L' art: revue hebdomadaire illustrée (1.1875 (Teil 3))

CHRONIQUE DE L

'HOTEL DROUOT.

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tuer : i" un prix de 300 mark (375 francs) pour le moyen de
nettoyer les plâtres sans porter aucune atteinte à la pureté des
contours; 2° un prix de 10,000 mark (12,500 francs) pour la
découverte d'une matière ayant les mêmes avantages que le plâtre,
mais possédant une dureté suffisante pour en faciliter le nettoyage
périodique sans inconvénient pour les reproductions.

Angleterre. — On annonce que sir Francis Grant, prési-
dent de la Royal Acadcmy, aurait résolu de résigner ses fonc-
tions à la fin de l'année par motif de santé, et déjà l'on désigne
pour lui succéder M. Frédéric Leighton.

— On parle de M. Aima Tadema pour remplacer, comme
membre associé de la Royal Academy, feu Walker, le peintre
dont la mort prématurée a fait, il y a quelques mois, une si dou-
loureuse sensation à Londres.

Belgique. — Le jury des récompenses du Salon de Bruxelles
a terminé son travail.

Voici le résultat de ses délibérations : Sont médaillés : Pein-
tres belges. — MM. Agneessens (portrait), Coosemans (paysage),
M"« Beernaert (idem), MM. R. Mois (marine), Th. Gérard et
A. Serrure (genre) et Lebrun (histoire). — Sculpteurs belges :
MM. Bouré, De Vigne et Vinçotte. — Peintres étrangers : De
Bochmann (Allemagne), Falguière et Goupil (France). La mé-
daille de l'architecture a été décernée à M. Henri Blomme,
d'Anvers.

En outre, à l'unanimité, le jury a inscrit, pour rappel, sur la
liste des médailles de sculpture M. Jules Pécher, d'Anvers, déjà
médaillé en 1857, mais pour la peinture. D'après le règlement
de l'Exposition, le même artiste ne peut obtenir deux fois la
médaille.

— Le conseil provincial du Hainaut a ouvert un concours
pour ériger un palais de justice à Charleroi.

Le ier prix (5,000 francs) a été remporté par M. Albert Ballu,
architecte à Paris, fils aîné de M. Théodore Ballu, membre de
l'Institut. Le 2e prix (2,000 francs), par MM. Henri Vildieu et
Alphée Tirant, architectes à Paris. Le y prix (1,000 francs),
par M. Albert Thomas, grand prix de Rome, architecte à Paris ;
irc médaille d'or, par M. Alph. Lebrun, architecte à Paris;
2e médaille d'or, par MM. Dionys du Séjour et Coligny, archi-
tectes à Paris; 3e médaille d'or, MM. Davioud etBourdais, archi-
tectes à Paris. Le conseil provincial a décidé que l'exécution du
projet couronné serait confiée à M. Albert Ballu, 1" prix.

Italie. — A Florence on travaille avec une grande activité
à la restauration de la salle du xvie siècle dans le Palazzo Vec-
chio, et l'on espère que cette belle salle, ornée des fresques de
Vasari, sera prête pour les fêtes de Michel-Ange. On dit que la
statue de Savonarole, œuvre récente du sculpteur Pazzi, sera
placée dans cette salle. On sait que Pazzi est l'auteur de la statue
de Dante qui se trouve à Florence, sur la place Santa Croce.

— La fonderie des chemins de fer romains vient d'exécuter
avec succès un moulage en bronze de la statuette de Benvenuto
Cellini qui se trouve dans la cour du Palazzo Vecchio à Florence.

— Le Bulletin de la Commission archéologique municipale
de Rome publie des gravures d'après des photographies de la
Vénus en marbre, découverte en décembre dernier dans les
fouilles de l'Esquilin. Ces photographies sont accompagnées d'un
article de M. C. L. Visconti qui considère ce marbre comme
une copie relativement récente de la statue de Scopas qui se
trouvait dans le temple de Mars, près du cirque Flaminien.

SOUSCRIPTION FALGUIERE POUR LES INONDES

Paris, Je 23 août 1M75.

Monsieur le Directeur,

M. Falguière vient de provoquer la formation d'un Comité
qui doit s'occuper des préparatifs de la vente des nombreux ou-
vrages qui lui sont déjà parvenus pour les inondés du Midi.

Ce Comité, qui aura à prendre toutes les mesures devant
assurer le plus grand succès possible à l'œuvre, se compose dé
MM. Baron, peintre; Barthélémy, statuaire; Bezard, peintre;
Bida, peintre; Blavet, rédacteur du Gaulois; P. A. Cot, peintre;
Falguière, statuaire; Gélibert, peintre; Hebrard, rédacteur du
Temps; Jacquesson de la Chevreuse, peintre; J. P. Laurens,
peintre; Mercié, statuaire ; Romain Cazes,peintre; D1' C. Soulages.

Dans une première réunion, il a été décidé, d'après les avis

de la plupart des artistes et de tous ceux qui s'intéressent à cette
entreprise charitable, que la vente, pour être productive, devait
se faire seulement dans le commencement de l'hiver, vers le
mois de novembre.

Le Comité a donc l'honneur de prévenir MM. les artistes
dont la générosité a pu être entravée par la brièveté des délais
indiqués dans les circulaires de M. Falguière, que, jusqu'au
ier novembre (date cette fois de rigueur), ils pourront adresser
leur offrande, 68, rue d'Assas.

Une exposition payante précédera la vente de quelques jours.

Pour le Comité :
Le Secrétaire, D1' C. Soulages.

CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT

Vente Corot.

(FinK)

220. Paysage composé ; seine d'Hamlet et le Fossoyeur :
effet de soleil couchant. (H., 50 c; L., 80 c.) 2,530 fr.

221. Sens (Yonne) : intérieur de la cathédrale. (H., 60 c;
L., 40 c.) 6,000 fr.

222. Paysage composé. Deux personnages sous des arbres;
unejeune branche s'incline sur eux. (H., 60 c.;L., 50c.) 1,800 fr.

223. Paysage composé; cours d'eau sous quelques arbres; au
fond, des fabriques. (H., 61 c.;-L., 50 c.) 2,700 fr.

On voit que la moyenne de ces prix n'a pas été très-élevée.
Sauf le n° 149, 15,000 fr., — le 11° 162, 9,500 fr. — et le
n" 221, 6,000 fr., les évaluations sont restées bien inférieures à
celles des tableaux, dessins et pastels de Millet. Il ne faudrait

tirer de ce rapprochement aucune conclusion défavorable à Corot.
Les grandes œuvres du maître avaient depuis longtemps quitté
son atelier. On sait d'ailleurs que, contrairement à l'habitude de
Millet, il finissait peu ses tableaux. La plupart de ceux qu'il
avait gardés et qui ont figuré à sa vente, même dans la catégorie
des « tableaux et esquisses terminés », n'étaient en réalité que des
études plus ou moins poussées, faites souvent en quelques heures.

Quant à ceux qui figurent au catalogue dans la seconde caté-
gorie, tout intéressants qu'ils puissent être pour qui veut étudier
les procédés du maître et se rendre compte de la manière dont il
attaquait et groupait ses masses, il faut bien avouer que ce ne
sont, en général, que des ébauches à peine dégrossies, dont les
parties ne sont pas même toujours indiquées. Aussi n'y en a-t-il
qu'un très-petit nombre qui aient dépassé le chiffre de 4. ou
500 francs.

1. Voir tome II, page 384, et tome III, page 23.