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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 7.1928

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Buttin, Charles: Le gisant d'Ulrich de Werdt: quelques mots de supplément
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https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0056
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les mailles de leurs cottes ne leur duroient néant plus que toile doublée en trois doubles,
mais les passoient tout outre, etc1 ».
Si au lieu de Froissart on consulte Cuvelier, on va voir le glaive
(toujours la lance) également distingué du branc (l’épée) :
1373 Vos. glaives par compas à terre alez mettant
Et puis lor courrez sus à la hache et au branc.
On va voir, dans la suite de cet ordre, qu’on pouvait couper la hampe de
bois de ces glaives, ce qui prouve surabondamment qu’il s’agit d’une lance:
Les glaives qu’ils tenrrons nous yrons décopant,
Tuit seront desconfis par cestui convenant2.
On n’avait donc pas à brandir le glaive qu’on portait « L’aresteuil sous
l’aisselle et la pointe en avant » et c’est une erreur d’employer ce terme
comme synonyme d’épée en parlant des armes du xive siècle.
Nous nous excusons auprès de ceux de nos lecteurs qui seraient
familiarisés avec la lecture des auteurs du xive siècle, d’avoir dû ici enfoncer
une porte depuis longtemps ouverte.
Pour M. Gérock, nous nous contenterons de lui conseiller l’étude de
l’excellent Glossaire de Victor Gay ou il trouvera de nombreux exemples
du glaive-lance. Il y verra aussi qu’on ne peut se servir de ce terme
comme synonyme d’épée avant la fin du xve siècle.
Reste la courroie tenue dans les mains d’Ulrich et qui serait tout
simplement d’après M. Gérock la guige de son écu. Nous pensions avoir,
dans le chap. vu de notre étude, suffisamment étudié le maniement de
l’écu ; M. Gérock croit devoir reprendre cette étude avec des considéra-
tions héraldiques que nous avions écartées pour ne pas compliquer un
sujet déjà chargé. Suivons-le donc dans ses explications :
« Il faut y voir, dit-il, la guige qui servait à porter l’écu suspendu au
« col, lorsqu’il n’était pas à son poste de combat ».
L’écu, avions-nous dit, avait, pour employer les termes mêmes de
M. Gérock, deux postes de combat: l’un, quand, suspendu au col du
chevalier il était mis en chantel ; il jouait alors, pendant le combat à
la lance, le rôle d’une pièce de renfort du haubert et du plastron de fer
devant la poitrine du chevalier ; l’autre, avec le bras dans les énarmes,
lorsque, sa lance brisée, le chevalier dégainait et continuait le combat à
l’épée. Il est donc inexact de dire que la guige servait à porter l’écu
suspendu au col lorsqu’?'/ n’était pas à son poste de combat. Mais passons.
M. Gérock n’en est pas à une inexactitude près ; et revenons à la guige.

1 Froissart. Tome 1, p. 474, édition Buchon. Cf. encore 1, p. 529, II, p. 543, 544,
et passim.
2 Cuvelier. Chronique rimée de du Guesclin vers 22352 à 22355.
 
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