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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Expostition des oeuvres de Barye
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0291

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EXPOSITION DES OEUVRES DE BARYE

m el on la décision prise dans une de ses précédentes réu-
nions, le Comité de l'Exposition Barye a envoyé à Sir
Richard Wallace la lettre suivante :

« Un Comité s'est formé pour organiser, dans la grande salle
de l'Ecole des Beaux-Arts, une Exposition des œuvres du grand
artiste que la France vient de perdre, le sculpteur Barye.

« Ce Comité se compose de : M. E. Guillaume, membre de
l'Institut de France et directeur de l'École des Beaux-Arts,
président ; de M. Barbedienne, fabricant de bronzes, vice-pré-
sident ; de M. E. Véron, secrétaire; de MM. About, Chena-
vard, P. Dubois, H. Dumesnil, Falguière, Français, Genevay,
Gérôme, Louvrier de Lajolais, Matout, Moulin et Pascal.

« Dans sa dernière réunion le Comité a décidé, à l'una-
nimité, que, en témoignage de reconnaissance pour des souvenirs
que le temps n'effacera pas du cœur des Français, une lettre
vous serait adressée, pour vous prier de faire au Comité de
l'Exposition des œuvres de Barye l'honneur de permettre que
votre nom soit inscrit parmi ceux de ses membres.

« L'art n'a point de patrie, mais les artistes en ont une.
Barye aimait ardemment la sienne et il a été profondément
touché de ce que vous avez fait pour elle. En vous priant de

vous associer à l'œuvre que nous entreprenons, nous sommes
certains d'être en parfait accord avec les sentiments patriotiques
qui l'animaient.

« Nous osons donc espérer, Monsieur, que vous ne nous
refuserez pas l'honneur et la joie de vous compter parmi nous. »

Voici la réponse que le Comité a reçue de Sir Richard
Wallace :

« J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m'écrire au nom du Comité de l'Exposition des œuvres de
Barye.

« Veuillez exprimer à Messieurs les Membres de ce Comité
combien je suis touché des sentiments exprimés dans cette lettre.

« Je suis très-fier de l'offre qu'ils veulent bien me faire et
cela sera un grand honneur pour moi de voir mon nom associé
aux leurs.

« Mon absence de Paris m'empêchera malheureusement de
prendre part à leurs travaux, mais tous mes vœux les plus sin-
cères seront pour la pleine et brillante réussite de l'Exposition
des œuvres du grand artiste que la France a malheureusement
perdu. »

CHRONIQUE

Allemagne. — On organise à Munich, pour l'année pro-
chaine, une exposition allemande d'art et d'industrie artistique,
pour le jubilé du Kunstgen erbe-Verein de cette ville (Société des
arts industriels). Le programme comporte une sorte de Manches-
ter allemand : exposition de trésors d'art, d'œuvres des anciens
maîtres allemands; une section moderne, une section pour les
arts industriels et une section scolaire. L'exposition s'ouvrira le
15 juin 1876 pour se fermer le 15 octobre.

— Le Musée Kaulbach est ouvert à Munich depuis le 3 oc-
tobre.

— Le 25 octobre a commencé à Cologne la vente de la
collection des barons Alexandre et Henri Von Minutoli, sous la
direction de M. J. M. Heberle. Le catalogue ne comprend pas
moins de 6,277 numéros !

— Nous avons déjà parlé d'un groupe colossal destiné à
perpétuer le souvenir des représentations dramatiques populaires
du « Mystère « de la Passion, à Oberammergau, en Bavière, et
nous avons raconté les difficultés qu'il a fallu vaincre pour
transporter ce groupe jusqu'à son emplacement définitif. Ces
difficultés ont été vaincues. Le groupe, qui représente l'épisode
capital de la Passion de Jésus, la mise en croix, a été solennel-
lement inauguré il y a quelques jours en présence d'une foule
immense.

Angleterre. — L'exposition d'hiver de la Dudley Gallery
vient de s'ouvrir à Londres. Elle est consacrée à la peinture à
l'huile qui alterne, dans cette galerie, avec l'aquarelle. D'après
les journaux anglais, cette exposition de tableaux modernes n'au-
rait rien d'extraordinaire. VAcademy notamment en déplore la
banalité.

Belgique. — M. Van Moer vient de terminer pour S. M. le
roi des Belges quatre grands panneaux, représentant des vues
de Venise, qui sont partis pour le château royal de Ciergnon,
dans les Ardennes. Ces tableaux ont cela de particulier qu'ils
sont destinés, non pas à recevoir la lumière, mais à la donner. On
cite à ce sujet un mot piquant de l'acquéreur. Le peintre, avant
de se mettre à l'œuvre, était allé visiter le local qu'il était appelé

ÉTRANGÈRE

4 novembre 1875.

à décorer; et quel local ! un escalier obscur, un palier ténébreux.
A son retour, se trouvant en présence du Roi, le peintre crut
pouvoir insinuer que le local était singulièrement défavorable.
Mais le Roi répondit : « Je le sais bien, mon cher monsieur Van
Moer, mais je compte sur vos tableaux pour l'éclairer. » La
réponse désarma l'artiste qui se mit résolument à la besogne. Il
lui fallut d'abord organiser dans son atelier une sorte de fac-
similé de l'obscurité qu'il avait constatée à Ciergnon, puis s'ef-
forcer de réaliser le programme royal. Il en est venu à bout,
mais après quatorze mois d'un travail assidu, bien qu'il sache
Venise par cœur. Par exemple, la réussite est complète. C'est un
véritable tour de force, qui déroute l'imagination. Pour bien voir
ces tableaux, il faut qu'on n'y voie goutte. Et il n'y a pas à
dire, la pénombre pour laquelle ils ont été composés s'illumine à
leur foyer. Seulement on conçoit que M. Van Moer ne se soit
pas soucié d'exposer publiquement ses panneaux, avant de les
expédier à Ciergnon. Dans aucune salle d'exposition, si défec-
tueuse qu'elle pût être, il n'aurait trouvé le jour, ou plutôt
l'absence de jour et de lumière qui a été la condition détermi-
nante de son œuvre.

Etats-Unis. — Un des plus importants recueils périodiques
qui se publient en Amérique, The International Review, de
New-York, a pris l'excellente décision d'ouvrir dans ses colonnes,
à partir du ier janvier 1876, une importante section spécialement
consacrée à l'art européen. Un rédacteur en chef a été nommé
pour cette partie de la Revue; c'est M. Philip Gilbert Hamerton,
l'éminent Directeur du Port-folio de Londres, qui a été désigné;
on ne pouvait faire choix plus heureux.

Italie. — La Societa Sondiaria italiana. en faisant pour-
suivre les fouilles près du temple de la Minerva medica, à Rome,
a découvert des colombaires ornés de peintures d'une grande
valeur artistique. Les plus remarquables, représentant des sujets
guerriers, remontent aux premiers temps de l'Empire. Les fresques
qui ornent les voûtes du colombaire datent de l'époque des Anto-
nins. Elles traitent des allégories; on y voit une Cérès, un Apollon,
un repas funèbre et quelques pigeons sans grande valeur ; en re-
 
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