A LA CAMPAGNE, RIEN N'EST PERDU
Dessin de B. Kabier.
REMXNXSGENGES
M. Blandiné, l'honorable M. Blandiné,
commis principal à l'administration des allu-
mettes ignifugées, achevait ses hors-d'œuvre
dans l'accoutumée crémerie qui lui fournis-
sait ses repas depuis trente-cinq ans, lorsqu'il
eut l'agréable surprise de voir entrer Galves-
ton, son ami Yorick Galveston, représentant
des mélasses insolubles du Paraguay et des
glaces tièdes du Canada.
— Eh ! bonjour, Yorick, comment va, cria-
t-il joyeusement au flegmatique insulaire qui
lui serra la main aussi tranquillement que
s'il n'était pas resté quatorze cent trente-
deux jours sans le voir.
Et la conversation s'engagea sous forme
d'un torrent s'échappant des lèvres de Blan-
diné et à peine endigué par quelques « yes »
et « of course » de Galveston.
Soudain Blandiné s'interrompit .
— Et votre omelette, mon cher ami, il me
semble qu'elle ne vient pas vite. Voyons,
Joseph, pressons un peu l'omelette au lard.
Dans le labyrinthe qui mène à la cuisine
(chimical room), on entendit la voix de Jo-
seph qui commandait:
— Chef, pressons un peu l'omelette de
M. Blandiné, saignante et soignée.
— Mais non, mais non! hurla Blandiné, ce
n'est pas pour moi que je réclame, c'est pour
mon ami Yorick, qui attend depuis une demi-
heure.
Alors, au milieu d'un silence dû principa-
lement à l'absence totale de tout autre client
dans cet humble Véfour, la voix de Joseph,
s'éleva, pleine à la fois de dignité, de rémi-
niscences et d'autorité :
— Chef, Homlet ! à l'as, pour Yorick.
Sécot.
Dessin de B. Kabier.
REMXNXSGENGES
M. Blandiné, l'honorable M. Blandiné,
commis principal à l'administration des allu-
mettes ignifugées, achevait ses hors-d'œuvre
dans l'accoutumée crémerie qui lui fournis-
sait ses repas depuis trente-cinq ans, lorsqu'il
eut l'agréable surprise de voir entrer Galves-
ton, son ami Yorick Galveston, représentant
des mélasses insolubles du Paraguay et des
glaces tièdes du Canada.
— Eh ! bonjour, Yorick, comment va, cria-
t-il joyeusement au flegmatique insulaire qui
lui serra la main aussi tranquillement que
s'il n'était pas resté quatorze cent trente-
deux jours sans le voir.
Et la conversation s'engagea sous forme
d'un torrent s'échappant des lèvres de Blan-
diné et à peine endigué par quelques « yes »
et « of course » de Galveston.
Soudain Blandiné s'interrompit .
— Et votre omelette, mon cher ami, il me
semble qu'elle ne vient pas vite. Voyons,
Joseph, pressons un peu l'omelette au lard.
Dans le labyrinthe qui mène à la cuisine
(chimical room), on entendit la voix de Jo-
seph qui commandait:
— Chef, pressons un peu l'omelette de
M. Blandiné, saignante et soignée.
— Mais non, mais non! hurla Blandiné, ce
n'est pas pour moi que je réclame, c'est pour
mon ami Yorick, qui attend depuis une demi-
heure.
Alors, au milieu d'un silence dû principa-
lement à l'absence totale de tout autre client
dans cet humble Véfour, la voix de Joseph,
s'éleva, pleine à la fois de dignité, de rémi-
niscences et d'autorité :
— Chef, Homlet ! à l'as, pour Yorick.
Sécot.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
À la campagne, Rien n'est perdu; Comment pensez-vous, élève Trousselard, ...
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 169 (29 Janvier 1898), S. 3
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg