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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Aux abonnés de l'Art
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0476
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AUX ABONNÉS DE L'ART

ou s avons franchi le pas le plus difficile pour une publication qui commence.

Nous voici arrivés à la fin de notre première année ; c'est le moment de
faire notre examen de conscience.

Quand l'Art a paru; on nous criait de tous côtés : « Votre format est trop
grand, nos bibliothèques et nos tables ne sont pas faites pour des livres de cette
dimension. » Des amis nous conseillaient très-sérieusement de nous rendre à ces
réclamations. Nous ne le pouvions pas, sous peine d'ôter à notre Revue sa vraie raison d'être, la
possibilité de donner des gravures d'une importance supérieure à celles que publient d'ordinaire les
Revues artistiques. — On revenait à la charge : « Modifiez au moins vos prix. On n'a pas l'habitude
en France de mettre 120 francs à un abonnement. Ce n'est rien quand il s'agit d'une fantaisie quel-
conque ; on jette alors 120 francs — et bien plus —■ par la fenêtre avec une désinvolture pleine de
grâce et de laisser-aller. Mais, pour une chose sérieuse comme un journal d'art, 120 francs c'est
une somme, et tel qui risque sans sourciller cent louis dans une soirée ne se croit pas assez riche
pour en mettre six par an au service de ses goûts artistiques. Prenez-y garde, vous ne réformerez
pas cette mode et vous en serez victimes. » L'objection n'était pas sans apparence, mais qu'y faire ?
Abaisser le prix était encore bien plus difficile que de réduire le format. 11 y a là un élément irréduc-
tible : le prix de revient, et les propriétaires de l'Art ne pouvaient pas pousser la bonhomie jusqu'à
imiter ce trop honnête commerçant qui, perdant sur chaque objet, comptait se rattraper sur la
quantité.

Ils ont résisté et ils ont bien fait. Aujourd'hui les objections ont disparu. On s'est habitué au
format, on s'est habitué au prix, et les abonnements sont venus et continuent à venir suivant une
progression des plus rassurantes. L'Art tire aujourd'hui à 1,500 exemplaires. Nous pouvons donc le
considérer comme définitivement fondé. C'est un résultat qu'il paraissait difficile d'espérer en une
seule année.

Nous avons fait pour le mériter — nous pouvons le dire sans vanité — tout ce qui a été en notre
pouvoir. Nous nous sommes appliqués surtout à ce qu'on ne pût nous accuser d'avoir fait des pro-
messes exagérées. Nous nous étions engagés à publier 60 planches hors texte, dont 52 eaux-fortes
inédites; nous avons publié 1 lithographie, 2 chromolithographies et 69 eaux-fortes inédites. — Chaque
livraison devait être accompagnée d'un grand bois de pleine page. Nous en avons donné environ deux
par numéro, et dans notre troisième volume, nous avons inauguré, pour les grands bois, le système
des tirages hors texte, sur un papier spécial. Notre premier volume n'avait ni lettres ornées, ni culs-
de-lampe, ni fleurons. Nous en avons introduit successivement dans les volumes suivants et nous nous
appliquerons à les varier autant que possible par un choix des plus beaux modèles des industries
artistiques des siècles passés. Nous avons à notre disposition des collections précieuses à cet égard,
et nous en ferons bénéficier nos abonnés. Enfin aux arts plastiques, nous avons associé l'art drama-
tique, ce qui nous permet de donner à la rédaction de l'Art une variété plus grande et un intérêt nou-
veau. Tous les grands artistes dramatiques viendront les uns après les autres s'ajouter à notre galerie
qui se composera d'une série d'articles signés des noms les plus autorisés. Nous commencerons par
les acteurs de la Comédie-Française du dernier siècle et de celui-ci, mais toutes les fois que des
artistes montreront du talent, même sur des scènes secondaires, nous n'hésiterons pas à leur faire la
place qu'ils auront méritée. En toutes choses, c'est l'art que nous considérons, c'est l'art que nous
prétendons servir, et dans l'art nous ne connaissons qu'une aristocratie, celle du talent.

A l'occasion du quatrième centenaire de la naissance de Michel-Ange, l'Art n'a reculé devant
 
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