un savetier, dans la rue immortelle Saint-André-
des-Arts.

Lr cousin Jacques.

PAUL ET VIRGINIE

■ Uuati-é par II. de LA CHARLERIE (1)

Une magistrale édition in-4°de Paul et Virginie, imprimée chez
Claye, vient de paraître.

Cette édition, aussi élégante que luxueuse, est ornée de 170 des-
sins par M. de La Charlerie, gravés par trois véritables artistes :
MM. Ligny, Meyer-Heine, Sargent.

Nous n'examinerons pas particulièrement chacune de ces
compositions tout imprégnées de la grâce séduisante et de la
poësie si délicate et si pure du texte de l'exquise pastorale de
Bernardin de Saint-Pierre. Leur nomenclature seule remplirait
l'espace qui nous est dévolu.

Nous ferons remarquer simplement que l'ensemble des dessins
de M. de La Charlerie, révèle d'une façon éclatante chez cet ar-
tiste une de ces natures franches, savantes, souples et pleines de
ressources, si peu communes aujourd'hui, qui, loin de se borner
pendant tout le cours d'un livre à reproduire à satiété un effet
neuf et superbe, j'en conviens, mais fatigant à la longue, comme
on l'a vu dans ces derniers temps, s'efforcent au contraire, avec
succès, de mareher de conserve avec l'auteur qui les inspire, et
ne se déclarent pas satisfaites de l'interpréter par à peu prêt.

M. de La Charlerie, accompagnant l'auteur qu'il a choisi, par-
court logiquement avec lui la gamme étendue des effets qui se
succèdent habilement, sans permettre à l'attention du lecteur de
s'alanguir et de se décourager.

La nature, sous les tropiques, si bien observée et décrite avec
une exactitude si simple et si grandiose, par Bernardin a trouvé
un peintre remarquable dans M. De La Charlerie. Quant aux scènes
naïves, aimables, touchantes, passionnées, terribles, navrantes

(1) Alphonse Lemerre, éditeur, 47, passage Choiseul. Paris.

enfin de la vie des deux chastes enfants de l'Ile de France, elles
ont préoccupé tout particulièrement l'artiste ; il les a traitées
avec une tendresse infinie, et rendues avec grand bonheur.

Nous épargnons les éloges banals à un talent de cette valeur.

Disons, pour terminer, que les illustrations ravissantes de ce
livre — « Le seul, peut-être, écrit Sainte-Beuve, qu'onne puisse relire
« sans y trouver des charmes nouveaux et sans verser des larmes nou-
« velles. » — Illustrations auxquelles on ne peut faire, ça et là,
que quelques critiques de détails, asseyent sur une base solide la
réputation naissante de M. De La Charlerie, et affirment vaillam-
ment sa personnalité. % d'il.

GAZETTE A LA MAIN

Samedi, mille à douze cents personnes — privilégiées — ont
occupé la salle des Folies-Dramatiqaes, où M. de Villemessant les
régalait —pour leur argent — du spectacle de YCEil crevé.

Procédé souverain ! divertissement princier ! magnificence
royale ! Versailles au boulevard du Temple ! Compiègne à la rue
de Bondy !..,

Les comédiens extraordinaires de S. M. Figaro se seront sur-
passés, j'imagine...

Il m'est pourtant difficile de supposer que le seul désir d'ap-
plaudir Mlle Berthal sous les coiffes de Dindonnette, ou l'excellent
Berret dans la ronde de la Langouste atmosphérique ait aménê là
cette société choisie...

MM. Georges Maillard et Louis Ulbach étaient bien pour quel-
que chose dans l'attraction.

Et je suis convaincu que, comme point de mire des lorgnettes,
Albert Wolff aura fait, touta la soirée, une redoutable concur-
rence à la belle Julia Baron.

* *

Il y avait, du reste, un moyen plus ingénieux, plus sûr, plus
simple et plus hardi de donner satisfaction à la fièvre de curiosité
qui dévore le populaire à l'endroit de la rédaction du Figaro...

C'était de faire afficher VOEU crevé avec la distribution sui-
vante :

Gêrômé.

MM, de VlLLKMESSANT.

Le, Marquis.

VlLLEMOT.

Alexandrivwe.

Jules Prével.

Le Bailli.

B. Jouvin.

Le Duc.

Jules Richard.

Ernest.

Adrien Marx.

Chavassus.

A. duchesne.

Dufour.

A. d'Aunav.

Copeau.

P. Bkurthkret.

La sentinelle.

A. duvernois.

Le médecin.

Flavius Gérondif.

Le greffier.

Francis Magnard.

Fleur-de-JSoblesse.

Albert Wolff.

Dindonnette.

Henri Rocbefo&t.

La Marquise.

Louis Ulbach.

Eclosine.

aurélien scholl.

Mariette.

E. lockroy.

Françoise.

Georges Maillard

Aussi bien, je suis étonné que l'originalité de cette tenta-
tive n'ait pas séduit l'intrépide et heureux créateur de la Sylphide,
du Figaro, de l'Evénement....

