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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Vosmaer, Carel: Het Nederlandsch museum
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0050

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H ET NEDERLANDSCH MUSEUM

[Correspondance particulière de l'Art.)

La Haye, 31 août 1875.

epuis longtemps la Néerlandc désirait avoir son
Musée de CUmy, mie collection nationale qui réu-
nît les objets ayant trait à son art, à son industrie,
à l'histoire des mœurs, des coutumes et de la vie
de son peuple. L'Etat en possédait un grand nombre,
très-intéressants pour la plupart ; mais il ne s'en doutait pas lui-
même et le public n'en savait rien. Tous ces trésors étaient ou
bien perdus au milieu de collections d'un caractère tout différent,
comme ceux qui sont restés longtemps au Musée d'antiquités de
Leyde, où ils n'étaient pas à leur place, et ne pouvaient être
d'aucune utilité, ou bien dispersés un peu partout, à peu près
invisibles^ cachés dans des endroits inaccessibles au public, qui
d'ailleurs ne se fût pas avisé de les y chercher, s'il en avait eu
la faculté. Quelques-uns reposaient tristes et ignorés dans les
greniers ou dans les caves des édifices publics, et jusque dans les
bûchers à tourbe ; de ces trous où l'on entasse le combustible
national, cher aux ménagères et aux buveurs de thé, l'on a
extrait plusieurs morceaux remarquables qu'on y avait longcemps

oubliés, si longtemps qu;ils avaient l'air tout étonnés de paraître
à la lumière du jour. N'ayant pas de musée, non-seulement
l'Etat ne faisait point d'achats, mais encore il ne savait que
faire des cadeaux qui lui étaient offerts, soit par des particuliers,
soit par des gouvernements étrangers. Situation ridicule et
déplorable à laquelle le dernier ministère et l'administration
actuelle onc heureusement mis fin.

La Néerlandc a maintenant son Musée national historique,
Het Nederlandsck Muséum. Elle le doit en grande partie à l'ini-
tiative et à l'énergie extraordinaire de M. le chevalier Victor de
Stuers,qui s'est passionné pour cette œuvre scientifique et patrio-
tique, qui en a pris à cœur le succès, et qui, ne négligeant aucun
effort de propagande, a réussi à communiquer le zèle dont il
était animé et à mener à bonne fin cette organisation toute nou-
velle en ce pays.

Le Musée Néerlandais a été inauguré le 8 août par S. M. la
Reine des Pays-Bas dont on sait l'intérêt pour tout ce qui touche
aux arts, aux sciences et aux lettres. Lors de sa visite au nou-

veau musée, la Reine était accompagnée de S. A. R. le prince
Alexandre et de lord Napier; elle a été reçue et guidée à tra-
vers les salles par le ministre de l'intérieur, chef du cabinet,
M. Heemskerk, par le secrétaire général du département des
arts et sciences, le commissaire royal des monuments historiques
et artistiques, et les directeurs des cabinets de tableaux, de curio-
sités et de médailles.

La collection est installée dans une maison du Prinsegracht,
à la Haye. Il y a lieu de regretter sans doute qu'on n'ait pas pu
construire un édifice tout exprès pour la recevoir. Pour bien
faire, le local d'un musée doit être conçu et disposé en vue de
sa destination spéciale. Si l'on prend la première maison venue,
et même si l'on choisit avec soin un bâtiment tout fait, il y a
cent à parier contre un que les installations seront insuffisantes,
qu'elles ne répondront pas à toutes les nécessités, qu'on aura à
lutter, et parfois sans succès, contre toute sorte de difficultés de
déplacement et d'exposition, d'espace et de lumière, que telle
salle, qui paraît vaste, ne sera pourtant pas assez grande pour
les objets qu'elle est appelée à héberger; enfin il est à peu près
certain qu'on ne pourra pas classer méthodiquement les objets par

siècle et par époque. Mais l'idéal n'est pas de ce monde. A
s'acharner à sa poursuite, on risque de lâcher la proie pour
l'ombre. Le mieux est encore de commencer par ramer avec les
avirons qu'on a sous la main. C'est ce qu'on a fait pour le nou-
veau musée, et l'on ne peut que se féliciter de la façon dont on
a tiré parti des ressources dont on disposait.

Le résultat est, à tout prendre, très-satisfaisant. Les objets
du xixc siècle ont été autant que possible mis ensemble. Une
salle est affectée aux objets qui empruntent leur intérêt aux sou-
venirs historiques. D'autres salles sont consacrées aux Indes et
à la marine. Personne, dit un proverbe néerlandais, personne ne
va plus loin que ses pieds. C'est l'équivalent moins galant de
votre proverbe français : la plus belle fille du monde ne peut
donner que ce qu'elle a. Bien que notre nouveau musée soit bien
jeune, il réunit déjà quantité d'objets d'un vif intérêt et même
d'une réelle beauté. Entrons dans ce musée, et tâchons de don-
ner une idée de ce qu'il contient de plus remarquable.

Dans la première salle, à droite, voici quelques armoires du
xve siècle et du commencement du xvie. Dans d'autres salles,
il en est du xve, du xvie et du xvn" siècle. Tout cela forme une

t. Dans le demi cercle : Janitor o celi tibi pronum mente fideli intromitte gregem superûm placans sibi regem,
Dans le tympan : àytoç mf]Tpuç.

Au-dessous : Hic Thidoric orat, opus hoc Pctronilla décorât.
 
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