SUR LA GRACE, lîx
Demande IV.
Mais puisque la Grâce Chrétienne n'est
autre çhdse qu'une iuspiration d'amour &
de Charité, comment peut-elle être neces-
jjaire à la foy , puisqu'il faut croire avant
que d'aimer.
Réponse,
Il faut croire avant que d'aimer, parce
que la ccnnoiiiance précède l'amour , &
que pour aimer Dieu , il faut necessaire-
ment croire qu'ily a un Dieu. Mais si cette
créance qu'il y a un Dieu, n'étoit accom-
pagnée de quelque commencement d'a-
moar, ce ne seroit qu'une foi humaine &
semblable à celle des Démons s qui croyent
èc qui tremblent, comme dit S. Jaques, ôc
non pas une foi divine & utile pour le salut.
C'est ce que tous les Théologiens recon-
noisient aisez lors qu'ils enseignent qu'il n'y
a point de foi divine fine pia asfetlione volun-
tatisergaDeum^ sans que nôtre volonté soïjC
touchée de quelque mouvement de pieté
envers Dieu, qui la porte à embrasser les
veritez qu'il révèle. Et en effet, nul ne peut
croire 3 si sa volonté ne le porte à croire.
Vnhomme* dit S. Augullin, peut entrer danslnl™s
3 o ■ ' [ quftquam
/'£- Ecclefiam
poteft no«
• lens ; accedere ad altare potest nolens , accipere potest sacrauientnnt
aolens , credere non poteft niû volenî. In Joan* Trdiï* xe.
Demande IV.
Mais puisque la Grâce Chrétienne n'est
autre çhdse qu'une iuspiration d'amour &
de Charité, comment peut-elle être neces-
jjaire à la foy , puisqu'il faut croire avant
que d'aimer.
Réponse,
Il faut croire avant que d'aimer, parce
que la ccnnoiiiance précède l'amour , &
que pour aimer Dieu , il faut necessaire-
ment croire qu'ily a un Dieu. Mais si cette
créance qu'il y a un Dieu, n'étoit accom-
pagnée de quelque commencement d'a-
moar, ce ne seroit qu'une foi humaine &
semblable à celle des Démons s qui croyent
èc qui tremblent, comme dit S. Jaques, ôc
non pas une foi divine & utile pour le salut.
C'est ce que tous les Théologiens recon-
noisient aisez lors qu'ils enseignent qu'il n'y
a point de foi divine fine pia asfetlione volun-
tatisergaDeum^ sans que nôtre volonté soïjC
touchée de quelque mouvement de pieté
envers Dieu, qui la porte à embrasser les
veritez qu'il révèle. Et en effet, nul ne peut
croire 3 si sa volonté ne le porte à croire.
Vnhomme* dit S. Augullin, peut entrer danslnl™s
3 o ■ ' [ quftquam
/'£- Ecclefiam
poteft no«
• lens ; accedere ad altare potest nolens , accipere potest sacrauientnnt
aolens , credere non poteft niû volenî. In Joan* Trdiï* xe.