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Vosmaer, Carel: Het Nederlandsch museum
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0054
HET NEDERLANDSCH MUSEUM.
41
gnait sur toile ou sur panneau des scènes de mer dans la ma-
nière du vieux Willem van de Velde. Du vieux Willem van de
Velde lui-même, on a transporté au nouveau musée les quatre
grandes batailles navales de l'amiral Tromp, œuvres pleines
d'intérêt, qu'on avait jusqu'ici conservées aux archives. Ces ta-
bleaux couronnés des armes de Tromp, à qui probablement ils
étaient destinés, représentent : i° la Bataille de Durikerque (peint
en 1659); 2° la Bataille des Dunes (même date); 30 la Bataille
de Livourne (peint en 1657) et 40 la Bataille de Ter Heyde
(idem). Cette dernière toile offre un intérêt tout particulier. Cha-
couvercle de boite
en ivoire avec joueurs d'ÉCHECS (xiiie SIÈCLE).
Fac-similé d'un croquis de M. C. Vosmacr.
cun sait que le courageux artiste avait l'habitude de suivre de
très-près les batailles navales qu'il avait à peindre, de s'y mêler
presque, et de croquer ses esquisses à bord d'une petite barque,
sur une grande feuille de papier qu'on peut voir au musée de
Rotterdam. Dans sa Bataille de Ter Heyde il s'est représenté
lui-même dessinant à bord de son embarcation. A ses côtés est
le batelier qui, sans doute, modérait parfois l'excès de son zèle,
en le tenant en garde contre les balles, dont il courait risque de
trop s'approcher.
On a dressé dans cette salle la maison en bois qui, destinée
au tzar Pierre le Grand, n'en est pas moins restée dans les Pays-
Bas. Si riche et curieux qu'il soit, cet objet appartient plutôt à
la catégorie des raretés qui, au siècle dernier, étaient mises en
parallèle et confondues avec les antiquités. Les raretés de ce genre
ne fonc pas défaut au nouveau musée, mais elles s'acheminent
petit à petit vers le purgatoire aux débarras. Cependant la maison
du Tzar est trop artistement travaillée pour qu'on ne la garde
pas dans le musée, où elle donne une idée de la vie domestique
à la fin du xvne siècle.
Montons l'escalier, en jetant encore un coup d'œil sur les ta-
pisseries zéhmdaises de Jan de Maegt. Nous voici devant quel-
ques vieilles figures en bois. Celle du milieu représente l'empe-
reur Henri IV d'Allemagne, fondateur de l'église Sainte-Marie
d'Utrecht. Tout près de là, deux panneaux en faïence de Delft,
peints en bleu, modèles du genre; l'un d'eux, le paysage, porte,
chose rare, une signature, et nous fait connaître le dessinateur,
F. van Frytom.
Dans la salle des objets indiens, le plus intéressant est le
dessin en couleurs de F. Reimer (1772) : réception de l'ambas-
sade du roi de Kandja, à Colombo, par le gouverneur de Ceylan.
Singes, statuettes en bois
de i.a balustrade de i.a cour d'assises a La haye.
Fin du XV siècle.
Fac-similé d'un croquis de M. C. Vosmacr.
Les gravures en sont très-rares. C'est assez dire la valeur de
l'original.
Une des salles de devant, au premier étage, contient des reli-
ques historiques, portraits de princes et princesses de Nassau,
vêtements, etc. C'est notre « musée des souverains ».
Un jardin, comme au Musée de Cluny, permet au visiteur de
prendre un peude repos et un peud'air, tout en contemplant quel-
ques restes anciens qui s'y trouvent exposés, fragments d'architec-
ture gothique, figures grotesques dont les architectes et les sculp-
teurs du moyen âge décoraient les chapiteaux des fenêtres et
des portes.
Tel est, en ce qu'il a de plus intéressant, le nouveau musée
national de La Haye, Het Nederlandsch Muséum. Il serait puéril
d'en exagérer les splendeurs, mais il n'est que juste d'en recon-
naître l'importance et les mérites. L'idée est bonne, utile, fé-
conde. L'œuvre a été conçue, organisée, exécutée avec intelli-
gence et avec soin. Elle comble une lacune dans l'ensemble de
nos collections publiques. De jour en jour on en appréciera mieux
la haute utilité, au double point de vue de l'histoire et de l'art.
Et pour peu qu'on apporte à la continuer, à l'entretenir, à la
développer, le zèle dont on a fait preuve pour la mettre sur
pied, elle grandira.
