Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

DOI Artikel:
Tardieu, Charles: Exposition générale des Beaux-Arts à Bruxelles, [4]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0199
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EXPOSITION GÉNÉRALE

des

BEAUX-ARTS A BRUXELLES

(SUIT K 1.1

l faudrait une exposition spéciale pour rendre justice aux dessins, aux aqua-
relles (qui ont d'ailleurs leur exposition annuelle), et surtout à la gravure, art
précieux, trop négligé, et fatalement sacrifié dans le tohu-bohu d'une expo-
sition générale des Beaux-Arts. C'est à peine s'il nous reste assez de temps
et d'espace pour citer en courant les dessins et une splendide aquarelle de
M. Bida (Jérôme Savonarole), une aquarelle de M. Tschaggeny fils, un peu crue,
mais bien préférable à son grand tableau d'histoire, Eve pleurant la mort d'Abel;
une aquarelle de M. Camille Van Camp, dont nous sommes heureux de pouvoir donner une idée ;
les dessins aux trois crayons de M. Eugène Devaux; les faïences de M. Dange ; un carton mystique
de M. Constantin Meunier; un dessin original, la Loge, par M. J. B. Meunier, l'habile graveur de
la Chasse au Rat, de Madou; vin joli portrait dessiné par M. J. Raymaekers ; les cartons fantastiques
de M. Michel de Zichy; les admirables eaux-fortes de M. Jules Jacquemart; les gravures au burin
de MM. Biot, Desvachez, Demannez (Belgique), Gaillard (France), Raab (Allemagne), et l'exposition
multiple de M. Auguste Danse, qui fait preuve d'une virtuosité singulièrement variée, qu'il tienne à
la main le crayon, la pointe ou le burin.

Un des faits qui frappent le plus au Salon de Bruxelles, c'est l'immense progrès accompli par la
sculpture belge. Non pas que la Belgique ait attendu l'Exposition de 1875 pour avoir des sculpteurs et
pour rendre hommage à leur talent, mais le phénomène intéressant, le fait heureux, c'est qu'à l'ancienne
école de sculpture, phalange nombreuse d'artistes de mérite assurément, succède une jeune école
animée d'un souffle nouveau qui a l'esprit de ne pas se traîner à la remorque de ses prédécesseurs,
qui cherche sa voie, qui la trouve et se fait une physionomie personnelle sans pour cela se laisser
prendre aux séductions de l'excentricité plus funeste à la sculpture qu'à tout autre art.

Ees écoles étrangères sont à peine représentées, sauf la sculpture italienne, et spécialement
l'école de Milan. Les rares envois de l'école française ne donnent aucune idée de sa supériorité
généralement reconnue dans le domaine de la sculpture. Il n'y a guère à citer à l'actif de l'école alle-
mande qu'un plâtre de M. le professeur Auguste Wittig, de Dusseldorf, un groupe assez insignifiant
d'Agar et Ismaël. L'école milanaise se distingue par le fini des accessoires, la perfection et la précio-
sité de l'imitation dans le détail matériel. Exemples : la Jeune Fille au bain, de M. Guarnerio : impos-
sible de mieux fouiller les roseaux qu'elle écarte pour tâter de son petit pied la fraîcheur de l'eau.
C'est de la ciselure. Mais la jeune fille ! Son attitude maniérée, ses formes ankylosées, rendent indul-
gent pour le Soir du même artiste, une statuette d'enfant, une fillette qui fait en riant sa toilette de
nuit; le corps est soufflé et désossé, mais le mouvement est juste, et le sourire de la petite figure a du
piquant. Faust et Marguerite, de M. le professeur Tantardini, étonnante étude d'étoffes, d'ornements
et de broderies. C'est le chef-d'œuvre du tissage et de la passementerie. De près, on s'en amuse, mais
à trois pas on ne voit plus qu'une masse informe. On a plus de plaisir à regarder la Baigneuse du
même, dont le bras nu se courbe au-dessus de la tête avec une certaine élégance. Quant au Moïse

1. Voir tome III, pages 52, 126 et 153.
 
Annotationen