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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Monument commémoratif
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0186

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CHRONIQUE

« De concert avec nos amis des États-Unis, nous pensons que
c'est une occasion solennelle d'associer la France et l'Amérique
dans une commune manifestation. Malgré la distance des temps,
les États-Unis aiment à se rappeler une ancienne fraternité
d'armes; toujours on honore chez eux le nom de la France. Le
grand événement que l'on doit fêter le 4 juillet 1876 nous permet
de célébrer avec nos frères d'Amérique la vieille et forte amitié
qui unit longtemps les deux peuples.

« Le nouveau monde s'apprête à donner à cette fête une splen-
deur extraordinaire; des amis des Etats-Unis ont pensé que le
génie de la France devait s'y montrer sous une forme éclatante.
Un artiste français a traduit cette pensée dans un projet digne de
son but, et qui a réuni tous les suffrages ; il s'est mis d'accord
avec nos amis d'Amérique et a préparé tous les moyens d'exé-
cution.

« Il s'agit d'élever, en souvenir du glorieux anniversaire, un
monument exceptionnel. Au milieu de la rade de New-York, sur
un îlot qui appartient à l'union des Etats, en face de Long-Island,
où fut versé le premier sang pour l'indépendance, se dresserait
une statue colossale, se dessinant sur l'espace, encadrée à l'horizon
par les grandes cités américaines de New-York, Jersey-City et
Brooklyn. Au seuil de ce vaste continent, plein d'une vie nou-
velle, où arrivent tous les navires de l'univers, elle surgira du
sein des flots ; elle représentera « la Liberté éclairant le monde. »
La nuit, une auréole lumineuse partant de son front rayonnera
au loin sur la mer immense.

« Ce monument sera exécuté en commun parles deux peuples,
associés dans cette œuvre fraternelle, comme ils le furent jadis
pour fonder l'indépendance. Nous ferons hommage de la statue
à nos amis d'Amérique ; ils se joindront à nous pour subvenir
aux frais de l'exécution et de l'érection du monument qui servira
de piédestal.

« Nous affirmerons ainsi, par un souvenir impérissable, l'ami-
tié que le sang versé par nos pères avait scellée jadis entre les
deux nations.

« Réunissons-nous pour célébrer cette fête des peuples mo-

ÉTRANGÈRE. 167

dernes : il nous faut être nombreux pour donner à cette mani-
festation l'élan qu'elle doit avoir, afin d'être digne du passé. Que
chacun apporte son obole; les plus faibles souscriptions seront
bien accueillies. Que le nombre des signataires témoigne des sen-
timents de la France.

« Les listes seront réunies en volumes pour être offertes à
nos amis d'Amérique.

« Reconnaissants de l'amitié dont on veut bien les honorer
aux Etats-Unis, les membres du Comité directeur ont accepté la
mission de prendre l'initiative du mouvement : il sera grandement
suivi de l'autre côté de l'Océan. Nous espérons recueillir partout
de sympathiques adhésions.

« Les souscriptions sont centralisées par la Société générale,
rue de Provence, 54, à Paris.

« Les bureaux du Comité sont rue Saint-Honoré, 175, à Paris.

« Le Comité de l'Union franco-américaine :

« Membres honoraires : MM. Washburne, ministre plénipo-
tentiaire des Etats-Unis; le marquis de Noailles, ambas-
sadeur de France à Rome ; le marquis de Rochambeau ;
A. Barcholdi, ministre plénipotentiaire de France à Was-
hington; W. Forney, commissaire général en Europe de
l'Exposition universelle des Etats-Unis.

