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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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NOTRE 'BIBLIOTHÈQUE

XLV.

LES TREIZE SALLES DE L'OPÉRA, par Albert de Lasalle.
Paris, Sartorius; 1875, 111-12.

eci est une histoire anecdotique, légère et amu-
sante de l'Opéra, conçue sur un plan nouveau et
exécutée en même temps avec esprit, fidélité et
convenance. L'auteur n'est pas un de ces compi-
lateurs vulgaires, travailleurs à la grosse qui s'ac-
quittent de leur besogne vaille que vaille, et sans plus de souci du
respect de la langue et de l'histoire que des égards qu'on doit à son
lecteur. Celui-ci est un esprit fin, délicat, habitué au bien faire et
au bien dire, et qui, même en un sujet scabreux, sait rester dans
les bornes les plus étroites de la bienséance sans cesser pour cela
d'être piquant. M. Albert de Lasalle, comme l'indique le titre de
son livre, a entrepris d'écrire une histoire de l'Opéra dont chaque
chapitre se rapporte à l'une des salles successivement occupées,
depuis deux siècles, par notre premier théâtre lyrique, et il l'a
fait en mêlant le côté intime et pittoresque de son sujet au côté
artistique et grandiose. C'est d'abord la maison de M. de La Haye,
à Issy, où fut représentée en 1659 la Pastorale en musique de
Perrin et Cambcrt; puis la salle du Jeu de Paume de la Bouteille,
où Perrin installa en 1771 l'Académie royale de musique, dont
Louis XIV lui avait octroyé le privilège deux ans auparavant ;
puis, celle du Jeu de Paume du Bel-Air, que Lully fit construire
après avoir dépossédé Perrin; celle du Palais-Royal, dont il
s'empara après la mort de Molière; la salle des Machines, aux
Tuileries, dans laquelle l'Opéra s'installa provisoirement à la
suite de l'incendie de 1764; la seconde salle du Palais-Royal,
construite sur l'emplacement de l'ancienne, et qui elle-même
brûla dix-sept ans après, en 1781 ; la salle des Menus-Plaisirs
s ur l'emplacement actuel du Conservatoire de musique), qui servit

encore de local provisoire à nos chanteurs et à nos ballerines ; la
salle de la Porte-Saint-Martin, construite en quatre-vingt-cinq
jours; la salle de la rue de Richelieu, élevée d'abord par les
soins de la fameuse comédienne Montansier (mais qu'il ne faut
pas confondre avec le théâtre Montansier, devenu aujourd'hui,
quant au local, celui du Palais-Royal), et qui fut détruite à la
suite de l'assassinat du duc de Berry; la salle Favart, ancienne
demeure de la Comédie-Italienne et aujourd'hui de l'Opéra-
Comique, qui servit de refuge à l'Opéra tandis qu'on lui élevait
un nouveau logis ; la salle si admirablement belle de la rue
Le Peletier, qui fut le chef-d'œuvre de l'architecte Debret; la
salle Ventadour, dernier asile provisoire de l'Opéra lorsqu'un
troisième incendie fût venu le mettre sur le pavé dans la nuit du
28 au 29 octobre 1873. Enfin la salle du boulevard des Capu-
cines, la plus luxueuse et la plus riche, assurément, que l'on ait
encore vue. Toutes ces salles sont minutieusement décrites dans
le petit volume dont nous parlons, grâce aux documents contem-
porains, et c'est peut-être là ce qui fait l'originalité du livre, car
nous ne sachions pas qu'il en existe un autre où tous ces rensei-
gnements particuliers aient été groupés et ainsi présentés au
lecteur. Mais à côté de cela, nous le répétons, on trouve une
petite histoire de l'Opéra vivante, animée, aimable, un peu
court-vêtue parfois, mais toujours décente, pleine de détails
amusants, de citations curieuses, d'anecdotes piquantes. Et nous
ajouterons que l'élément artistique est loin d'avoir été négligé
pourtant par l'auteur, qui nous retrace les hauts faits des maîtres
du drame lyrique : Cambert, Lully, Campra, Rameau, Gluck,
Piccini, Salieri, Sacchini, PhiHdor, Cherubini, Sponcini, Lesueur,
Ro ssini, Halévy, Meyerbeer, Auber, Verdi, Ambroise Thomas,
ainsi que ceux des chanteurs et cantatrices qui se sont illustrés
sur cette scène grandiose. En un mot, les Treiie Salles de l'Opéra
sont un livre à lire, un livre à conserver dans toutes les biblio-
thèques, et qui sera toujours prêt à nous fournir le renseignement
désiré.

Arthur Pougim.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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