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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 1) — Paris, 1867

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I 'EXPOSI I ION | M\ ERSE! 1 E DE 1S67 Il.l.liSI RÉE.

PALAIS DU CHAMP DE MARS

ET SES INSTALLATIONS

PAR M. F. DUCUINO.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

Le goût des expositions publiques a été de
tous les temps la manifestation de l'activité
industrielle el commerciale des peuples. Une
auguste autorité nous a dit quelle était l'opu-
lence de toul le littoral de la Méditerranée
avant que les Romains eussent asservi ces
régions, el alors que les bazars de Tvr et de
Carthage étalaienl au commerce du monde
leurs richesses merveilleuses. Nous ne par-
lons pas desjeux olympiques du PéToponèse,
qui étaient pour la Grèce lotit entière aussi
bien un concours d'artisans qu'un concours
de poètes et d'artistes; nous n'en parlons
pas, parce que les Grecs, comme pins tard
les Romains de la république , excluaient du
concours tout ce qui était étranger.

Lorsque, plus tard, Rome, après avob
dominé les peuples, voulut se les assimiler,
les expositions publiques reparurent avec les
Césars. Les historiens nous disent de quel
point du globe venaient les étoffes lamées
d'or, les bois rares, les perles précieuses,
d'où les armes bien trempées et les orfèvreries
ciselées à jour, d'où les aciers polis et les
cristaux brillants, et l'ambre, et les essences,
et tous les objets curieux, agréables ou utiles.

Après 1 invasion îles barbares et l'empire
romain disparu , le moyen âge , renouant peu
à peu la chaîne brisée de la civilisation, re-
prit le goût des expositions publiques. Car,
qu'est-ce autre chose quedesconcoursd'indus-
trie internationale que ces grandes foires où
se donnaient rendez-vous des extrémités de
la terre las marchands opulents et les arti-
sans fameux, maigre les hasards du voyage,
les dangers de la route et les incertitudes du
marché? Je me figure que ces longs con-
vois de marchands, se rendant aux foires du
moyen âgfi el que des voleurs armés atten-
daient sur la route, ne devaient guère différer
des caravanes qui traversent encore aujour-
d'hui le désert, chargées des produits de l'Asie
lointaine ou de l'Afrique mystérieuse.

L'entassement de richesses qui s'opéraîl
dans les grandes foires du moyen âge a lieu
de nous surprendre, si nous tenons compte
de l'imperfection de l'état social à cette
époque. Mais qui nous dit que ce n'est pas
par cette héroïque confiance des marchands
que te. civilisation a prévalu contre la barba-
rie? Voyez les républiques italiennes el la
lutte séculaire qui s'agite dans leur sein.

lutte don! 1rs navigateurs de Venise el de
Gènes, ainsi que les marchands de Pise et de
Florence sont les héros. Le monument de leur
triomphe est dans les Icta mercatorum, ce
Code de droil usuel dont toute la législation
commerciale moderne est sortie.

Sait-on que, môme dans notre France du
•noyen âge, l'établissement d'une foire a
ailli servir pins d'une Fois de sujet à une
guerre de province à province? La Provence
était orgueilleuse de sa foire célèbre : la
Champagne voulut avoir la sienne. Il faut voir
à quelles contestations cette rivalité donna
lieu ! Nous sommes bien fiers aujourd'hui des
progrès de la statistique et de notre puissance
d'enquête. Eh bien ! l'enquête à laquelle
donna naissance la rivalité de la Champagne
et de la Provence devrait nous rendre mo-
lestes sur nos ressources d'informations ■
ont y était dénombré par le menu, depuis
le nombre des toisons jusqu'au nombre dis
pieds de vigne.

Qu on nous pardonne ce court préliminaire :
il montre que la cause de la civilisation s'est
toujours rattachée intimement au goût des
expositions publiques; et aussi, que l'œui re
par nous tentée sur l'Exposition de 1867 a
un caractère d'utilité et de grandeur qu'on
voudra bien reconnaître; c'est notre espoir.

Les Expositions internationales.

