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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Ballu, Roger: Concours de Sèvres
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0475

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CONCOURS DE SEVRES. 429

que celle de l'œuvre couronnée; les épaules moinsflarges remon- i tienc des palmes. Ce n'est pas tout encore : sous les génies se
tent avec plus de légèreté, mais il est regrettable que les anses | trouvent des têtes de méduse, au bas desquelles apparaissent des
viennenc gâter l'effet de l'ensemble et donner à tout le vase un ' chauves-souris aux ailes déployées. Cette profusion de détails
aspect de lourdeur. J'imagine que les anses sont responsables de j détruit toute unité d'aspect et empêche le vase de faire une masse.
l'insuccès de M. Lameire : elles ont une vilaine courbure, parais-
sent épaisses et sont mal attachées aux épaules du vase. Les
serpents qui les entortillent de leurs nœuds inégaux relèvent leurs
têtes plates et minces de manière à nuire à la simplicité de la
silhouette. — Je n'ai que du bien à dire de la décoration : elle
révèle un artiste, le groupe des cavaliers est joliment groupé et
dessiné avec habileté. — Des imbrications rouge et or ornent le
culot.

M. Jules Roger a voulu rappeler la forme Médicis; je ne
trouve d'heureux que l'intention. Son vase n'a ni élégance ni
style. Sur les côtés, deux figures de femme drapées semblent

Vase de M. Jules Roger.
Fac-similé d'un dessin de l'auteur

attacher des guirlandes de fleurs sous le rebord du col. Leurs
corps, dont les épaules sont penchées en arrière, décrivent une
courbe désagréable pour suivre la concavité du vase : cette incli-
naison qui les colle par le ventre manque de grâce. — Le milieu
est nu; seul un petit amour bien grêle s'envole en jetant des
fleurs. La disposition de la partie inférieure ne me satisfait pas
davantage : pour supporter ces figures, l'auteur a imaginé de
placer des dauphins qu'on est très-étonné de trouver à cet endroit.

Le quatrième vase est tout en longueur. M. Chevet a pensé
que deux anses étaient insuffisantes, il en a posé quatre. Dans la
crainte d'être accusé de simplicité, il a orné chacune d'elles d'un
génie ailé; de plus il a donné au vase un couvercle qu'il a sur-
monté d'une figure de Minerve distribuant des couronnes de la
main gauche, tandis que la main droite appuyée sur une lance

Vase de M. Chevet.
Fac-similé d'un dessin de l'auteur

La partie basse manque d'importance et paraît maigre sous cette
surcharge de figures qui l'écrase.

En voyant ces quatre vases qui ont été choisis sur quatre-
vingt-cinq, je ne pouvais me défendre d'une comparaison qui ne
nous est pas favorable. Je pensais à ces vases antiques, étrusques
ou grecs, d'une pureté de goût si parfaite, d'une forme si élégante,
d'un style si exquis. Il faut se dire qu'il y a plus de deux mille
ans, des hommes ont existé qui avaient trouvé ce qu'aujourd'hui
nous cherchons encore. — Ils resteront toujours nos maîtres,
parce qu'ils étaient artistes en tout. Non-seulement leurs objets
précieux, mais encore leurs ustensiles de ménage témoignent de
leur amour du beau... Ce n'est pas eux qui ont inventé l'Art
industriel !

Roger Bal lu.
 
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