LA VIE
DR
MICHEL-ANGE BUONARROTI"
L semble que les peuples de l'Europe occidentale prennent un sentiment chaque:
jour plus exact du rôle de l'intelligence dans la direction des affaires humaines.
Les hommes qui ont servi la civilisation par leurs vertus ou par les efforts de
leur esprit deviennent l'objet d'hommages de plus en plus empressés. L'usage
s'établit partout de fêter comme des dates heureuses pour l'humanité le retour
des anniversaires qui nous ramènent le souvenir de la naissance des hom rces
— dont les œuvres ont honoré leur temps et leur pays.
C'est ce que vient de faire l'Italie pour le plus étonnant peut-être des esprits qui lui doivent la
naissance, pour cet homme qui fut à la fois le plus admirable sculpteur, le plus grand peintre, le
plus merveilleux architecte, le poëte le mieux inspiré de son temps, pour Michel-Ange Buonarroti.
Pendant que dans l'Europe entière Florence conviait à ces fêtes prochaines tous les hommes que
touche la gloire des arts, M. Aurelio Gotti, directeur général des Musées de Florence qui lui
doivent de brillants développements et une si intelligente réorganisation, rêvait d'élever au souvenir
du grand artiste un monument digne de lui et plus durable, qui restât comme une démonstration
éclatante, que nul n'avait mieux que lui mérité la gloire qui s'attachait à son nom, que nul n'était
plus que lui digne de ces hommages enthousiastes des peuples qui représentent dans le monde moderne
la civilisation par le développement harmonique de la science et de l'art.
La vie de Michel-Ange a été écrite autrefois par ses contemporains, Condivi et Vasari. D'autres
écrivains ont depuis repris le même sujet en y ajoutant dos traits nouveaux puisés de côté et d'autre,
et parfois, il faut bien le dire, un peu au hasard. A mesure que le sens critique devient dominant
dans la science historique, on éprouvait le besoin de reviser un certain nombre de faits qui sentaient
plus ou moins la légende et dont la preuve était difficile à faire. Les discussions et les appréciations
individuelles, divergentes et passionnées, s'accumulaient, sans qu'il parut possible d'arriver à des
solutions précises et démontrées.
Il y a quelques années, le conseiller Cosme, de la maison Buonarroti, légua par testament à la
ville de Florence la Casa Buonarroti, les collections et les archives qui en faisaient partie, mais
en entourant la conservation de ces précieux documents de précautions qui semblaient devoir
les rendre inutiles, car on aurait pu croire, à prendre la lettre même du testament, qu'il en inter-
disait la publication. Évidemment le testateur n'avait pu avoir une pareille intention; le soin
même qu'il prenait de les léguer à la patrie de Michel-Ange excluait la pensée d'avoir voulu les
ensevelir dans un oubli qui aurait équivalu à leur destruction. Ce qu'il avait voulu manifestement,
c'est que ces pièces précieuses ne pussent être distraites du trésor dont elles faisaient partie. Une
interprétation libérale et intelligente permit de les copier sur place, à la seule condition que les
originaux ne pourraient jamais sortir des archives où. ils étaient placés.
M. Gaetano Milanesi put donc en prendre copie dans l'intention de publier pour l'époque du cen-
tenaire les lettres écrites par Michel-Ange lui-même, réservant le reste pour une publication ultérieure.
Le recueil des lettres de Michel-Ange ne peut manquer évidemment de présenter un vif intérêt,
t. La vie de Michel-Ange Buonarroti, racontée à l'aide de documents nouveaux, par Aurelio Gotti, directeur général des Musées
de Florence, i vol. iu-8° de 380 pages, plus 1 volume d'appendices, pièces et documents a l'appui, index, etc., de 295 pages. — La
Librairie de l'Art publiera prochainement la traduction de rot ouvrage par MM. Paul Leroi et Raymond Reynders, seuls propriétaires du
droit de reproduction et de traduction en français.
