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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Yriarte, Charles: Exhibition of the Royal Academy of Arts, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0269

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EXHIBITION

OF THE

ROYAL ACADEMY OF ARTS

(P.M.)

onsieur Orchardson est l'un des artistes dont l'Ecole doit
s'honorer; il a envoyé cette année quatre tableaux, deux excel-
lents portraits, une petite scène poétique sur la lagune qu'il a
intitulée Moonlight {Clair de lune), que nous reproduisons et un
tableau de genre charmant, Trop bon pour être vrai. Ce dernier sujet
représente un marchand de fruits en plein vent qui offre en appât,
à deux enfants, la pomme qui doit les tenter, et les deux babys
hésitent et se demandent si véritablement un tel sort est le leur, si
le marchand ne raille point. Je ne donne pas le sujet comme épique,
mais peu importe. Là, comme dans ses portraits, M. Orchardson se
révèle un peintre; il a vin vif sentiment de la couleur; ses portraits, tous un peu verdàtres de colo-
ration, sont profonds et expressifs, les carnations sont généralement très-fines, les mains très-étudiées
et bien dessinées; je ne reproche à cette peinture-là que certaines habitudes de palette qui consistent
à broyer chaque ton avec une couleur qui sert de base, couleur verdâtre qui donne au tableau un
aspect général monotone. Les fonds des portraits sont généralement des vieilles tapisseries passées,
qui ne sont pas toujours dans l'esprit de la figure, et les dessins effacés de ces tentures qui ont, je
ne le nie point, un certain caractère, sont par cela même trop accusés pour que ce fond type appliqué
à tous les portraits de l'artiste ne nuise pas un peu au tableau.

Le Clair de lune sur la lagune est très-séduisant; ce n'est pas la lagune de Venise cependant, elle
n'apparaît point ainsi à l'œil d'un peintre qui l'aurait observée la nuit; mais de ce côté-là nous sommes
de très-bonne composition, et, si on a inventé une Venise harmonieuse qui ne soit point la vraie, nous
ne discuterons pas avec le peintre; nous subirons plutôt le charme de cette poétique composition de
M. Orchardson qui fait glisser silencieusement sur les eaux une barque où deux amoureux se perdent
dans leurs rêveries « à la pâle clarté qui tombe des étoiles ».

i. Voir tome [I, pages 212 et 253; tome III, pige 17.

Tome III. -t 1
 
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