Il eût joué au naturel, j'en suis certain, le rôle de Gêrômé, ce
gendarme bourru, naïf, retors et bon enfant....

N'est-il pas, en effet, de ceux qui savent le mieux empoigner....
le public et le succès?

Depuis le commencement de l'hiver, les habitués du café du
Luxembourg qui escaladent cinq étages afin d'en griller une au
coin du feu du poète X,,., trouvent les chenets de celui-ci acca-
parés par une demoiselle de Bullier.

— Qu'est-ce qu'il peut faire de cette drôlesse? se demandaient-
ils, l'autre jour, en descendant avec mauvaise humeur. On dirait
qu'elle prend plaisir à s'enterrer dans la cheminée.

— Parbleu ! fit le caricaturiste Bénassit, puisqu'elle lui sert de
biche économique!

Le chroniqueur Z..., qui est joueur comme les cartes, sort de
son cercle sur les dix heures du matin. Il a passé la nuit devant
le tapis vert, à tripoter le carton; il a perdu trois ou quatre mille
francs; il est courbaturé et démoralisé...

Sur le boulevard, il se cogne dans un camarade qu'il n'a pas
vu depuis six mois...

Ce camarade est en grand deuil,

— Tiens ! c'est toi ! s'écrie Z... D'où diable sors-tu?

— J'arrive de province... Ah ! mon cher, j'ai été cruellement
éprouvé I... Si tu savais, j'ai perdu en six semaines mon père,
ma mère, une sœur!.,.

Le joueur serre avec effusion la main de son ami :

— Ma pauvre vieille ! Quelle culotte 1

Rjnitiiirc, — Variété». — Xliéatra-Déjaiet.

Miss Suzanne est une jeune professeur de piano qui court le
cachet... et les officiers de cavalerie...

Oh ! mais entendons-nous : c'est pour le bon motif. Le Gym-
nase et M. L^gouvê ne le permettraient pas autrement. Au mo-
ment d'entrer en campagne, le capitaine de Brignoles va donner
sa démission pour suivre une courtisane. Il s'agit de le retenir.
La comtesse, sa mère, charge miss Suzanne de ce soin...

La fillette pourrait bien oublier sa sagesse dans cette entreprise
délicate...

Heureusement, madame de Brignoles, qui se rappelle Pradeau
dans les Pantins de violette, enflamme une allumette sur le talon
écarlate de sa bottine de satin et s'en sert pour mettre le feu au
flambeau de l'hyménée devant lequel viennent s'agenouiller le
hussard corrigé et la pianiste vertueuse...

La lune de miel durera trente représentions.

* *

Parlez-moi d'Un Coup de sabre dans le contrat !

Un vaudeville de derrière les fagots I Du mouvement, de la
gaieté, de l'esprit! Alexandre Michel est toujours l'amusant comé-
dien qu'on connaît : comédien en italiques, ô fantaisistes de Y (EU
crevél Quant aux débuts de Thiron, ils ont prouvé, une fois de
plus, que les Variétés peuvent être considérées comme le Jardin
d'acclimatation des comiques de l'Odéon.

*

Une jolie musique, des costumes originaux, beaucoup de mise
en scène, des jambes sans feuille de vigne, deux ou trois couplets
habilement tournés, une intrigue banale comme Mlle D..., une
parodie ratée comme Mlle L..., neuf tableaux plats, écœurants et
prétentieux comme Mlle J..., telle est la pièce nouvelle du théâtre
Déjazet....

Si ce sont là les Plaisirs de Paris, qu'on me ramène à Lemon-
nier-les-Oies!

Acte donné à la dame Cécile Clément, veuve Lejeune, de la
rectification qu'elle nous demande.

Son père — le père Clément — n'a jamais engagé ses artistes au
prorata.

Ensuite, c'est à Lunéville, et non à Epinal, que Yaffaire du Bœuf
a eu lieu.

Ceci soit dit pour éviter un Communiqué émanant de cet animal,

Deux bourgeois assistent à une représentation à'Hamlet.
Après le troisième acte, le mari se gratte l'oreille et interroge
son épouse :

— Sais-tu comment ça finira, toi, bichette ?
La femme haussant les épaules :

— Comment ça finira ? Parbleu! par un mariage !

La Marionnette — de Lyon — prend et défend — dans son pa-
tois — la cause de la Lune avec infiniment de bon sens, de verve
gouailleuse, d'images pittoresques et de cordialité confraternelle.

Nous la remercions sincèrement de ce plaidoyer amical, — qui
tient de Guignol et de Rabelais.

Encore le maréchal.., russe.

Il n'était que colonel...

A une soirée chez le général Y..,, celui-ci l'invite à faire un
écarté.,.
Les parties se succèdent...

Le général — qui avait une jolie femme au tendre caractère —
gagne, gagne, gagne toujours...

— Sacrebleu! mon général, s'écrie le colonel.,, russe, vous
avez une chance de .....

Le mot — qui se trouve dans Paul de Kock et dans Molière —
produit un effet foudroyant!...