MM. Ed. Laboulaye, président du Comité directeur ; Henri
Martin, Dietz-Monnin, vice-présidents; Oscar de La-
fayette, Jules de Lasteyrie, Paul de Rémusat, le comte
de Tocqueville, Wâddington, Cornélis de Witt, Jean
Macé, Wolowski, V. Borie, Aug. Bartholdi, de Lagorsse,
secrétaire-trésorier. »

Ajoutons que la statue qui doit s'élever dans la rade de New-
York sera en cuivre repoussé et aura 28 mètres de hauteur. Cette
œuvre colossale est due au sculpteur Bartholdi, l'auteur du Lion
de Belfort. Chaque souscripteur recevra une photographie de
Pierre Petit, représentant l'ensemble du monument, et pourra la
conserver comme souvenir.

CHRONIQUE

Allemagne. — Le conseiller Robert Tornow, de Berlin, a
légué sa collection d'objets d'art à la princesse Victoria de
Prusse, épouse du prince héréditaire. Cette collection passe
pour l'une des plus riches et des mieux choisies de l'Allemagne.
Si elle ne peut être laissée dans la galerie de la Johannistrasse
qu'elle occupe depuis longtemps, on prendra des mesures pour
s'assurer d'un autre local où elle pourra être rendue accessible
au public.

— M. le professeur R. Stang, de Dusseldorf (actuellement
à Nuremberg), connu par des gravures du Sposaliiio et de la
Fornarina de Raphaël, travaille à une grande planche d'après la
Cène de Léonard de Vinci. L'idée peut paraître étrange au
premier abord, car la fresque de Léonard est bien abîmée, et
d'ailleurs il en existe une gravure célèbre de Raphaël Morghen.
Mais c'est d'après une copie de Marco d'Oggione que Morghen
aurait exécuté sa planche, et M. Stang a eu la bonne fortune de
retrouver sous les restaurations maladroites de Belotti (1726) et
de Mazza (1770) des morceaux de la fresque du maître mi-
lanais. En outre il a pris copie de toutes les têtes d'études qui
se trouvent à Milan, à Weimar et dans le Mecklembourg. C'est
donc une œuvre toute nouvelle, une sorte de restitution de la
fresque par la gravure, que va tenter le graveur allemand. Il a
consacré une année à son dessin, et il compte qu'il ne lui faudra
pas moins de six ans pour venir à bout de la planche.

Angleterre. — Un incendie a détruit récemment, à Ham-
mersmith, un moulin d'huile qui était situé sur l'emplacement
de la maison de Turner. C'est là que le grand peintre a produit

ÉTRANGÈRE

8 octobre 1875.

quelques-uns de ses plus beaux tableaux et plusieurs des des-
sins originaux pour le Liber Studiorum. « West End, Upper
Mail, Hammersmith. j»

On annonce la publication prochaine de « l'Orphelin de
Pimlico » et d'autres esquisses, fragments et dessins de William
Makepiece Thackeray. Les dessins qui vont être publiés sont
d'une authenticité incontestée et seront reproduits par un pro-
cédé qui donnera un fac-similé fidèle des originaux. Le nombre
n'en est pas élevé, mais on le considère comme suffisant pour
donner une idée du faire habituel de M. Thackeray, bien que ses
représentants se montrent peu satisfaits de cette publication.

— Madame JennyLind Goldschmidt a fait don à l'église delà
Trinité, Wimbledon Park, à Londres, d'une verrière peinte, en
mémoire de feu le docteur VVilberforce, évêque de Winchester.
Le vitrail principal a pour sujet la Transfiguration; sur les vitraux
latéraux sont représentés saint Boniface et saint Swithin ; en
dessous le portrait de l'évêque debout, donnant la confirmation.
L'œuvre est due à MM. Meyer de Munich.

■— M. Ewing, sculpteur de Glasgow, a terminé le modèle de
la statue de Burns, qui doit être érigée en cette ville et dont les
frais ont été couverts par souscription publique. D'après le Builder,
c'est une œuvre qui sera considérée de tous comme un digne
tribut à la mémoire, du grand Écossais, et cependant le sculpteur
a eu de grandes difficultés à vaincre, car les rares portraits de
Burns présentent de notables différences, et chacun a son clan
d'admirateurs.

— L'Art Club de Liverpool se propose d'exposer au com-
 
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