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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Tardieu, Charles: Exposition générale des Beaux-Arts à Bruxelles, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0200

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EXPOSITION GÉNÉRALE DES BEAUX-ARTS A BRUXELLES. 181

sauvé des eaux, de M. Erancesco Barzâghi, c'est de l'orfèvrerie égyptienne, de l'Aima Tadema en
marbre, mais la sculpture n'a rien de commun avec tous ces bibelots.

Les deux bustes de M. Cyprien Godebsky sont ce que la sculpture étrangère a de mieux au Salon
de Bruxelles : un Moujik ivre et une Jeune femme russe, morceaux remarquables qui mettent en
lumière deux faces d'un même talent : d'un côté, la franchise énergique, la réalité brutale ; de l'autre,
une finesse aristocratique, le goût dans l'arrangement des détails, un charme voluptueux, irrésistible.

La jeune école belge de sculpture se fait remarquer par sa sincérité, par l'élévation de ses vues,
par la diversité de ses talents et de ses aptitudes. Le jury des récompenses a décerné trois médailles,
qui ont été ratifiées par l'opinion publique : MM. Antoine Bouré, Paul De Vigne et Thomas Vinçotte.

M. Vinçotte a été médaillé, l'année dernière, au Salon de Paris, pour le plâtre de son Giotto, dont

Les Bohémiens.
Fac-similé d'un dessin de Camille Van Camp, d'après son aquarelle.

il expose à Bruxelles le marbre, œuvre exquise par la pensée et par la réalisation. C'est la statue de
Giotto enfant. Il sera plus tard l'élève favori de Cimabue, éducateur de son génie naissant; il sera
l'ami et le portraitiste de Dante Alighieri; il sera l'initiateur de la glorieuse école italienne, le grand
peintre auquel Laurent de Médicis fera élever un tombeau magnifique avec cette inscription :

Me ego swn per quem pictura extincta revixit.

Il n'est encore qu'un petit pâtre, mais déjà il a le pressentiment de sa mission et l'instinct de sa
gloire ; son regard levé vers le ciel semble évoquer des formes idéales, et son bras qui se
recourbe en un geste empreint d'audace hésitante, le crayon en arrêt qu'on croit voir trembler dans sa
main, trahissent et le désir ardent de saisir ces formes rêvées et la crainte de ne pouvoir s'en empa-
rer. C'est le talent chrysalide à la veille de s'épanouir papillon; c'est l'incarnation des ambitions, des
espérances et des timidités du génie adolescent qui se devine sans se connaître, partagé entre la con-
fiance et le doute; c'est aussi la signature de la jeunesse de l'auteur, qui n'avait pas vingt-cinq ans
 
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