Le colonel s'en aperçoit, et, voulant réparer sa faute, au milieu
du silence et de l'embarras de toute la société, il prononce d'une
voix émue :

— Sur mesépaulettes, général, je vous jure que je l'ignorais.

Emile Blondet.

— Mort aux Anglais ! s'écria le colonel Fondrebleu, er
lombant sur Hoxton, l'épée au poing, et agitant son croc
comme une aile brisée.

Ce fut une épouvantable mêlée.

— Mes dents ! hurla l'homme à la culotte élastique,
fondant sur Bagg, campé en boxeur émérite.

— Tu m'as fait perdre ma place, misérable, meurs !
En disant ces horribles paroles, Perpétue Lagoulu arra-
chait 133 cheveux rouges de
Toby.

Quant au pauvre Snob, il sup-
pliait Blanche Rivoli d'épargner
un garçon d'honneur.

— Courage! criait Maryan Slop,
détachant un coup de pied, au
hasard, dans le tas que formaient
les oorps agglomérés des adver-
saires furieux, et couvrant Hoxton
d'un regard amer et velouté.

combat avait lieu ::ous les regards

Pendant que cet horribi
bienveillants des sau-
vages immobiles , la
belle Turtle, pour pas-
ser le temps, faisait fu-
mer de force l'acadé-
micien, oublié sur le
sable, et qui se laissait
aller à ses impressions
pénibles.

—;A moi ! poète ! cria
Hoxton au chef des
sauvages. Viens- moi
en aide et ces jeunes femmes sont à toi. Elles feront de bonnes
mères et des épouses vertueuses. (Vauvenargues.)

L'élève de l'Ecole polytechnique, flatté d'être appelé poète en ce

moment suprême, donna l'ordre à ses gardes de se mêler des af-
faires d'autrui. Ils obéirent avec ivresse.

Cette intervention eut le meilleur résultat. Bientôt les assail-
lants mordirent la poussière. Foudrebleu et l'homme au nez d'é-
mail expirèrent « en vomissant un sang noir et écumeux. » (Féne-
lon.) Perpétue Lagoulu, Maryan Slop et Blanche Rivoli, emmenées
en esclavage, subirent de la part des habitants de l'île déserte les
derniers et même les avant-derniers outrages.

Bagg, Toby et Snob, légèrement égratignés, mais victorieux,
poussèrent de joyeux hourras en l'honneur de la vieille Angle-
terre.

Et la belle Turtle, abandonnant l'immortel nourrisson des Mu-
ses, se précipita au cou de l'élève distingué de l'élève Polytech-
nique, dont le teint l'avait séduite, en déclamant :

« Se tu ceux, faisons un rêve :
« Montons sur deux palefrois;
« Tu m'emmènes, je t'enlève,
« L'oiseau chante dans les bois,

— Tout de même, allons-y, répliqua doucement le grand chef.
Votre pipe de fer m'a rendu fou !

Ernest d'Hervilly.

(La fin au prochain numéro),

Samedi, 21 décembre 1867

BAJL. MASQUÉ A. L'OPÉBA

Abonnement personnel (12 bals) 40 fr.
S'adresser, pour la location, 3, rue Drouot.

C'est vendredi 6 qu'a paru dans le Voleur, journal populaire
illustré, le prologue du Lieutenant Robert, roman en deux parties,
par Alexandre de Lavergne, avec dessins inédits de Godefroy Du-
rand, et déjà une hausse considérable dans la vente atteste l'im-
mense succès de cette œuvre palpitante d'intérêt.

PRIME DE LA LUNE

Toute personne qui enverra directement en
mandat ou timbres-poste à M. F. Polo, directeur
du journal, 5, cité Bergère, à Paris, — le montant
d'un abonnement d'un an à la Lune, — aura
droit à l'une des deux primes suivantes :

1" PRIME

Tous les numéros de la Lune parus depuis le 15 juillet
jusqu'au 15 décembre.

Cette prime, complètement gratuite, s'adresse
surtout aux personnes qui désirent collectionner les charges
d'And. Gill.

2" PRIME

Un charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spécia-
lement pour la Lune par la maison Susse, place de la
Bourse, et contenant dix ravissantes aquarelles par Edouard
de Beaumont.

Pour recevoir cette prime dans les départements, on devra
joindre au prix de l'abonnement KO centime», montant
des frais d'envoi.

1* Avoir soin de bien indiquer celle des deux primes qu'on
choisit ;

2» Les personnes qui désirent avoir les «ïetMC primes de-
vront ajouter une somme de 2 francs aù prix simple de
l'abonnement d'un an.

Du TRAITEMENT des maladies contagieuses et affections de la peau
par la mé-
thode de

36, rue Vivienne (franco par la poste, 20 centimes).

CHABLE MÉDECIN SPÉCIAL
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Les trente-deux dents du pendu
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Régamey, Félix
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Mann <Motiv>
Rauchen <Motiv>
Frankreich
Tabakspfeife <Motiv>
Karikatur
Frau <Motiv>
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Künstler/Urheber (GND)
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Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 93, S. 93_3

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