DR
MICHEL-ANGE BUONARROTI"
L semble que les peuples de l'Europe occidentale prennent un sentiment chaque:
jour plus exact du rôle de l'intelligence dans la direction des affaires humaines.
Les hommes qui ont servi la civilisation par leurs vertus ou par les efforts de
leur esprit deviennent l'objet d'hommages de plus en plus empressés. L'usage
s'établit partout de fêter comme des dates heureuses pour l'humanité le retour
des anniversaires qui nous ramènent le souvenir de la naissance des hom rces
— dont les œuvres ont honoré leur temps et leur pays.
C'est ce que vient de faire l'Italie pour le plus étonnant peut-être des esprits qui lui doivent la
naissance, pour cet homme qui fut à la fois le plus admirable sculpteur, le plus grand peintre, le
plus merveilleux architecte, le poëte le mieux inspiré de son temps, pour Michel-Ange Buonarroti.
Pendant que dans l'Europe entière Florence conviait à ces fêtes prochaines tous les hommes que
touche la gloire des arts, M. Aurelio Gotti, directeur général des Musées de Florence qui lui
doivent de brillants développements et une si intelligente réorganisation, rêvait d'élever au souvenir
du grand artiste un monument digne de lui et plus durable, qui restât comme une démonstration
éclatante, que nul n'avait mieux que lui mérité la gloire qui s'attachait à son nom, que nul n'était
plus que lui digne de ces hommages enthousiastes des peuples qui représentent dans le monde moderne
la civilisation par le développement harmonique de la science et de l'art.
La vie de Michel-Ange a été écrite autrefois par ses contemporains, Condivi et Vasari. D'autres
écrivains ont depuis repris le même sujet en y ajoutant dos traits nouveaux puisés de côté et d'autre,
et parfois, il faut bien le dire, un peu au hasard. A mesure que le sens critique devient dominant
dans la science historique, on éprouvait le besoin de reviser un certain nombre de faits qui sentaient
plus ou moins la légende et dont la preuve était difficile à faire. Les discussions et les appréciations
individuelles, divergentes et passionnées, s'accumulaient, sans qu'il parut possible d'arriver à des
solutions précises et démontrées.
Il y a quelques années, le conseiller Cosme, de la maison Buonarroti, légua par testament à la
ville de Florence la Casa Buonarroti, les collections et les archives qui en faisaient partie, mais
en entourant la conservation de ces précieux documents de précautions qui semblaient devoir
les rendre inutiles, car on aurait pu croire, à prendre la lettre même du testament, qu'il en inter-
disait la publication. Évidemment le testateur n'avait pu avoir une pareille intention; le soin
même qu'il prenait de les léguer à la patrie de Michel-Ange excluait la pensée d'avoir voulu les
ensevelir dans un oubli qui aurait équivalu à leur destruction. Ce qu'il avait voulu manifestement,
c'est que ces pièces précieuses ne pussent être distraites du trésor dont elles faisaient partie. Une
interprétation libérale et intelligente permit de les copier sur place, à la seule condition que les
originaux ne pourraient jamais sortir des archives où. ils étaient placés.
M. Gaetano Milanesi put donc en prendre copie dans l'intention de publier pour l'époque du cen-
tenaire les lettres écrites par Michel-Ange lui-même, réservant le reste pour une publication ultérieure.
Le recueil des lettres de Michel-Ange ne peut manquer évidemment de présenter un vif intérêt,
t. La vie de Michel-Ange Buonarroti, racontée à l'aide de documents nouveaux, par Aurelio Gotti, directeur général des Musées
de Florence, i vol. iu-8° de 380 pages, plus 1 volume d'appendices, pièces et documents a l'appui, index, etc., de 295 pages. — La
Librairie de l'Art publiera prochainement la traduction de rot ouvrage par MM. Paul Leroi et Raymond Reynders, seuls propriétaires du
droit de reproduction et de traduction en français.