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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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La poêle de la Bastille
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0317

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288 L'ART.

XLII. .

VOYAGE AU PAYS DES PEINTRES; SALON DE 1875, par Ma-
rio Proth. Brochure in-8° de 107 pages avec dessins auto-
graphes de MM. Albert-Lefêuvre, d'Alheim, Amy, Bastien-

, „ n j _ ' ' r' H n esc pas moins net vis-a-vis de-l'Etat qui, « lui aussi, en

Lepage, Henry Lros, Jean Paul Laurens, Lhermitte, Léonce . v > j c ,>.-■,- , 1 ' '

dit:il,,compris que le génie du xixe siècle à pour double devise :
individualisme de chaque effort, de chaque volonté; association
libre et permanente des énergies individuelles. Ils n'ont eu que
des velléités d'émancipation, et ces velléités n'ont abouti qu'à des
avortements. » ; . •; ' r T

Petit, Frédéric Regamey. Chez Henri Vaton, libraire, 25, quai
Voltaire. 1875.

Ce n'est point l'œuvre d'un critique; l'auteur n'y a nulle pré-
tention, pas plus qu'il ne se pose en connaisseur. C'est simple-
ment la protestation d'un homme d'esprit et de bonne volonté,
profondément affligé de la situation actuelle de l'école française
et qui s'efforce de réagir contre l'action chaque jour plus désas-
treuse de l'enseignement officiel.

Il dit très-franchemenc la vérité aux artistes « qui n'ont pu
échapper encore à leurs préjugés, à leurs indifférences, à leurs
préventions, à leurs habitudes séculaires. Ils en sont encore aux
protectorats élégants et despotiques des temps jadis. « Ils n'ont pas,

sa qualité de Français, obéit à des routines et à des préjugés
archiséculaires. Il considère que l'art ne saurait vivre sans sa
bienveillance énorme et sa protection massive. Pour le soigner,
il s'assoit dessus. Pour le développer, il l'écreint. Par peur qu'il
ne tombe, il l'empêche trop souvent de marcher et il lui inflige
la disette pour lui épargner la débauche. Voilà pourquoi notre
fille est muette et pourquoi les artistes ont gardé leur effarou-
chement des anciens jours. »

On n'est pas obligé de partager les appréciations de M. Mario
Proth sur bon nombre de tableaux du Salon, mais on ne peut
méconnaître que son livre soit une bonne action.

Adolphe Piat.

LE POÊLE DE LA BASTILLE

AU MUSÉE DE SEVRES

Notre collaborateur, M. Champfleury, va publier très-pro-
chainement, à la librairie Dentu, une troisième édition de l'His-
toire des Faïences sous la Révolution. Des chapitres nouveaux et
de nouvelles planches complètent cet ouvrage, le premier qui ait
été entrepris sur l'art de la céramique sous la République. Nous
détachons du chapitre de la Bastille les nouveaux renseignements
suivants :

paris

Fabrique d'Olhvier.

C'était une fabrique considérable que celle d'Ollivier, à l'épo-
que où les événements de 1789 n'annonçaient pas encore la
chute de la royauté. La pièce la plus importante que nous con-
naissions de ce potier est un poêle représentant la Bastille, offert
à la Convention par l'important manufacturier du faubourg Saint-
Antoine. Toutefois l'idée de faire don à la Convention de ce
monument historique ne germa pas tout d'abord dans l'esprit du
potier. On le voit par l'article suivant d'une gazette du temps.
« J'avoue, Messieurs, disait le rédacteur des Affiches. Annonces
et Avis divers, que cette pièce, que quelque club patriotique adop-
tera sans doute, m'a singulièrement attaché. »

Camille Desmoulins, qui également imprima une annonce
détaillée de cette grande pièce de faïence dans son journal, les
Révolutions de France et de Brabant. poussa peut-être Ollivier à
ce don patriocique.

» C'est exactement la Bastille avec ses huits tours, ses cré-
neaux, ses portes, etc., coloriée au naturel avec des teintes tirées
des minéraux et fixées au feu, écrivait Camille Desmoulins.

« Sur la forteresse s'élève un canon, orné à la base des attri-
buts de la liberté : bonnet, boulets, chaînes, coqs et bas-reliefs ;
les couleurs de la fonte, du cuivre, du marbre, de l'airain, y
sont parfaitement imitées et inaltérables. »

Cette partie de la décoration de la Bastille, conservée au
Musée de Sèvres, c'est-à-dire le cansn et les emblèmes de la
libercé, a malheureusement disparu. Il est présumable qu'une table
de faïence recouvrait le monument, et que sur cette table se
trouvaient les attributs nationaux décrits dans l'annonce des
Révolutions de France et de Brabant.

Ce qui en reste à peu près intact sur une des pièces les plus
importantes des collections de la Manufacture, c'est la signature

iiivnk

^Antoine

sur émail du potier qui se remarque sur la façade principale de
la Bastille, près de l'ouverture donnant passage au combustible.
Le poêle décora et chauffa la salle des Tuileries où se tenait la
Convention et on peut attribuer aux instruments de chauffage la
dégradation de cette signature dont on voit ici le fac-similé

'fa
exact.

Champfleury.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VERON.
 
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