L' art: revue hebdomadaire illustrée (1.1875 (Teil 3))

Blason des Méuicis.
Fac-similé d'une gravure de Stefano délia Be!la.

LE QUATRIÈME CENTENAIRE

D E

MICHEL-ANGE BUONARROTI

a plus belle route du monde est, je crois, celle qui mène en Italie; c'est du
moins celle que l'on parcourt avec le plus de joie au cœur, doucement ému à
la pensée de retrouver, comme de vieux amis qui vous attendent, toutes ces
beautés en compagnie desquelles on a passé tant d'heures exquises. Ce sentiment
de joie était cette fois plus intime encore : il s'agissait de faire dans la plus sédui-
sante des villes de l'Italie un pèlerinage en l'honneur du plus grand génie
artistique qui ait jamais existé. Les œuvres du maître, éparses dans les musées
de l'Europe, devaient être, pour la circonstance, réunies dans sa patrie. Voir Michel-Ange à
Florence et le voir tout entier, quelle fête !

Toutes les académies du monde avaient envoyé des délégués : Anglais, Allemands, Espagnols,
Belges, Américains, Français, Suédois, Russes, Danois, Grecs, tous étaient accourus. — Admirable
privilège du génie ! les frontières s'abaissent, les nationalités disparaissent, il ne reste plus que
l'humanité qui vient se recueillir devant le berceau, devant les œuvres, devant la tombe de celui qui
est son orgueil !

Les fêtes ont commencé le dimanche 12 septembre. Les représentants étaient convoqués dans
Tome III. 10 '