C. yosmaer.
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gnait sur toile ou sur panneau des scènes de mer dans la ma-
nière du vieux Willem van de Velde. Du vieux Willem van de
Velde lui-même, on a transporté au nouveau musée les quatre
grandes batailles navales de l'amiral Tromp, œuvres pleines
d'intérêt, qu'on avait jusqu'ici conservées aux archives. Ces ta-
bleaux couronnés des armes de Tromp, à qui probablement ils
étaient destinés, représentent : i° la Bataille de Durikerque (peint
en 1659); 2° la Bataille des Dunes (même date); 30 la Bataille
de Livourne (peint en 1657) et 40 la Bataille de Ter Heyde
(idem). Cette dernière toile offre un intérêt tout particulier. Cha-
couvercle de boite
en ivoire avec joueurs d'ÉCHECS (xiiie SIÈCLE).
Fac-similé d'un croquis de M. C. Vosmacr.
cun sait que le courageux artiste avait l'habitude de suivre de
très-près les batailles navales qu'il avait à peindre, de s'y mêler
presque, et de croquer ses esquisses à bord d'une petite barque,
sur une grande feuille de papier qu'on peut voir au musée de
Rotterdam. Dans sa Bataille de Ter Heyde il s'est représenté
lui-même dessinant à bord de son embarcation. A ses côtés est
le batelier qui, sans doute, modérait parfois l'excès de son zèle,
en le tenant en garde contre les balles, dont il courait risque de
trop s'approcher.
On a dressé dans cette salle la maison en bois qui, destinée
au tzar Pierre le Grand, n'en est pas moins restée dans les Pays-
Bas. Si riche et curieux qu'il soit, cet objet appartient plutôt à
la catégorie des raretés qui, au siècle dernier, étaient mises en
parallèle et confondues avec les antiquités. Les raretés de ce genre
ne fonc pas défaut au nouveau musée, mais elles s'acheminent
petit à petit vers le purgatoire aux débarras. Cependant la maison
du Tzar est trop artistement travaillée pour qu'on ne la garde
pas dans le musée, où elle donne une idée de la vie domestique
à la fin du xvne siècle.
Montons l'escalier, en jetant encore un coup d'œil sur les ta-
pisseries zéhmdaises de Jan de Maegt. Nous voici devant quel-
ques vieilles figures en bois. Celle du milieu représente l'empe-
reur Henri IV d'Allemagne, fondateur de l'église Sainte-Marie
d'Utrecht. Tout près de là, deux panneaux en faïence de Delft,
peints en bleu, modèles du genre; l'un d'eux, le paysage, porte,
chose rare, une signature, et nous fait connaître le dessinateur,
F. van Frytom.
Dans la salle des objets indiens, le plus intéressant est le
dessin en couleurs de F. Reimer (1772) : réception de l'ambas-
sade du roi de Kandja, à Colombo, par le gouverneur de Ceylan.
Singes, statuettes en bois
de i.a balustrade de i.a cour d'assises a La haye.
Fin du XV siècle.
Fac-similé d'un croquis de M. C. Vosmacr.
Les gravures en sont très-rares. C'est assez dire la valeur de
l'original.
Une des salles de devant, au premier étage, contient des reli-
ques historiques, portraits de princes et princesses de Nassau,
vêtements, etc. C'est notre « musée des souverains ».
Un jardin, comme au Musée de Cluny, permet au visiteur de
prendre un peude repos et un peud'air, tout en contemplant quel-
ques restes anciens qui s'y trouvent exposés, fragments d'architec-
ture gothique, figures grotesques dont les architectes et les sculp-
teurs du moyen âge décoraient les chapiteaux des fenêtres et
des portes.
Tel est, en ce qu'il a de plus intéressant, le nouveau musée
national de La Haye, Het Nederlandsch Muséum. Il serait puéril
d'en exagérer les splendeurs, mais il n'est que juste d'en recon-
naître l'importance et les mérites. L'idée est bonne, utile, fé-
conde. L'œuvre a été conçue, organisée, exécutée avec intelli-
gence et avec soin. Elle comble une lacune dans l'ensemble de
nos collections publiques. De jour en jour on en appréciera mieux
la haute utilité, au double point de vue de l'histoire et de l'art.
Et pour peu qu'on apporte à la continuer, à l'entretenir, à la
développer, le zèle dont on a fait preuve pour la mettre sur
pied, elle grandira.
C. yosmaer.