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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Ménard, René: L' Art en Alsace-Lorraine: la statuaire monumentale
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0316

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE. 287

est l'œuvre de Jean Hammerer, auquel elle fut commandée en i486. Ce gracieux monument est sup-
porté par un pilier octogone entouré de six colonnettes. Une pieta forme le centre de l'œuvre. La
Vierge, saint Jean, les apôtres, les évangélistes avec leurs attributs symboliques, les martyrs, les saints
confesseurs, les Pères de l'Église, les anges forment de charmantes statuettes répandues sur tout le
pourtour de la chaire où il n'y en a pas moins de cinquante. Des figures grotesques couvraient autre-
fois la rampe de l'escalier. On croit que les deux figures qu'on voit au pied de la chaire sont le portrait
d'Hammerer et de sa femme. Cette admirable chaire a pu être sauvée des bombes allemandes, grâce au
blindage dont l'a fait entourer M. le chanoine Straub.

René Méxard,

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

XLI.

L'ART DU XVIIIe SIÈCLE, par Edmond et Jules de Goncourt,
Notules, Additions, Errata précédés du Titre et de la Préface du
Livre. Livraison contenant quatre eaux-fortes. Prix : 20 francs.
Paris, E. Dentu, libraire-éditeur, Palais-Royal, 17-19, galerie
d'Orléans. 1875. ,

'est avec un violent serrement de cœur que j'ai
lu ces soixante-sept pages bourrées de faits pleins
d'intérêt, d'observations toujours fines, pré-
cieuses, et qui par un simple mot révèlent l'artiste
passionné, délicat et chercheur Le monument
que les deux frères ont élevé à l'arc du xvin» siècle, il y a
dans ces simples notes tout ce qu'il faut pour le compléter et le
rendre définitif. Un sentiment pieux a décidé qu'il resterait ina-
chevé ; il n'y a qu'à s'incliner avec respect après avoir lu ces quel-
ques lignes de Préface, — il faudrait, hélas ! dire Postface pour
rester dans le vrai ; — toutefois on ne pourra s'empêcher de
protester contre le très-grand excès de modestie de M. Edmond
de Goncourt :

« Ce livre a été commencé par deux frères, en des années de
jeunesse ec de bonne santé, avec la confiance de le mener à sa
fin. Tout un mois, chaque année, au sortir des noires et mélan-
coliques études de la vie contemporaine, il était le travail dans
lequel se récréait, comme en de riantes vacances, leur goût du
temps passé. Et il y avait entre eux deux une émulation pour
définir dans une phrase, pour faire dire à un mot le cela presque
inexprimable qui est dans un objet d'arc. C'était leur livre pré-
féré, le livre qui leur avait donné le plus de mal.

(( Deux années encore ec YHistoire de l'Art français du
xviiie siècle — dans couces ses manifescations véritablement fran-

çaises — écaic cerminéc. Une année allait paraître I'École dk
Watteau, contenant les biographies de Pater, de Lancret, de
Portail, encadrées dans un historique de la domination du maître
pendant touc le-siècle. A cec avanc-dernier fascicule devait suc-
céder, l'année suivante, un travail général sur la sculpture du
temps, d'où se serait décachée, comme l'expression la plus origi-
nale de la sculpcure rococo, lapecice figure du sculpteur Clodio.v.

« Ces deux années n'onc pas écé données à la collaboracion
des deux frères. Le plus jeune esc more. Le vieux ne se senc pas
le courage, ec pourquoi ne le diraic-il pas ? le calenc d'écrire, lui
cout seul, les deux études qui manquent au livre. Du reste, s'il
s'en croyait capable, un sentiment pieux, que comprendront quel-
ques personnes, le pousserait, le pousse aujourd'hui à vouloir
qu'il en soit de ce livre ainsi que de la chambre d'un mort bien-
aimé, où les choses demeurent telles que les a crouvées la More. »

M. Edmond de Goncourc nous a déjà prouvé couc récemmenc
par son OEuvre de Watteau qu'il esc loin d'avoir fait ses adieux
à cec arc du xvme siècle que son frère ec lui onc écudié, pour-
suivi, disséqué même avec une si intelligence persévérance, un
amour si sincère, une si véridique fancaisie, en fanatiques de
couces les élégances, de cous les raffinements du goût le plus diffi-
cile, en enthousiastes de tout ce qui est beau, aimable et char-
mant.

Je suis persuadé que le xvin" siècle a trop bien conquis les
deux frères pour que le survivant lui soit jamais infidèle; il y
reviendra bientôt, soyez-en certain, et à notre très-grande joie.
En attendant il va nous donner un Prud'hon — c'est avoir un
pied dans le siècle dernier et dans le nôtre — et je vous le dis
tout bas, car c'est une grosse indiscrétion, nous aurons bientôt
aussi l'occasion d'applaudir de nouveau le romancier.

Louis Decamps.

1. La livraison qui vient de paraître chez Dentu est le complément de la première et magnifique édition qui a été imprimée à Lyon, chez Pcrrin, et a paru
en fascicules. Cette édition, devenue une véritable rareté bibliographique, ne s'obtient qu'a prix très-élevé quand, par hasard, il s'en rencontre un exemplaire.
 
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