L'Angleterre et la France ont seules réussi
jusqu'ici à attirer alternativement le concours
de tous les pays à leurs expositions. L'Expo-
sition universelle française de 1855, succé-
dant à l'Exposition universelle anglaise de
1851 , devait avoir forcément pour consé-
quence, à notre avis, les traités de commerce
de 1860, qui ont rapproché par la mutua-
lité des intérêts deux peuples divisés jusque-
là par la politique.

Espérons que Vienne et Berlin se piqueront
d'émulation vis-à-vis de Paris et de Londres;
el que de cette émulation hospitalière naîtra
une plus grande intimité d'intérêts el d niées,
qu'on a vainement demandée jusqu'à ce jour
;l la diplomatie.

La première Exposition universelle s'ouvrit
à Londres , nous l'avons dit, dans le prin-
lemps de 1851. — On était remis des ébran-
lements de 1848. L'Angleterre, à l'abri de ces
secousses profondes qui avaient ayité le Con-
tinent, suivait sa voie non-interrompue de
prospérité : la France aspirait, avec une vo-
lonté que rien ne détourne, à l'ordre et au
repos. La révolution était partout rentrée
dans son lit : les circonstances étaient donc
aussi favorables que possible. .

Le Palais , élevé à l'extrémité d'un parc de
Londres, offrit aux exposants accourus une
surface couverte, rez-de-chaussée et premier
étage, de 1)5 000 mètres cariés. Od n'avait

jamais rien vu de semblable; aussi aucun
exposant ne se plaignit de l'insuffisance de
l'espace.

En 1855 à Paris , on crut pouvoir se con-
tenter du Palais permanent des Champs-Ely-
sées, qu'on venait de construire, et qui mesure
avec son premier étage 56 000 mètres carrés,
d autant plus que la guerre de Crimée sem-
blait devoirdétourner les exposants des préoc-
cupations pacifiques de l'industrie. Cepen-
dant, malgré les circonstances défavorables,
l'empressement fut tel qu'on dut construire
après coup une galerie-annexe complétant
un espace de 80 000 mètres carrés, rez-de-
chaussée et premier étage, pour recevoir les
produits dont on n'avait pas prévu le con-
cours.

En 1802, Londres, éclairé par notre expé-
rience de I 855 . donna à son Palais tempo-
raire une contenance de 121 000 mètres,
sans autre dégagement. L'espace paraissait
libéralement mesuré sur les préi isions. Mais
Londres fut débordé par les demandes, en m me
Paris l'avait été en 1855. Les plaintes des
exposants sur l'insuffisance des espaces attri-
bués furent générales. Les exposants fiançais,
particulièrement, durent se résigner à des
réductions considérables , lorsqu'ils voyaient
à côté d'eux les exposants des pays voisins
remplir imparfaitement les espaces qui leur
avaient été réservés.

Quoi qu'il en soit, d'après les différences des
emplacements dans les trois concours inter-
nationaux de 1851, 1855 et 1862, on peut
observer que le développement du goût des
Expositions publiques s'empare de plus en
plus des sociétés modernes.

Sans doute , cet agrandissement des espa-
ces à chaque Exposition n'est pas dû unique-
ment à la multiplicité des produits exposés ni
au nombre des exposants; la nature des ob-
jets en exhibition y est aussi pour beaucoup.
Les machines, ces rédemptrices du travail
humain, se multiplient à mesure qu'elles se
perfectionnent, et envahissent de plus en plus
les Expositions, leur demandant la part du
lion ; et l'on verra tout à l'heure quelle place
d'honneur leur réserve le Palais du Champ
de Mars. De même, l'industrie dans ses pro-
grès vise déplus en plus au bon marché. Par
conséquent , le volume des objets exposés
grossit en raison inverse de leur prix.

Toutes ces raisons font que les exposants
ont une tendance déplus en plus manifeste à
se plaindre de l'insuffisance des espaces qu'on
leur livre.

Il

L'Exposition de 1867.

Cette grande solennité fut annoncée au
monde par un décret impérial du 22 juin
1803, rendu sur le rapport de M. Rouher ,
alors ministre du l'agriculture, du commerce
et des travaux publics.
 
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