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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Chronique étrangère
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Faits divers
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0187

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i68

L'ART.

mencement de novembre un choix d'oeuvres de David Cox,
tout à fait caractéristique du talent de ce peintre.

Belgique. — Les journaux de Bruxelles font entendre un
toile général, à bien peu de chose près, contre certaines acquisi-
tions faites au Salon par le gouvernement; on ne pardonne sur-
tout pas l'achat, pour le Musée Moderne, de la Coupe de
l'amitié, peinture de M. Joseph Coomans qui semble exécutée en
vue des boîtes de confiseurs. 11 n'y a cependant en aucune façon
lieu à tant s'exclamer; rien n'est moins surprenant; le ministre de
l'intérieur actuel continue purement et simplement les invariables
errements de ses prédécesseurs; il n'a ni plus ni moins qu'eux
un faible très-prononcé pour le mauvais et le pire, et c'est ainsi
que la Belgique possède un des plus pitoyables Musées modernes
de l'Europe. Avec la moitié de ce qu'on a dépensé pour former
la plus qu'étrange collection bruxelloise, — elle est telle que
jamais on n'a pu parvenir à trouver quelqu'un qui consentît à en
rédiger le catalogue, — un homme de goût aurait réussi à con- j
stituer une galerie de véritables œuvres de choix qui eussent été
du plus précieux enseignement pour l'école belge et eussent fait
la joie des connaisseurs.

— Si le Salon de Paris de 1875 écait faible5 très-faible, celui
de Bruxelles est faiblissime, et, sans doute pour aider à mieux
mettre ce fâcheux état de choses en lumière, le ministre a placé
à la tête de la Commission directrice un sénateur qui ne pos-
sède en matière d'art que des notions incommensurablement
vagues. M. Cannart, — c'est son nom, — dont la présidence
excentrique est en train de devenir légendaire, exerce une
influence prépondérante et l'emploie tout spécialement à rempla-
cer par la quantité la qualité des lots à acquérir parmi les
œuvres exposées, pour une tombola dont l'organisation est con-
fiée aux soins de la Commission directrice. Il faut être doué
d'une dose extraordinaire de résignation, pour se décider à ache-
ter des billets qui vous exposent à gagner un des lots qui font le
bonheur de M. le sénateur Cannart.

— M. Alphonse Balat, l'auteur du projet adopté pour le
Palais des expositions et fêtes publiques qui doit être élevé à
Bruxelles, rue de la Régence et place du Musée, vient de faire
commencer les constructions. L'éminent architecte compte pous-
ser les travaux avec une grande rapidité.

FAITS DIVERS

— Le Musée des antiques du Louvre vient de s'enrichir de
six bustes d'empereurs romains découverts près de Lambèse,
en Afrique.

— Sous ce titre : Point de vue particulier sur Callot. la livraison
d'octobre de la Gaiette des Beaux-Arts contient un très-intéressant
article de notre collaborateur M. Champfleury, qui, haïssant avec
raison les phrases sonores toutes faites et les éloges conventionnels
qui sont la plaie de la critique artistique, n'hésite pas à démon-
trer que le mérite de l'artiste lorrain a été étrangement surfait.
« Chaque nouvelle étude de Calloc me renforçait dans l'idée qu'il
fallait le regarder comme un graveur raisonnable, d'une imagi-
nation médiocre, qui n'avait peut-être pas la valeur de son con-

1 temporain Abraham Bosse, l'homme qui donne le mieux l'idée
des costumes, des professions et des façons d'être des gens de son
époque. » Ainsi s'exprime M. Champfleury, et c'est excellem-
ment dit.

— Le buste de Beethoven, que M. Francis de Saint-Vidal
avait exposé au Salon de cette année, a été acheté pour le nouvel
Opéra.

— M. G. Coindre prépare une seconde série de vingt eaux-
fortes de sa publication : Besançon qui s'en va. souvenirs pitto-
resques et archéologiques ; elle paraîtra en décembre prochain, chez
l'éditeur Cadart, 58, rue Neuve-des-Mathurins, à Paris, et chez
Marion, libraire-éditeur, place Saint-Pierre, à Besançon.

NÉCROLOGIE

Une des rares femmes (la seule peut-être) qui aient
écrit des symphonies, M""-- Farrenc, fille de Jacques Dumont,
le statuaire, ancien pensionnaire de l'Académie de France à
Rome, vient de mourir à l'âge de soixante et onze ans. Elève,
pour le piano, de Moscheles et de Hummel, et pour l'har-
monie et la composition, du savant Reicha, M"'e Farrenc
s'esta la fois distinguée comme virtuose et comme composi-
teur. Elle laisse nombre d'ouvrages pour piano : des études,
des morceaux avec orchestre, des trios, des quatuors, des
quintetti, des septuors et plusieurs symphonies à grand
orchestre, d'une inspiration un peu froide, mais écrites avec
une grande correction et un art parfait.. M'ne Farrenc avait,
avant que le goût en France se fût tourné aux composi-
tions classiques, une sorte de culte pour les œuvres alors
trop généralement méconnues des illustres compositeurs alle-
mands et notamment de Hummel, qu'elle considérait comme
le modèle le plus parfait des pianistes qui ont écrit pour
leur instrument.

Mme Farrenc a rempli pendant plusieurs années les fonc-
tions de professeur de piano au Conservatoire. Elle a con-
tribué à la grande édition du Trésor des Pianistes, entre-
prise par son mari, qui lui-même était un musicien distingué

et passionné pour les œuvres des compositeurs allemands
du siècle passé.

M""" Farrenc, qui descendait par les femmes de la famille
Coypel, était tante de M. Reyer, l'auteur de la Statue.

— M. G. J. Paul Fischer, peintre en miniature, et peintre
de la cour en cette qualité, sous George IV, est mort ces
jours-ci à Londres; il a été enterré le 16 septembre,90'' anni-
versaire de sa naissance. M. Fischer a survécu longtemps au
genre artistique, qu'à son heure il pratiquait avec succè-.'.

— Le célèbre peintre russe Théodore Bruni, autrefois
recteur de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pécersbourg,
et depuis 1866 directeur de l'Ecole de Mosaïque, vient de
mourir à l'âge de soixante-quinze ans. Théodore Bruni laisse
un nom justement honoré en Russie. Parmi ses œuvres les plus
remarquables, se trouvent la Mort de Cléopàtre; les Copies
des fresques de Raphaël, Jésus au Jardin de Gcthsemani
(maintenant au Musée de l'Ermitage) et le Serpent d: airain,
dont on a fait grand bruit.

— M. Luigi Delisi,-sculpteur sicilien, est mort subite-
ment le 8 septembre, à Palerme. Peu de jours auparavant
son Ange déchu était encore, à l'Exposition de cette ville,
l'objet de l'admiration générale.

Le Propriétaire. Rédacteur en chef, EUGÈNE VÉRON.
 
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