Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

DOI Artikel:
Véron, Eugène: Exhibition des oeuvres de Barye
DOI Artikel:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0055

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EXPOSITION DES OEUVRES DE BARYE

Le Comité organisé pour l'Exposition des œuvres de Barye se
compose de MM. About, Barbedienne, Chenavard, P. Dubois,
Dumesnil, Falguière, Français. Genevay, Gérôme, Guillaume,
Louvrier de Lajolais, Matout, Moulin, Véron.

Dans une réunion tenue le 6 août, il a choisi pour président
M. E. Guillaume, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts; pour
vice-président M. Barbedienne; pour secrétaire M. E. Véron.

11 a été décidé que, en témoignage de reconnaissance pour des
souvenirs que le temps n'efi'acera pas dans le cœur des Français,
une lettre serait adressée à sir Richard Wallace, pour lui deman-
der de faire au comité l'honneur de permettre que son nom soit
inscrit parmi ses membres.

L'exposition se fera à l'Ecole des Beaux-Arts, dans la salle
de Melpoméne, vers la fin du mois de novembre. Elle compren-
dra, non-seulement les bronzes et les modèles de Barye, mais ses
aquarelles et ses toiles peintes, qui, bien que peu connues, n'en
sont pas moins dignes du grand sculpteur.

Indépendamment de la merveilleuse beauté des œuvres, cette
diversité d'aptitudes, si commune parmi les maîtres du xv.e et
du xvie siècle, et malheureusement devenue si rare chez nous,
donnera à cette exposition un caractère tout particulier.

Chaque fois qu'un animal mourait au Jardin des Plantes,
Barye en mesurait et en moulait soigneusement les diverses par-
ties. Les moulages subsistent dans son atelier, et les mesures,
notées sur des feuilles volantes, seront recherchées.

Là est le secret de cette justesse et de cette précision qui
étonnent dans la structure et l'anatomie de ses animaux. Il ne
laissait absolument rien au hasard et usait beaucoup du compas.

Cela s'accorde mal avec les théories commodes de l'école de
l'inspiration.

Toutes ces précautions que dédaignent et rejettent ses adeptes,
comme autant d'entraves à leur génie, Barye les considérait
comme la condition et l'appui nécessaire du sien. Il ne savait
pas travailler de chic et de pratique; il ne savait qu'être vrai, et
pour être vrai, il s'appliquait à être exact; ce qui ne l'a pas em-
pêché, il faut bien le reconnaître, de donner à ses créations une

certaine tournure, que, jusqu'à présent, l'inspiration toute seule
n'a pas encore réussi à rendre avec une égale puissance.

Il y a donc quelque raison de croire que tout ce labeur pré-
paratoire et incessant, que s'est imposé ce grand homme pendant
toute sa vie et jusqu'au dernier jour, peut avoir une sérieuse uti-
lité au point de vue même de l'art.

Le Comité a pensé que l'exposition de ses moulages et la
réunion de ses notes auraient un grand intérêt, au moins d'ensei-
gnement, pour tous les artistes consciencieux qui recherchent
véritablement les conditions de la vie. Tous ces objets seront
rassemblés dans le grand vestibule qui précède la salle de Mel-
poméne.

Comme il est certain que ces œuvres magnifiques attireront
un grand concours de visiteurs, et que par conséquent les béné-
fices de l'exposition en dépasseront les frais, le Cdmité a dû
s'occuper de l'emploi qui devrait être fait de l'excédant de re-
cettes. Sa première pensée avait été de l'employer à élever un
monument funéraire sur la tombe du grand artiste. Sa veuve,
mieux inspirée, a voulu qu'il fût appliqué à la constitution
d'un capital dont le revenu serait, chaque année, décerné à
l'élève de l'Ecole des Beaux-Arts qui aura obtenu en sculpture
le second prix de Rome. On sait combien sont difficiles les com-
mencements de la carrière artistique pour les sculpteurs. Per-
sonne n'en a plus souffert que Barye. C'est le souvenir de ces
souffrances qui a inspiré à sa veuve la pensée pieuse de les épar-
gner à quelques-uns de ceux qui se destinent à la même pro-
fession que son mari. Un jour ou l'autre la France paiera à la
mémoire de l'artiste le tribut d'admiration qu'elle doit à un
des hommes qui ont le plus fait pour sa gloire. Jusque-là, le plus
pressé est de pourvoir au soulagement de souffrances imméritées,
qui ont sans doute découragé plus d'une vocation naissante.

Le Comité ne pouvait que s'associer à cette généreuse inspi-
ration, à laquelle certainement applaudiront tous ceux que tou-
chent les intérêts de la gloire artistique de la France.

Eugène Véron'.

NOTRE BIBLIOTHEQUE

XXXIV.

RAFFET, SA VIE ET SES ŒUVRES, par Auguste Bry, accom-
pagné de deux portraits lithographiés, de deux eaux-fortes inédites
et de quatre fac-similé. Edition augmentée de cinq fac-similé de
lettres inédites de Rajfet. Un volume in-8" de 122 pages. Paris,
J. Baur, éditeur, librairie de la Société de l'Histoire de l'Art
français, 11, rue des Saints-Pères, 1874. Prix : ç francs.

Cela ne peut pas s'appeler une édition nouvelle, car l'excel-
lente étude consacrée par M. Auguste Bry à la mémoire de son
célèbre ami n'a subi aucune autre modification qu'une réimpres-
sion du titre et de la couverture, plus l'intéressante adjonction
des fac-similé de cinq lettres inédites du grand artiste qui justi-
fient complètement l'avis dont les a fait précéder M. J. Baur :
« Je pense être agréable aux admirateurs de RafTet en ajoutant
à cette intéressante biographie du grand artiste par son excellent
ami M. Auguste Bry quelques fac-similé de ses lettres, entiè

rement inédites, écrites pour la plupart de sa résidence de
San Donato (Italie), où le retenait la munificence du prince
Anatole DemidofF qui, jusqu'à la fin, fut son protecteur et son
ami.

« Ces lettres, dont je dois la communication à l'obligeance
de M. Auguste Bry, nous introduisent dans l'intimité de Raffec,
et nous racontent la sollicitude artistique dont il entourait son
œuvre jusqu'au jour de la publication, ses espérances et ses pro-
jets, que sa fertile imagination suggérait sans cesse à ce travail-
leur infatigable. Elles nous font également apprécier l'élévation
de son cœur, qui ne le cédait en rien à la supériorité de son
talent.

« Ces lettres, tous les collectionneurs voudront les posséder;
elles assurent un légitime regain de succès au consciencieux et
remarquable travail dû à l'amitié dévouée de M. Auguste Bry,
travail qui a sa place marquée à côté du monument élevé à la
gloire de l'immortel auteur du Bataillon sacré, de la Revue noc-
turne, de la Retraite de Constantine et du Siège de Rome, par
, M. H. Giacomelli : Raffet. son œuvre lithographique et ses eaux-

t
 
Annotationen