L' art: revue hebdomadaire illustrée (1.1875 (Teil 3))

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d'ébène, enrichi de statuettes et de bas-reliefs d'ivoire et garni
de bronzes dores.

Ce meuble, chef-d'œuvre de l'art moderne, a été exposé dans
les galeries de l'Exposition universelle de 1867 et a obtenu une
médaille d'or.

De forme monumentale et elliptique de plan, il se compose,
comme il est dit plus haut, de deux corps superposés. Le
corps inférieur présente quatre portes vitrées séparées par des
sculptures sur ivoire, ofîrant en bas-relief des figures allégo-
riques.

La frise se compose de bas-reliefs très-fins, en ivoire, repré-
sentant des sujets allégoriques aux sciences et à l'industrie, figu-
rés par des groupes d'enfants.

Le corps supérieur, formant vitrine, est divisé en huit com-
partiments séparés par des colonnettes élégantes exécutées en
ébène, en ivoire sculpté et en bronze doré, et il est surmonté

R. T.

par un dôme qui sert de base à une belle figure de Renommée en
ivoire, grandeur tiers nature.

Ce meuble, destiné à être placé au milieu d'un salon, d'une
galerie ou d'une bibliothèque, est remarquable parle soin apporté
à son exécution, ainsi que par l'élégance de sa forme. Il est en
tous points digne de la récompense qui fut accordée à son auteur.
(H. tôt., 4m; diam , im 80 c.) Vendu 13,000 fr.

125. — Très-beau portrait de femme peint sur émail par
Petitot. Il est monté dans un médaillon ovale du temps, en or
émaillé bleu turquoise à ornements découpés à jour, fleurs peintes
en camaïeu et entourage d'améthystes. Dans un étui en peau de
chagrin clouté d'or. Vendu 3,600 fr.

234. — La Volupté^ jeune femme, en buste, de tace, la tête
légèrement penchée vers l'épaule droite; peignoir blanc orné
d'une rose, et laissant le sein gauche à découvert. Très-beau
pastel de Greuze. (H., 45 c; larg., 36 c.) Vendu 2,680 fr.

NÉCROLOGIE

Dans notre chronique étrangère du 24 janvier (tome I,
page 96) nous disions : le Schillcrverein de Marbach (Wur-
temberg) vient de commander au sculpteur Ernest Rau, de
Stuttgard, une statue de Schiller, qui sera inaugurée à
Marbach, ville natale du poète, en 1876, le <p mars, jour
anniversaire de sa mort. »

Nous apprenons aujourd'hui h mort du sculpteur Ernest
Rau, décédé à Stuttgard, à l'âge de trente-sept ans seule-
ment. Nous ne savons s'il a eu le temps d'achever son œuvre.

— On annonce de Turin la mort de Giovanni Colla,
fondeur de bronze. C'est de son établissement que sont
sortis le monument du comte Verde, la grille et les chapi-
teaux de la grande salle du château royal, commandés à
Pelagri par le roi Charles Albert; et la statue colossale de
la Madone qui se trouve sur la place de la cathédrale à
Plaisance.

— M. G. J. Pinwel est mort à Londres, le 8 septembre,
à 1 âge de trente-deux ans seulement.

C'était un artiste bien connu par sa collaboration aux
revues et publications illustrées; il comptait parmi les jeunes
membres de la Société d'aquarellistes qui donnent les plus
brillantes promesses.

— Nous recevons les renseignements suivants sur. un
homme qui vient de mourir à Paris, et dont lenom résume
en quelque sorte, pour les gens spéciaux, l'histoire des pro-
grès de la lithographie en France, M. Jean Engelmann :

Né à Mulhouse, dans les premières années de ce siècle,
M. J. Engelmann avait étudié l'art naissant de la lithogra-
phie sous son père, à qui l'on doit, outre un Traité sur la
matière, l'installation définitive à Paris de cet art qui devait
y faire de si éclatants progrès.

Le vrai titre de M. J. Engelmann, c'est la solution du
problème de l'impression lithographique en couleur, de la
chromolithographie.

Il a publié ces Livres d'Heures^ ces magnifiques missels,
où les admirateurs ne savent ce qu'il faut admirer le plus,
de la perfection de l'œuvre lithographique, ou de l'enveloppe
splendide dont elle a été revêtue.

On doit encore à M. Engelmann une autre application
de l'impression en couleur : c'est la chromolithographie
transparente, appelée par lui diaphanie, qui' permet de dé-
corer le verre de façon à imiter, à dépasser même comme
délicatesse la plus fine peinture émaillée, à des prix incom-
parablement moindres.

AUX ABONNÉS DE L'ART

Nous avons annoncé dans notre dernière livraison que nous
préparions un Numéro exceptionnel, qui serait entièrement con-
sacré à Michel-Ange. Nous nous trouvons obligés de renoncer à
ce projet pour deux motifs que tout le monde comprendra :

i° Les matériaux qui nous ont été rapportés de Florence sont
tellement considérables, qu'ils dépassent de beaucoup les dimen-
sions d'un seul numéro ;

2° Le temps matériellement nécessaire pour faire graver tous
les dessins que nous avons entre les mains, de manière :< les
pouvoir donner en une fois, nous obligerait à ajourner trop long-
temps cette publication.

Nous croyons donc devoir modifier notre plan primitif. Au

lieu d'une seule livraison, nous en consacrerons trois à Michel-
Ange, et chacune de ces livraisons aura une feuille de plus que
les numéros ordinaires.

Cette combinaison nous permettra de publier nos gravures à
mesure qu'elles nous seront livrées par les artistes qui en sont
chargés, et par suite de l'addition d'une feuille à chacun de
ces trois numéros, nos Abonnés se trouveront de fait avoir
reçu gratuitement un numéro en plus comme nous l'avions
promis.

La première livraison, celle que nous donnons aujourd'hui,
contient, outre trois gravures sur bois tirées hors texte, deux
eaux-fortes.

E. V.

Le Gérant, HIPPOLYTE HEYMANN.